La triche dans le jeu vidéo : et si Microsoft avait la solution ?

« Mais c’est pas vrai ! Je l’ai headshot au moins deux fois, j’en suis sûr. Et comment fait-il pour se déplacer si vite ? ». Êtes-vous tombé sur un pro ? Votre niveau est-il au-dessous de vos espérances ? Aucune hypothèse n’est à exclure, même pas la triche, un phénomène présent depuis longtemps mais qui gangrène toujours le jeu vidéo, encore plus lorsqu’il est compétitif. Pourtant, certains s’activent et notamment Microsoft…

La triche est une plaie, surtout dans un domaine qui se professionnalise et offre des dotations croissantes. La chasse aux tricheurs est de plus en plus efficace et les sanctions intransigeantes.

Mille fois nous accusons l’ennemi des pires turpitudes lorsqu’il est meilleur que nous. Le clavier, la souris, notre ligne Internet en prennent aussi pour leur grade. Parce que c’est bien connu, c’est jamais de notre faute ^^

Mais écartons les questions d’orgueil pour nous concentrer sur les tristes sires qui pourrissent l’expérience en ligne. Parfois, certains adversaires montrent de telles performances qu’ils semblent avoir enclenché un God Mode. D’autres ont une clairvoyance et une lecture du jeu qui virent au génie. Sont-ils doués au point de réussir un tir à la tête à 100 mètres et deviner la position de chacun ou est-ce qu’il y a de la gruge là-dessous ?

Un tricheur sachant tricher…

La triche est codifiée, elle a même son lexique connu des joueurs invétérés.
Le wallhack montre l’adversaire à travers les murs, quelle que soit sa position sur la carte. Avoir une lecture affutée du jeu ne demande alors guère plus qu’une bonne paire d’yeux.

L’aimbot vise automatiquement l’ennemi, il peut être secondé par un autotrigger qui se charge de tirer lorsqu’une cible est dans la ligne de mire. Vous pouvez lâcher les périphériques, ça tourne tout seul ! Les « joueurs » les moins finauds deviennent invulnérables, ont des munitions illimitées, se déplacent plus vite ; ces imbéciles se font rapidement repérer.

D’autres, plus vicieux, modifient le hardware. On a ainsi vu apparaitre des switch lag qui simulaient un problème de connexion au serveur pour rendre invisible, voire invincible.

La plupart de ces triches ne nécessitent qu’une solution logicielle ou une ligne de commande, rien de sorcier. Mais n’allez pas vous rassurer en imaginant que vous êtes un modèle de vertu dans une foule pervertie et que cela explique vos nombreux matchs perdus. Si ces pratiques ont eu tendance à véroler Counter-Strike: GO, Destiny, Titanfall (malgré FairFight, le système anti-triche de l’éditeur) , Battlefront et autres titres (surtout des FPS), la communauté ne reste pas inactive. Les joueurs qui identifient un tricheur peuvent en faire part. Les personnes incriminées se font bannir après vérification.

Sur Titanfall, les tricheurs n’étaient pas bannis mais obligés de s’amuser entre eux. Lorsque tout le monde est omniscient et doté de visée automatique, la frustration est garantie !

Les éditeurs prennent aussi les devants. Steam a mis en place le Valve Anti-Cheat (VAC) pour détecter ceux qui ne respectent pas les règles mais dans certains jeux uniquement (voir la liste). Il tranche parfois avec la finesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine ; ainsi le 6 juillet 2017, ce n’est pas moins de 40411 comptes qui ont été bannis à cause de l’utilisation de différents logiciels de triche. D’autres logiciels comme PunkBuster traquent les malfaisants, mais un acteur plus conséquent pèse désormais dans la balance.

La solution TruePlay ?

L’une des bonnes surprises de la mise à jour Fall Creators de Microsoft fut l’intégration d’un logiciel de traque des joueurs mal intentionnés ! Que ces fourbes commencent à trembler, leur environnement les surveille avec la virulence et la puissance coercitive d’un… gendarme de Saint-Tropez à la chasse aux nudistes ^^ On s’explique.

Un certain AndroidL a développé un faux logiciel de triche capable de dévoiler les personnes mal intentionnées. Résultat, plusieurs milliers de joueurs bannis à vie.

Déjà, tous ceux qui ne sont pas sur Windows 10, et ils sont nombreux, ne sont pas concernés. De plus, cette option disponible dans les Paramètres Windows, section Jeux, est désactivée par défaut. Le tricheur doit donc cordialement inviter son espion. Il sera toutefois très facile de convaincre les éditeurs d’interdire l’accès au multijoueur si le TruePlay n’est pas activé et dans ce cas la mesure est convaincante.

C’est sur un autre point que le bât blesse : le TruePlay n’est effectif que sur les applications universelles disponibles sur le Windows Store. Dans les faits, c’est tout à fait compréhensible, mais à l’usage, ce marché est tellement peu utilisé que cette solution a tout d’un pansement sur une jambe de bois.
Cerise sur le gâteau, ce processus surveille et collecte des données durant les sessions de jeu pour détecter des comportements suspects. Certains brandissent déjà l’argument de la confidentialité. Sur ce point, nous pensons surtout que si un quelconque big brother nous observe en pleine partie… il risque de bien se marrer !