Par Marc “Kyramla” Stocker, chef produit périphériques et écrans PC et surtout gamer de premier ordre (rien à voir avec Star Wars). Passionné, Marc l’est autant des jeux en eux-mêmes que de tout ce qui gravite autour, des périphériques gaming aux déclinaisons culturelles en passant par l’esport.
Si vous êtes un joueur en quête de performances, la sélection de votre matériel de jeu est primordiale. Concernant le clavier, le choix d’un mécanique s’impose sans mal. Initialement prévu pour la dactylographie, il dispose d’atouts énormes pour le gaming par rapport à un clavier classique : réactivité, robustesse, sensibilité… Et tout cela repose sur un tout petit élément, le switch, qu’il faut bien connaître pour ne pas se tromper…
Depuis quelques années, on peut voir un essor des jeux en lignes compétitifs. Évidemment, ces jeux requièrent une dose d’adresse, mais également de réactivité. Les constructeurs de périphériques ont donc surfé sur cet essor en proposant des souris plus réactives (aux boutons plus ou moins adaptés), des claviers plus performants… et c’est ainsi que le clavier mécanique a fait son retour en grande pompe sur la scène gaming.
Désormais, le marché regorge de ces claviers et il devient assez compliqué de s’y repérer. Alors la question étant : comment je choisis MON clavier mécanique ? Et surtout, pourquoi je fais ce choix ?
« Prends du red, prends du red ! »
« Mais non, le brown est beaucoup mieux ! »
« Arrête, le red a fait ses preuves depuis 10 ans ! »
« Et les nouveaux QS1, ça vaut quoi ? »
« Prends du red j’te dis ! »
« Alors t’es gentil, mais c’est moi qui décide. Et puis d’abord, c’est quoi du red ? »
Entendu dans un bar gaming
A la différence d’un clavier à membrane (classique), il y a un mécanisme différent pour chacune des touches d’un clavier mécanique. Ces mécanismes sont appelés switches (ou interrupteurs en français). Il existe différentes couleurs de switches (voir tableau), chacune étant représentative de caractéristiques différentes. Initialement, seule la marque allemande Cherry en produisait, mais la demande a explosé et il est vite devenu impossible d’y répondre. Ainsi, beaucoup de constructeurs ont élaboré leurs propres switches qui sont, selon leurs dires, « les meilleurs du marché » (comme par hasard). En termes de qualité brute et de robustesse, tous se valent, votre choix devra donc se porter sur les nuances de caractéristiques pour trouver le clavier qui vous correspond le mieux. Ces caractéristiques ne sont pas nombreuses, mais toutes très importantes.
La distance d’activation
C’est extrêmement simple, une distance à 2 mm signifie qu’il faut enfoncer la touche de 2 mm pour que la commande soit envoyée au PC. Plus cette distance sera courte, plus votre clavier sera réactif car la distance à parcourir sera réduite. Si vous voulez de la réactivité (FPS par exemple), alors cherchez la distance la plus courte !
Historiquement, seule une course de 2 mm était disponible, mais la concurrence a bien fait les choses et on trouve désormais plusieurs distances d’activation selon les constructeurs.
Cela veut aussi dire qu’enfoncer la touche au-delà de cette distance ne sert à rien car elle a déjà été activée.
Le type
Il s’agit ici d’un ressenti pur. Un switch linéaire aura une course totalement fluide, tandis qu’un switch tactile aura une sorte de « cran » au niveau de l’activation (donc au bout de la distance d’activation, suivez un peu). Là, c’est à la convenance de chacun, au confort d’utilisation.
En résumé, le switch tactile permet de ressentir physiquement quand la touche a été activée.
La force d’actionnement
Il s’agit de la force nécessaire pour enfoncer la touche exprimée en cN (centi Newton). Pour résumer, 1 cN = poids de 1 g nécessaire pour enfoncer la touche. Vous l’aurez compris, plus ce chiffre est faible, plus la touche sera sensible et donc facile à activer. Là encore, c’est donc une question de confort et d’habitudes d’utilisation. Attention cependant, c’est extrêmement traître ! Si c’est trop sensible, un effleurement suffira et le missclick ne pardonnera absolument pas…
Le bruit
S’il fait du bruit c’est parce que la touche vient taper la structure globale au terme de sa course. Sauf qu’une touche est activée après 2 mm (ou moins selon le switch), donc nul besoin d’enfoncer jusqu’au bout ! Si on tape correctement sur un clavier mécanique, il ne fera pas un bruit. Bon courage pour l’apprentissage !
Cependant, certains switches tactiles rajoutent un bruit de cliquetis lors de chaque activation de touche (type machine à écrire). Selon le marketing, c’est pour « savoir quand la touche est activée ». En vrai, ça donne une identité à votre clavier, certains préfèrent, personnellement je déteste. Par exemple Razer en a fait sa marque de fabrique, son identité sonore : un clavier en Razer Green cliquètera en permanence pour le plus grand bonheur de vos voisins.
Comparez tous les switches
Bon du coup je prends du red ?
Le Cherry MX Red a souvent été considéré comme le switch privilégié des gamers car il est très sensible (45 grammes) et robuste, le tout avec une course linéaire de 2 mm. Si Cherry MX est un gage de qualité, ne négligez pas pour autant les autres marques pour y trouver votre switch de rêve aux caractéristiques que vous désirez. Les différences sont minimes, mais n’y accordez pas une importance démesurée (passer de 1,9 mm à 2 mm ne changera pas votre skill, soyons honnêtes) !
Pour tout clavier acheté, une paire de boules quiès offerte
Que ce soit parce que vous tapez fort ou parce que votre modèle est « conçu » ainsi (cliquetis supplémentaire), un clavier mécanique est bruyant. Attention donc avant votre achat à plusieurs choses :
Votre conjoint(e)
Votre dulciné(e) partage votre vie et surtout votre salon. Un(e) acharné(e) du clavier sur un mécanique n’est pas envisageable si votre moitié souhaite regarder la TV ou faire autre chose dans la même pièce.
La solution : selon où est placé votre PC, reconsidérez soit son emplacement, soit l’achat d’un clavier mécanique, soit votre conjoint(e).
Vos teammates / vos viewers
Si vous êtes adeptes de jeu en ligne, vous avez déjà certainement dû jouer en équipe avec le micro. Il n’y a rien de plus énervant (pas même le lag, c’est pour dire) que d’entendre son coéquipier marteler son clavier pendant plusieurs heures.
Idem si vous êtes un streamer, il serait dommage que vos viewers n’entendent que votre clavier et pas votre voix ou le jeu.
La solution : n’hésitez pas à investir dans un micro performant et à aller faire un tour dans les réglages (Skype, Teamspeak, Mumble, Discord…) où vous pourrez régler la sensibilité du micro.
Des O’rings
Les O’rings sont des petits joints circulaires à insérer sous chacune des touches, vous en aurez pour une dizaine d’euros maximum. Ils viendront amortir la course de la touche, sans affecter les performances, car présents sous la zone d’activation du switch.
Cela atténuera le bruit mais ne rendra pas votre clavier silencieux pour autant.
J’ai choisi mon switch. Et maintenant ?
Maintenant que j’ai déterminé quel switch je voulais, je peux m’attarder au reste des caractéristiques que je veux pour mon clavier, donc un repose-poignets, des touches multimédia, un rétro-éclairage, des macros…
Le switch est la priorité absolue dans le choix d’un clavier mécanique, si vous n’êtes pas à l’aise avec vous ne le serez pas avec le clavier. Pour vous aider à voir ce qui se fait sur le marché, outre le tableau récapitulatif, nous avons concocté un guide assez complet sur le clavier mais aussi sur tous les périphériques PC
Maintenant vous savez tout, à vous de faire votre choix !
Voir tous nos claviers mécaniques
Et pour compléter, consultez le chapitre « claviers mécaniques » dans notre guide sur les périphériques PC
