Manonolita : « Le seul moyen de durer est d’être soi-même »

Si vous êtes joueurs de WoW ou de CS:Go, vous connaissez sûrement la streameuse belge Manonolita. Sinon, grave erreur mais nous sommes là pour la rattraper ? Au-delà de ses talents de joueuse et streameuse, Manonolita a aussi la tête bien remplie : représentante belge de l’association Child Focus qui s’occupe des enfants disparus et sexuellement exploités, elle s’investit pour sensibiliser sur le sujet et sur le harcèlement sur Internet. Une démarche courageuse issue de son histoire personnelle.


MatBlog : Pourriez-vous vous présenter pour tous ceux qui ne vous connaissent pas ?

Manonolita : Je suis une streameuse de 18 ans qui vit en Belgique. J’ai commencé les Lives il y a deux ans. En termes de contenus, je diffuse surtout du CS:Go et du World of Warcraft même si j’essaie de toucher toutes les nouveautés. Mon objectif est de faire passer une bonne journée aux viewers avec beaucoup d’humour qui est le meilleur moyen de se détendre. Tout en ayant un côté pro !

M : Comment l’aventure a commencé ?

Manonolita : Grâce à mon père ! Depuis toute petite, je joue au jeu vidéo et je suis dans une famille de gamers. À 16 ans, mon père m’a montré Twitch et m’a dit que je pouvais essayer… et je n’ai pas arrêté depuis ! Aujourd’hui, c’est encore en famille puisque mon père mais aussi mon frère et mes oncles jouent les modérateurs !
J’ai commencé par CS:Go avec un ordinateur de base sur lequel je jouais et un PC portable pour la diffusion. Avec les dons des viewers, mon setup a grossi…

M : Il faut dire que cela a rapidement pris…

Manonolita : J’ai eu de la chance ! Cela a effectivement rapidement fonctionné grâce à mes Lives CS:Go notamment. Au bout de deux mois, j’avais déjà 3 000 followers.

M : Vu la suite, il n’y a pas que la chance…

Manonolita : C’est un ensemble. J’essaie d’être proche et si la communauté se sent bien, elle reste.

Le chat fait partie du setup de Manonolita ^^

M : Nous avons parlé de votre chaîne Twitch mais vous êtes aussi présente sur beaucoup d’autres réseaux sociaux, Instagram, YouTube, Twitter… Comment gérez-vous tout cela ?

Manonolita : Ce fut très compliqué au début entre les études, les streams et la vie familiale. Je fais les Lives en soirée, le montage en matinée et l’après-midi, je la consacre à ma famille. Je profite de quelques temps plus calmes dans la journée pour être présente sur les autres réseaux. Mais ce n’est pas évident, il faut beaucoup d’organisation, de travail et de volonté… Des choses que l’on ne voit pas à l’écran.

M : Surtout dans le contexte de vos études, le temps doit manquer ?

Manonolita : J’ai réussi mon Bac L il y a peu. Maintenant, sur conseils de mes parents, je prends une année scolaire « sabbatique » pour me concentrer sur mes streams et mon implication avec l’association Child Focus. Encore une fois, j’ai de la chance, mes parents me poussent vers de nouveaux projets.

M : Parlez-nous un peu plus de Child Focus ?

Manonolita : C’est une association qui s’occupe des enfants disparus et sexuellement exploités sur Internet et hors ligne. Je veux les aider, leur donner de la visibilité. Avec mon implication, je suis devenu la représentante belge de la fondation. Mais au-delà, je veux sensibiliser au harcèlement sur Internet. On en parle beaucoup mais peu agissent. L’association est là pour ça.

M : Pourquoi une telle implication et pourquoi Child Focus ?

Manonolita : Je l’ai révélé il y a peu sur Twitter. Il y a quelques années, j’ai été abusée. C’est ma manière d’aider.

M : Dans cette implication, il y a votre participation à l’événement Child Focus Run du 9 septembre et notamment votre stream caritatif du 2 septembre. Pouvez-vous nous en donner les détails ?

Manonolita : Il y a effectivement une course caritative organisée le 9 septembre à Mons, à laquelle je participerai, et une le 23 à Mechelen ? Tout le monde peut s’inscrire pour courir et les fonds récoltés vont à Child Focus.

Quant au stream, je vais diffuser le 2 septembre de midi à minuit avec plusieurs autres streamers (NOM). Nous allons faire du gaming bien sûr mais aussi des débats sur le harcèlement sur Internet. Il y aura des paliers de dons et à chaque fois que l’un est franchi, il y aura des lots fournis par… vous !

M : Auriez-vous quelques conseils pour tous nos lecteurs qui souhaitent se lancer dans le streaming ?

Manonolita : Il faut faire ce que l’on aime et ne pas se forcer à jouer à un jeu pour gagner en notoriété. Si la passion est palpable, les viewers restent même si ce n’est pas simple sur Twitch. Je le sais bien, après deux ans, je ne suis toujours pas partenaire ! Le seul moyen de durer est d’être soi-même, ne pas se mettre la pression. J’ai connu ça et croyez-moi, ce n’est pas une bonne solution. J’aimerais préciser aussi qu’il très important de garder une vie sociale et de continuer à faire une activité extérieure. Rester enfermé chez soi, c’est destructeur et négatif autant pour la santé physique que morale. Pour ma part, je fais du sport tous les jours dont du tir à l’arc. Il faut absolument continuer à pratiquer des activités externes au stream, qui vous font sortir de chez vous .

M : Au terme de cette année sabbatique, comment envisagez-vous l’avenir ?

Manonolita : Je vais me concentrer pendant un an à Youtube, Twitch et l’association Child Focus. Si cela fonctionne, je continue. Dans le cas contraire, je reprendrai mes études sans arrêter de stream par passion évidemment.