Intel, la roadmap de 2020

Les bonnes perspectives d’AMD sur le marché des processeurs obligent Intel à se montrer très réactif et garder la tête haute, même s’ils n’investissent pas encore le terrain de la gravure en 7nm. Le CES a été l’occasion d’évoquer les nombreux projets ambitieux et séduisants, mais cela reste flou côté calendrier.

Ghost Canyon – Des NUC pour gamers

Alors que les consoles ont tout d’un PC doté de leur propre OS, certains ordinateurs de jeux prennent de plus en plus les atours d’une console. Hades, la génération précédente de NUC pour joueurs, permettait de s’adonner confortablement aux titres les plus gourmands en 1080p grâce à un boitier à peine plus encombrant qu’un décodeur TV.

Le NUC Ghost Canyon est plus volumineux (238 x 216 x 95 mm), mais aussi plus ambitieux. Un premier module appelé The Element embarque un CPU, de la RAM et un espace pour le stockage, tous interchangeables. Le reste du boitier accueille la carte graphique de votre choix pourvu que sa taille ne soit pas trop imposante. Une RTX 2060, par exemple, s’y sent à son aise. La partie « The Element » peut être reprise par n’importe quel constructeur pour proposer sa vision du boitier mini. Razer ne s’est pas fait prier et présente le Tomahawk N1 en photo ci-dessous.

Razer propose un boitier avec un peu plus d’embonpoint que le Ghost Canyon. C’est pour la bonne cause puisque le Tomahawk N1 est assez grand pour embarquer une RTX 2080 !

Comet lake H – De la puissance en nomade

Pour l’instant incapable de suivre AMD sur la finesse de la gravure, Intel exploite au mieux les ressources du 14 nm. Ainsi cette version H réservée aux ordinateurs portables inclut jusqu’à 8 cœurs physiques et 16 threads et pourrait atteindre les 5 GHz dès les modèles Core i7 ! Là encore, on ne peut avoir une date plus précise que « très prochainement ». Récemment, le Core i9-10980HK est apparu dans des tests Benchmark : il effleure les 5 GHz en Boost (4.9, mais on ne va pas chipoter) avec une fréquence de base de 3,10 GHz et un TDP de 45 watts.

Comet Lake-S – une dernière salve de 14 nm

Cette gamme est l’optimisation maximale du 14 nm avant de passer au 10 nm de la génération Tiger Lake. Tous les processeurs bénéficient de l’hyperthreading. Ainsi les 3 Core i3 embarquent 4 cœurs (8 threads) pour une fréquence de base allant de 3.6 GHz à 3.8 GHz, les 4 Core i5 disposent de 6 cœurs (12 threads) pour une fréquence allant de 2.9 à 4.1 GHz. En haut de la gamme, 2 Core i7 à 8 cœurs (16 Threads) sont cadencés à 2.9 GHz et 3.8 GHz. Les deux monstrueux Core i9 10 cœurs (20 Threads) à 2.8 et 3.7 GHz voguent au-dessus des 5 GHz lorsque le Max Turbo 3.0 entre dans la danse !

Le TDP reste à 65 W sur l’ensemble de la gamme hormis les modèles K (les « overclockables ») atteignant les 125 W. C’est en tout cas ce que souhaite le fondeur, mais des rumeurs tournent autour d’un problème d’enveloppe thermique sur les 10 cœurs physiques : le Core i9-10900 K consommerait jusqu’à 300 W ! Rappelons que ces CPU viennent se greffer au tout nouveau socket LGA 1200 et les chipsets Z490 et B460. Ce chant du cygne du 14 nm reste impressionnant, ce qui laisse augurer du meilleur pour le Tiger Lake. Et puisque l’on parle du loup, enfin, du tigre…

Tiger lake – une belle génération à venir, mais quand ?

L’architecture graphique Xe couplée à Tiger Lake enrichira l’offre portable. En revanche, on n’en sait très peu sur la carte graphique dotée de la même architecture.

Le tigre est encore un peu enroué pour le moment, mais ne va pas tarder à rugir cette année. Le processeur gravé en 10 nm sévira dans des ordinateurs portables pas plus tard que « bientôt ». Ces puces seront les premières à supporter les nomes PCI Express 4.0 et le Thunderbolt 4. C’est tentant, mais ça reste flou.

En effet, Intel n’a pas donné de date précise, pas plus qu’il n’a détaillé la puissance si ce n’est dans la promesse d’un gain à deux chiffres. De 11 à 99 %, ça laisse de la marge ! Des informations émergent sans que l’on ait une ligne directrice claire. Ainsi on voit apparaitre des NUC 11 à base du SoC Tiger Lake-U mélangeant donc les capacités de la dernière génération d’Intel et un iGPU Xe, la dernière puce graphique du fondeur.

Architecture Xe – Intel sur le secteur des (i)GPU

Intel viendrait-il taquiner NVIDIA et AMD alors qu’il n’arrive pas à fournir en temps et en heure les processeurs qui lui sont demandés ? Son ambition la plus claire est pour l’heure d’intégrer un iGPU digne de ce nom à la gamme Tiger Lake. En soi, c’est une très bonne nouvelle. Les monstres estampillés gamers embarqueront encore les puces graphiques de NVIDIA et AMD, en revanche, le moindre portable équipé d’un processeur Tiger Lake et de son iGPU s’avérera assez efficace pour faire tourner des jeux peu gourmands dans d’excellentes conditions.

Intel a aussi présenté une carte PCIe, la DG 1, qui cette fois ambitionnerait de se faire une petite place sur le marché déjà encombré des cartes graphiques. On n’en sait guère plus pour le moment, hormis qu’elle est dotée d’un port HDMI et trois DisplayPort et pourrait donc supporter 4 écrans. L’architecture Xe devrait toutefois couvrir trois secteurs : Xe-LP (low power) pour l’iGPU et les cartes telles que la DG1, le Xe-HP pour les cartes graphiques haut de gamme, et le Xe-HPC pour les professionnels.

Intel compte donc bien taquiner les deux spécialistes du marché des cartes graphiques alors qu’ils sont pris en revers par ce dernier sur celui des CPU. Le fondeur continu à avoir du mal à alimenter le marché actuel et commence à voir arriver avec une très légère inquiétude sur l’architecture ARM dans les ordinateurs portables. Si la roadmap 2020 reste floue à cause du manque de date précise, nul doute qu’Intel a une année très chargée avec de beaux produits en perspective.

Intel a aussi mis en avant le projet Athena : garantir toujours plus d’autonomie dans des produits puissants et fins. La génération Tiger Lake permettra de tenir plus facilement ce cahier des charges.