Box Android : le tout-en-un du multimédia

Faciles à apprivoiser, les box Android sont des concentrés de divertissement multimédia, ouvertes sur les plateformes de streaming, le retro gaming ou encore le cloud gaming. Revue de détail.

Console de jeu, décodeur TV, lecteur Blu-Ray… Autour du téléviseur du salon, on ne compte plus les équipements en capacité de se connecter à Internet et de proposer une fournée de services multimédia, en supplément de leur fonction première. Mais il est un boîtier unique susceptible de tous les remplacer, du moins en bonne partie : la box Android, un petit appareil branché d’un côté à l’écran plat, via HDMI, et communiquant de l’autre avec la box Internet, via Ethernet ou WiFi.

Android ? C’est en effet le système d’exploitation de Google qui est aux commandes. Ou plutôt une version spécifique se pilotant avec une télécommande, adaptée aux grands écrans plats dépourvus d’interface tactile : Android TV, anciennement Google TV. Le nom n’est probablement pas inconnu des possesseurs de Smart TV (de marque Philips ou Sony par exemple) ou d’une Freebox mini 4K. Pour tous les autres, une box Android, couplée aux milliers d’applications du Play Store, peut être une option intéressante et centrale pour le divertissement dans le foyer : musique, films, jeu vidéo, TV… Et cela sans se ruiner, puisque les modèles les plus abordables ne coûtent qu’une trentaine d’euros. Voici plus en détail l’étendue de leurs talents !

Du multimédia, en veux-tu en voilà

Multimédia est un mot unique qui recouvre énormément de possibilités :

– Regarder la TV

Il existe plusieurs moyens plus ou moins détournés d’obtenir l’accès à des milliers de chaînes TV dans le monde dont les flux sont aujourd’hui disponibles via IP. Si l’on se contente des chaînes françaises présentes sur la TNT, le plus simple est cependant d’installer l’application gratuite dédiée au bouquet de chaînes en question (MyTF1, france.tv, etc.) ou, mieux encore, l’application Molotov, qui fédère toutes les chaînes gratuites de la TNT et bien d’autres qui sont payantes (OCS, Paris Première…).

Ces applications permettent de regarder les émissions en direct ou en différé (fonction Replay), voire de programmer des enregistrements dans le cas de Molotov, à condition de payer un abonnement mensuel. Autre possibilité qui explique le succès croissant de ces box Android, et il ne faut pas s’en cacher : l’accès à toutes les chaînes payantes, dont les chaînes sportives (beIN, RMC…), moyennant la souscription à des abonnements de quelques dizaines d’euros à l’année seulement. Une pratique aux frontières de l’arnaque et de l’illégalité.

La box à tout faire de NVIDIA, la Shield.

– Profiter de sa médiathèque

Une box Android n’a aucun mal à se transformer en lecteur multimédia, du moment qu’elle est accompagnée de l’application adéquate : Kodi, Plex ou MX Player par exemple. La plupart des modèles sont aujourd’hui capables d’identifier les formats/conteneurs puis de décompresser les codecs audio/vidéo les plus courants. Les fichiers les plus lourds, l’image ISO d’un Blu-Ray par exemple, la 4K et les flux audio en haute définition réclament quand même des ressources assez élevées, que ce soit en termes de quantité de mémoire vive ou de puissance du processeur. Ce qu’une box Android à tout petit prix n’est pas forcément capable de fournir.

En pratique, il suffit de brancher localement une clé USB ou un disque dur contenant les fichiers. Le complément idéal d’une box Android est cependant le NAS, qui centralise tous les fichiers multimédia du foyer. Une liaison performante entre les deux appareils est recommandée : du CPL de qualité ou un câble Ethernet dans l’idéal.

– Accéder aux plateformes de VOD/SVOD

Ce n’est pas compliqué : les plateformes de streaming accessibles via un smartphone ou une tablette Android – YouTube et Twitch pour ne citer qu’elles – le sont aussi à partir d’une box Android. Il en va de même pour les services de streaming musical et de vidéo à la demande et par abonnement (VOD/SVOD) : le catalogue de Google Play bien sûr, mais aussi les populaires Netflix et Spotify. Certaines box prennent également en charge la fonction Chromecast, qui sert à « streamer » du contenu du smarphone vers la box, et donc l’écran.

– Du jeu vidéo le plus rétro…

Dreamcast, Super Nintendo, Commodore 64, Amstrad… Avec un émulateur en mémoire, une box Android permet de jouer aux innombrables hits de ces consoles et ordinateurs du passé. Principe : installer une application, généralement gratuite, qui officie en tant qu’émulateur, puis les ROMs, autrement dit les copies des jeux souhaités. Parmi les émulateurs intéressants, citons Snes 9x EX+, qui se consacre à la Super Nintendo, et RetroArch, qui s’apparente à un gestionnaire d’émulateurs. Quant aux ROMS, une recherche Internet suffit à en trouver des milliers. Côté puissance, un GPU de type Mali ou Tegra n’est pas du luxe. Il ne reste plus qu’à trouver une manette compatible, filaire ou Bluetooth (avec un adaptateur). La Shield de NVIDIA est livrée déjà équipée.

La Mi Box 3 (et désormais la Mi Box S) de Xiaomi est un petite box puissante et abordable, idéale pour le rétrogaming et la vidéo 4K/60 Hz.

Il est bon de rappeler que cette pratique n’est légale que si les jeux en question appartiennent au domaine public. De nombreuses ROMs sont en effet des copies illicites qui enfreignent le Code de la propriété intellectuelle. La position de Nintendo (ou d’autres éditeurs) sur le sujet ne souffre d’aucune ambiguïté. Il existe une forme de tolérance implicite à l’égard des utilisateurs, qu’il serait vain de poursuivre partout dans le monde. Mais les sites de téléchargement sont quant à eux dans le collimateur. Illustration en août dernier avec EmuParadise, enjoint par Nintendo de supprimer l’hébergement de ROMs.

– …au plus moderne

Là encore, les options sont nombreuses. A commencer par la multitude de « petits » jeux Android gratuits ou payants, à la condition qu’ils soient compatibles Android TV et puissent donc s’afficher en 16/9 sur grand écran. Ils se jouent avec la télécommande ou une manette.

Les utilisateurs de Steam ont pour leur part la possibilité de télécharger l’application Steam Link (encore en version bêta), version « logicielle » du boîtier du même nom sorti en 2017. Objectif : jouer confortablement sur l’écran plat du salon, par l’intermédiaire de la box Android, aux jeux du catalogue Steam stockés sur le PC gamer, installé dans la pièce d’à côté. Comme déjà évoqué plus haut, une bonne liaison entre la box et le PC, si possible Ethernet, est indispensable pour éliminer la latence.

Des jeux splendides mais exigeants sur une box Shield à base d’Android ? C’est le principe du service de cloud gaming Geforce Now.

Des jeux splendides mais exigeants sur une box Shield à base d’Android ? C’est le principe du service de cloud gaming Geforce Now.

Vient enfin ce qui s’annonce comme l’un des prochains moteurs du jeu vidéo : le cloud gaming. Le jeu n’est plus exécuté localement, mais à distance sur des serveurs surpuissants ! La box Android ne sert plus qu’à relayer dans un sens l’image 3D et le son, calculés dans le cloud puis streamés, et dans l’autre sens les actions du joueur effectuées sur la manette, le clavier ou la souris. La seule offre disponible sur les box Android se nomme Geforce Now de NVIDIA et se réserve sans surprise à la Shield. Il s’agit désormais du même service qui se cantonnait autrefois aux PC et Mac : ce sont quelques jeux gratuits (Tomb Raider Reboot, BioShock, etc.) et en supplément des jeux que l’utilisateur a achetés sur les plateformes Steam et Uplay. Pour le moment, le service est gratuit, en espérant que cela dure. C’est l’occasion de jouer à des jeux en 4K et à 60 images par secondes, à la condition expresse de bénéficier de la fibre !

Inutile de dire que la tendance est forte à nouveau, après quelques déceptions (Steam Box). Des propositions analogues sont disponibles sur console (Playstation Now…), sur PC et périphériques mobiles auxquelles s’ajoutent les annonces récentes de Google et Microsoft, qui ont dévoilé le début des expérimentations de Project Stream et de Project xCloud. Et il n’est pas sot d’imaginer que l’offre de Google fonctionne plus tard avec les box Android… Des box à tout faire, on vous dit.