Ils sont serrés comme des sardines et travaillent toute la journée pour nous. Eux, ce sont les Data et Cloud centers. Ces énormes hangars remplis de serveurs et baies de stockage sont notamment devenus indispensables à notre activité numérique. Problème, alors que la planète est en danger, ils consomment environ 3 % de toute l’électricité produite dans le monde.
La moindre action sur le web entraine une émission de carbone. Une recherche sur Google émet 0,2 g de CO2, regarder une vidéo YouTube pendant seulement 10 minutes émet 1 g de CO2. Faut-il arrêter d’aller sur internet pour que notre planète soit moins polluée ? Difficile de s’en passer aujourd’hui.
Conscients que les particuliers et des entreprises commencent à être sensibles à cette problématique, les fournisseurs de cloud (stockage en ligne) et les propriétaires de data centers n’hésitent pas à dire que leurs activités sont moins polluantes qu’il n’y paraît. Ils ont en partie raison… pour l’instant.
Selon différentes études (dont celle du Global e-Sustainability Initiative ou GeSI qui fait référence en la matière), les data centers ne seraient responsables que de 2 % des émissions mondiales de CO2, comme l’aviation.
2 % de la consommation des USA
Rappelons qu’un data center se compose de plusieurs dispositifs (serveurs, systèmes de stockage, réseaux, commutateurs, routeurs…). Et cette débauche de matériels et de systèmes nécessite une alimentation électrique 24h/24 et des systèmes de refroidissement. Bref, ça consomme.
En 2016, le gouvernement américain avait publié une étude sur la consommation d’énergie des centres de données. Il avait été estimé que les data centers installés aux États-Unis avaient consommé 70 milliards de kWh d’électricité en 2014, ce qui équivaut à 1,8 % de la consommation totale d’énergie du pays pour cette année-là.
La même année, on estimait qu’ils avaient avalé 626 milliards de litres d’eau, ce qui équivaut à 1 litre d’eau pour chaque 0,11 kWh (alimentation d’une ampoule de 40 watts pendant environ 3 heures).
Mais 2 ou 3 % des émissions mondiales, c’est finalement peu diront certains. Seul bémol, de plus en plus en plus d’entreprises migrent leurs données et leurs applications dans le cloud pour faire (entre autres) des économies…
La consommation du cloud est donc estimée à 1-2 % des ressources mondiales en électricité. Pourtant, le cloud computing peut avoir un effet positif sur l’environnement. Le rapport du Carbon Disclosure Project indique que les organisations qui ont adopté les logiciels accessibles en ligne (mode SaaS) ont réduit leur consommation d’énergie, leurs émissions de carbone et leurs ressources informatiques.
Solaires et pays nordiques
Quelles sont les solutions retenues et les options envisagées ? « Les entreprises localisent leurs centres de données sur certains sites géographiques qui offrent des conditions de refroidissement naturel », explique TMR (Transparency Market Research) dans son dernier rapport « Energy Management in Data Centers Market ».
C’est le cas de Google et Microsoft qui ont récemment construit des plates-formes en Finlande et de Facebook au Danemark et en Suède. L’année dernière, Google a également signé un accord pour acheter toute l’énergie du plus grand parc d’énergie solaire des Pays-Bas dans le but d’alimenter l’un de ses quatre centres de données européens.
D’autres exploitants construisent leurs propres centres d’énergie. C’est le cas de Global Switch, qui exploite trois des dix plus grands data centers au monde. En février 2018, il a annoncé la construction d’une ferme solaire dans le centre du Nevada. Ce sera la plus grande au monde en dehors de la Chine.
Après des projets d’éoliennes en Irlande et aux Pays-Bas en 2017, Microsoft se lance dans le solaire en s’associant à Sunseap en mars dernier. Le géant américain va installer des panneaux solaires sur des centaines de toits de Singapour. Ils produiront 60 MW afin d’alimenter son data center. Le besoin en énergie ne se tarissant pas, Cloud et Data centers tentent donc de « passer au vert ».