Voitures autonomes : AMD bientôt à bord des Tesla ?

Fin septembre, des rumeurs ont indiqué que le fabricant de processeurs AMD et la marque automobile Tesla s’étaient rapprochés afin de développer une puce « spéciale véhicules autonomes ». Mi-octobre, cet accord n’était toujours pas confirmé. Il témoigne en tous les cas des ambitions des géants de l’informatique de monter à bord des voitures du futur.

De 0 à 100 km/h en seulement 2,7 secondes : les rumeurs sur le web vont aussi vite que le Model S de Tesla ! Fin septembre, la presse a multiplié les articles évoquant un accord entre AMD et la célèbre marque de voitures électriques. Le fondeur va-t-il développer conjointement avec Tesla une puce d’intelligence artificielle (IA) destinée aux berlines et SUV ? Il s’agirait d’une puce dite « semi-custom » c’est-à-dire intégrant à la fois des technologies de Tesla et d’autres d’AMD.

GlobalFoundries, le fabricant des puces AMD, ne serait d’ailleurs pas en exclusivité avec Tesla. Il serait en discussion avec d’autres constructeurs automobiles pour concevoir une génération de processeurs « spécial véhicules autonomes ». Cela témoignerait de sa volonté d’attaquer sérieusement ce nouveau marché devenu l’une de ses priorités. Pour relever ce défi, AMD pourrait s’appuyer sur une équipe d’ingénieurs dirigée par Jim Keller, le « père » des célèbres processeurs Athlon 64. Mais ces rumeurs n’ont jusque-là pas été confirmées.

Pour AMD, le marché des voitures connectées est devenu prioritaire. C’est la raison pour laquelle le fondeur a décidé de confier cette mission à Jim Keller, le « père » des célèbres processeurs Athlon64.

Des Tesla autonomes en 2019 ?

S’il s’avérait exact, la signature de cet accord pourrait signifier deux choses pour Tesla. Premièrement, sa volonté de réduire sa dépendance vis-à-vis de Nvidia. Ce dernier lui fournit les unités de traitement graphique (dont les modules Drive PX2, une plateforme de calcul pour les systèmes IA des voitures) alimentant le pilote automatique de ses voitures.

En mai 2016, un modèle de Tesla avait été impliqué dans un accident mortel aux États-Unis. « Éblouis par une forte luminosité, ni l’Autopilot, ni le conducteur n’ont vu la remorque blanche du camion, et le frein n’a pas été engagé », avait expliqué Tesla. Le constructeur avait rappelé que les conducteurs sont censés garder leurs mains sur le volant et qu’ils doivent rester vigilants quand le pilote automatique est activé ! De son côté, le rapport du NTSB avait indiqué qu’un système de communication véhicule-véhicule (V2V) aurait pu alerter les deux véhicules du danger potentiel…

Depuis cet accident en Floride, Tesla avait décidé de ne plus travailler avec Mobileye. Cette entreprise israélienne spécialisée dans les équipements pour véhicules autonomes lui fournissait l’Autopilot, un système reposant principalement sur une caméra. Tesla avait donc pris le parti de développer lui-même une solution intégrant des puces graphiques de Nvidia.

Même s’il ne travaille plus avec Tesla, Nvidia continue les expériences sur les véhicules autonomes comme ici en Australie. Nvidia travaille avec Toyota, Audi, Mercedes-Benz, BMW et depuis mars dernier avec Bosch.

Pour Tesla, l’accord avec AMD témoignerait également de son ambition de contrer les poids lourds de l’automobile comme General Motors, Ford et BMW notamment qui multiplient les accords de R&D avec des start-ups et des entreprises spécialisées dans l’IA. Le fabricant de véhicules électriques tenterait de prendre une longueur d’avance en développant en interne une solution pour ses futurs véhicules autonomes. Le directeur général de Tesla, Elon Musk, a d’ailleurs indiqué qu’il pensait proposer des voitures autonomes dès 2019.

Au-delà du cas AMD, ce sont de nombreux géants de l’IT qui s’intéressent aussi aux voitures autonomes. Le marché est vu comme extrêmement prometteur.
Intel a déboursé 15 milliards de dollars pour s’offrir justement Mobileye en mars dernier. De leur côté, Apple et Google ont développé des puces informatiques adaptées à diverses tâches liées à l’intelligence artificielle. En mai dernier, Renault a racheté les activités françaises de Recherche & Développement d’Intel dans les logiciels embarqués, réparties sur deux sites, à Toulouse et près de Nice.

IA et sortie de route

Tous misent sur l’IA et ses capacités réelles ou fantasmées à repérer le moindre dysfonctionnement ou à anticiper les accidents. Les voitures autonomes s’appuient sur de nombreux capteurs, des processeurs de traitement faisant appel au Machine Learning pour se prémunir de la défaillance d’un composant ou d’un programme et pour retenir la bonne décision sur la route. Mais, quelle que soit la solution IA qui sera intégrée, le conducteur devra rester maître de son véhicule…