Paris Games week 2016 : coups de cœur et tendances

La 7e édition de la Paris Games Week se tenait du 27 au 31 octobre à Paris. Toujours plus grand, ce salon du jeu vidéo est incontournable tant pour (re)découvrir les jeux que pour assouvir sa soif de culture gaming. Si l’invité de marque le plus pregnant était bien le PlayStation VR, testable à l’occasion, c’est toute la réalité virtuelle qui a fait salon. Mais les amoureux du PC comme nous le sommes ont pu aussi s’en mettre plein les yeux. Et pas uniquement avec le record du monde de cosplay Lara Croft. Nos impressions sur cette PGW.

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On a aimé

BVisiteurs déguisés de la paris games week

Ambiance bon enfant (cliquez pour zoomer).

L’organisation globale

Un salon du jeu vidéo n’est pas réservé aux (petits) enfants. La Paris Games Week, c’est un peu comme quand les plus âgés d’entre vous entraient dans les salles d’arcade de leur lointaine jeunesse. Obscurité mêlée de flash lumineux, musiques tonitruantes ponctuées d’effets sonores qui remuent l’intestin, tout est fait pour en mettre plein les yeux et les oreilles. Au milieu de tout cela, des enfants qui ne savent plus où donner de la tête, leurs parents qui suivent tant bien que mal, des Youtubers poursuivis par des grappes de fans, de gros costauds habillés en licorne, des couples de Pikachu main dans la main, des groupes de geeks qui sillonnent méthodiquement les allées pour ne rien louper… Bref, un public joyeusement bigarré et pas effarouché par les longues files d’attente, des gens sympas et respectueux, beaucoup, beaucoup de monde mais pas d’immense bousculade comme cela avait pu être le cas les années précédentes. Le mérite revient certainement en partie aux organisateurs du salon qui ont su proposer un agencement des stands malin via la cohabitation de trois halls distincts. Mention bien pour l’esprit bon enfant.

 

Le retrogaming était aussi à l'honneur

Le retrogaming était aussi à l’honneur (cliquez pour zoomer) !

A l’ombre des géants

Entre les blockbusters du hall 1 et les aficionados du eSport dans le hall 3, le pavillon 2 paraît presque pâlot. Ici, on a baissé le niveau sonore d’un cran et renforcé l’intensité lumineuse. Un calme relatif plus propice aux thématiques locales. A commencer par les jeux vidéo destinés aux enfants. Réunis sous l’étiquette Paris Games Week Junior, un bataillon de titres choisis spécialement pour leur contenu inoffensif ou éducatif s’offrent en accès libre aux jeunes visiteurs. Entre deux parties, ils peuvent découvrir les titres qui ont bercé l’enfance de leurs parents grâce à l’incontournable association de rétrogaming MO5. Les ados s’intéresseront davantage aux stands tenus par des instituts de formation et autres écoles venus présenter leurs programmes d’enseignement préparant aux métiers du jeu vidéo. L’occasion de vérifier que l’offre s’étoffe d’année en année et vise désormais à former de futurs professionnels dotés de compétences qui dépassent le seul cadre vidéoludique (pour intéresser aussi les éditeurs de serious games, les entreprises de communication, les éditeurs de logiciels de simulations de métiers…). Enfin, ce hall 2 est le refuge des éditeurs tricolores avec le stand « Made in France », de Nadéo à Bethesda en passant par une myriade de petits acteurs aux noms moins ronflants. Parmi les jeux présentés par ces derniers, quelques belles trouvailles à l’image de Seasons after fall, CubiKolor, Boiling Bolt ou Skalf.

 

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Sur le stand Thermaltake, watercooling et RGB partout (cliquez pour zoomer).

La PC Fashion Week

Ici un PC watercoolé bleu et blanc, sans boitier, s’intègre à un faux cockpit de vaisseau. Là, un magnifique mod signé Daniel Bolognesi côtoie d’autres créations tout aussi spectaculaires. Le PC redevient personnel. Et n’allez pas croire que c’est uniquement parce que notre 1er PC moddé de série, le Hornet by Watermod, était présent sur le stand de NVIDIA que nous avons aimé ce spectacle. A la Paris Games Week 2016, l’ordinateur gamer se montre. La démocratisation du watercooling est palpable, tout comme celle des éclairages RGB sur les ventilateurs. Et les deux vont de concert pour un rendu réussi. Si le PC ne peut être caché (faute de place ou autre), autant le montrer !

Et si on parlait jeux ?

Bah oui, ce serait tout de même bête de ne pas parler de jeux pour la Paris Games Week ! D’un autre côté, difficile de se faire un jugement global sur les nombreux titres présentés sans y avoir joué. Et si vous n’êtes pas venus à la PGW, le simple fait de rappeler qu’il fallait parfois plus de 4h pour jouer 20 min adoucira peut-être votre déception ! Il en faut heureusement plus pour nous faire reculer et nous avons pu franchement apprécier l’épisode XV de Final Fantasy (malheureusement réservé aux consoles) qui devrait plaire aux nombreux fans de la saga. Présenté en exclusivité sur la PGW, sa prise en main (sur PS4) nous a autant séduite que l’ambiance qui s’en est dégagée les quelques minutes que nous avons passées dessus. Côté FPS, derrière les mastodontes Call of Duty, TitanFall 2 et le très joli Battlefield 1, Dishonored 2 nous a aussi fait belle impression. Et puisque l’on parle de suite, le 2e épisode de Dragon Ball Xenoverse (sorte de MMO de jeux de baston très schématiquement) montre, lui aussi, que dans le jeu vidéo, les suites sont plutôt réussies.

 

Tendances

 

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Le stand Sony et son espace Playstation VR, sans conteste l’un des plus pris d’assaut (cliquez pour zoomer) !

De la VR à toutes les sauces

Stand incontournable du hall 1, Sony a fait le plein du début à la fin du salon. En vedette, évidemment, le casque Playstation VR qui marque l’arrivée du monde des consoles dans celui de la réalité virtuelle. Et qui intrigue des centaines de curieux, prêts à attendre des heures pour chausser l’élégant appareil. Mais nulle obligation de fouler le stand Sony pour découvrir la VR tant il y avait d’exposants qui avaient eux aussi joué la carte réalité virtuelle. C’est notamment le cas de MSI, venu présenter son VR One. Le concept : un costaud PC portable transformé en sac à dos, prêt à accueillir toute la connectique d’un casque de VR pour jouer sans fil qui s’emmêle dans les jambes. Sortie prévue au premier trimestre 2017, prévoyez au moins 3000 euros pour vous offrir l’engin. Il vous faudra économiser beaucoup plus pour mettre la main sur le simulateur de F1 exposé chez IEM, qui garantit une immersion sans égale en associant VR et poste de pilotage monté sur vérins. Chez Asus ROG, la mise en scène était assurée par une voiture de NASCAR et Forza sur Oculus. Les amateurs de vitesse pas assez fortunés ont pu se rabattre sur le stand Nadéo et essayer le Playstation VR avec le célèbre Trackmania Turbo. La prochaine mise à jour (prévue pour le 8 novembre) introduira une nouvelle campagne de circuits adaptés à la réalité virtuelle (plus roulants, moins de loopings mais toujours des touches de folie).

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Au tournoi CS:Go de la PGW 2016, des équipes du monde entier s’affrontaient (cliquez pour zoomer).

Le virage serré du eSport

Si, comme nous, vous suivez depuis longtemps l’eSport, vous ne serez pas totalement surpris. On savait le milieu en besoin et en cours de structuration. L’arrivée rapide et frappante de grands acteurs, dont certains peu de temps avant la Paris Games Week, a confirmé que la tendance allait s’accentuer et plutôt illico. Cela s’est constaté dès les premiers pas dans le salon avec un Canal+ immanquable dans le hall 1, quelques jours à peine après l’annonce de l’émission Canal eSport Club. La simple lecture du plan enfonce le clou : le Hall 3 est (presque) entièrement dédié au eSport. Qui aurait pu parier là-dessus il y a peu ?
Mais l’eSport est aussi en passe de devenir un loisir de masse, beaucoup de stands hébergeant des compétitions. Du côté de l’ESWC et l’ESL, les ligues professionnelles, on découvre, côte à côte, des tournois de Clash Royale et de CS:Go. Sylvain Maillard, directeur eSport chez Oxent (qui co-organise avec ESL et ESWC) nous confirme entre 2 rounds vouloir « diversifier et rendre l’eSport accessible à tout le monde. C’est une compétition de jeu vidéo, pourquoi vouloir segmenter? ». Et de souligner à juste titre que les joueurs qui s’affrontent sur Clash Royale ont une toute autre dextérité que vous et moi (enfin surtout moi !). Voir des champions de jeux plutôt réputés Hardcore gamers cohabiter à côté de joueurs confirmés de titres dits casual est donc aussi une autre (nouvelle) réalité du eSport. Médiatisation, professionnalisation, diversifications… Que de changements !

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Le stand de la BNF (cliquez pour zoomer) !

Le jeu vidéo pour l’éternité

Que peut bien faire la Bibliothèque nationale de France (BNF) au salon du jeu vidéo ? Réponse : rappeler que ce dernier fait partie du patrimoine culturel au même titre que les livres imprimés et, qu’à ce titre, il entre dans le dispositif du dépôt légal. Kézako ? « Depuis 1992, les éditeurs de jeux vidéo, comme ceux de livres, ont l’obligation de déposer toutes leurs production. Tout est stocké dans nos magasins dans le but de constituer une mémoire culturelle pour les générations futures. Nous n’opérons aucune sélection, l’ensemble des jeux vidéos ont vocation à être conservés. Les chercheurs décideront, dans le futur, de ce sur quoi ils veulent travailler », explique Sébastien Gaudelus, adjoint au directeur du département de l’audiovisuel à la BNF. Pour l’heure, l’établissement recense quelque 15 000 références. Un chiffre loin de tout ce que l’industrie vidéoludique a produit depuis 1992. « Même si les éditeurs s’exposent à des amendes s’ils ne respectent pas l’obligation de dépôt légal, certains continuent de ne pas jouer le jeu, regrette Sébastien Gaudelus. Surtout, beaucoup ignorent l’existence de ce dépôt. C’est justement pour rappeler combien il est important pour la conservation de notre patrimoine culturel que nous sommes sur la PGW. »

A suivre

 

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A la PGW 2016, la Cité des Sciences et de l’Industrie testait des dispositifs pour son futur parcours découverte (cliquez pour zoomer).

La Villette à l’heure de la VR

Indissociable de la Cité des Sciences et de l’Industrie, la Géode a pris ses quartiers à la PGW 2016 pour y présenter le parcours de découverte de la réalité virtuelle qu’elle s’apprête à ouvrir au public (à partir du 18 novembre). Par groupe de 9, les visiteurs sont invités, pendant 50 minutes, à expérimenter les sensations offertes par la VR. D’abord à travers un film en 360° diffusé dans le casque Orange VR1, les spectateurs étant installés dans des fauteuils de cinéma mobiles. La seconde étape du parcours permet d’essayer les derniers jeux disponibles sur Playstation VR et HTC Vive. Bien sûr, pas question de trucider du zombie : « L’objectif est de proposer une approche sécurisante de la VR, d’engager les visiteurs dans un voyage rassurant mais jubilatoire », indique Laurent Dondey, le directeur général de la Géode. L’initiative pourrait presque être vue comme la première pierre de la future Cité du Jeu Vidéo qui devrait ouvrir ses portes l’an prochain à la Cité des Sciences. A suivre donc…