La folie des jeux de cartes

Au commencement était Magic, mais le très rémunérateur jeu de cartes est passé à l’as dans sa version numérique. L’ogre Blizzard a tenté un coup de poker avec Hearthstone et a raflé la mise. Depuis, d’autres éditeurs essaient de taper le carton et surtout d’en faire un avec des jeux basés sur des cartes !

Fable Fortune rend un bel hommage à la série dont il est issu. Drôle, inventif, gageons qu’il arrivera à trouver son public.

Nous ne nous attarderons pas sur la descente aux enfers de Wizards of Coast dont le Magic connait une longue agonie sur Steam avec une version Duel qui ne trouve pas son public. Il est vrai qu’en 2014 Hearthstone a tout raflé sur son passage. Il affichait au premier semestre 2016 70 millions d’utilisateurs actifs, rien que ça. La vache à lait de Blizzard reste toutefois Overwatch, qui a dépassé l’année dernière le milliard de dollars de revenus, alors que leur jeu de cartes a montré de très légers signes de fatigue avec une année moins convaincante du côté des extensions et quelques decks aussi dominants qu’irritants (que la peste soit du druide de jade !). Surtout, une concurrence émerge, pleine d’intelligence et de créativité.

Le Gwent est le challenger le plus évident d’Hearthstone. Apparu dans la franchise The Witcher, il a été demandé (exigé ?) par la communauté et a fait une entrée remarquée sur la scène esport. L’une de ses qualités majeures est de proposer un gameplay singulier. Le plateau divisé en trois rangées reçoit à chaque tour l’une des cartes que vous avez en main en début de partie. Le but est d’avoir le plus grand nombre de points de bataille. Mais comme le duel se fait au meilleur des trois manches, il faut être un bon stratège et savoir quand renoncer pour mieux remporter la manche suivante.

Il était une fois l’Albion

Les titres de CD Projekt et Blizzard transportent toutes les mythologies du Witcher et de World of Warcraft et c’est cette corde sensible que va tenter de faire vibrer Fable Fortune.

Nous avons testé l’early access de la licence créée par Peter Molyneux. Si le principe est assez proche d’Hearthstone, on retrouve le ton et l’humour « So british » de Fable mais aussi quelques nouveautés. On note par exemple les contrats à remplir, des héros qui versent du côté du bien ou du mal avec des effets différents sur les cartes, ou un mode coopération pour ceux qui en ont marre de se faire humilier en multi !

L’univers de The Elder Scrolls a lui aussi connu son adaptation. Legend apporte de nouvelles mécaniques comme un plateau divisé en 2 et une carte piochée tous les 5 points perdus avec l’espoir que l’une d’elles déclenche une prophétie capable de renverser le cours de la partie. Sympa, mais pas assez marquant pour s’imposer, le jeu affirmait toutefois la tendance aux campagnes solos de plus en plus longues. Tous les titres précédemment cités en sont pourvus, mais Legend et Shadowverse (lui aussi assez classique sur le fond), s’enrichissent d’un scénario agréable à dérouler avant de se frotter au multi. The Lord of the Ring : Living Card Game attendu au premier semestre 2018 en fait même un argument majeur.

Vers de nouvelles jouabilités

Faeria et Duelyst révisent avec succès le principe des jeux de cartes. Gratuits eux aussi, ils garantissent des heures de jeux avant d’éventuellement craquer pour l’achat de paquets.

D’autres titres comme Faeria ou Duelyst ajoutent à la maitrise du deck celle du terrain. Les unités se déplacent sur un plateau où la position joue un rôle aussi fondamental que les statistiques d’attaque et de défense des unités. Leurs directions artistiques soignées et la finesse de leurs règles en font deux pépites à essayer d’urgence.

Si les cartes finissent par s’inviter dans des gameplay plus traditionnels, comme l’incontournable Hand of Fate mélangeant habilement stratégie et hasard, d’autres éditeurs parient sur le retour du carton. Ainsi, Malkyrs se sert de puces RFID pour que le joueur manipule de vraies cartes jaillissant à l’écran dès qu’il les pose sur un socle.

Auréolé de son incroyable succès, Hearthstone n’est pas près d’être remplacé. En revanche, il n’est plus le seul maitre en son royaume ; les alternatives sont nombreuses, pertinentes et gratuites. Aucune raison de s’en priver !

Malkyrs a fait le choix d’un jeu de cartes physique s’animant à l’écran. Une bonne idée au regard du succès actuel des jeux de cartes et de société.

Côté technique
Si notre chronique jeu de ce mois-ci se concentre sur un genre, nous n’allons pas éluder la partie technique, surtout que les nouvelles sont bonnes. Sans surprise, un plateau fixe et quelques animations de cartes demandent peu de ressources. Si en dehors de ces titres vous n’avez pas d’appétence pour les AAA, nos plus petites configurations « gamer » feront l’affaire. La Player One, par exemple, sera appréciée pour son silence et son évolutivité en cas de besoin. Sinon la Ducky XXXV avec son Core i3 à 4 cœurs, sa Geforce GTX 1060, ses 8 Go de RAM et son SSD sera l’ordinateur au top pour ceux qui, de temps en temps, se font plaisir sur des jeux un peu plus velus.