Jouer en 4K : pourquoi, comment ?

D’abord survendue par les fabricants de TV, la 4K s’impose progressivement comme un standard d’une image de qualité. Pour les utilisateurs de PC que nous sommes, l’adoption a pu être plus rapide de par la profusion de contenus que nos ordinateurs peuvent produire. Pour autant, nombreux sont ceux qui s’interrogent : mais pourquoi et comment jouer en 4k ?

Vous l’avez compris, la question est plus complexe que son propre intitulé et les réponses dépendent en grande partie de l’approche de chacun. Mais derrière ces considérations subjectives, il y a de véritables questionnements et nous allons essayer de les éclairer.
Passé ce postulat, on ne peut éviter de s’entendre sur quelques rappels au sujet de la 4K et l’intérêt que cela peut avoir pour les gamers.

Ohhh c’est joli !

Sans revenir sur le débat d’appellation entre 4K et UHD, mettons-nous d’accord sur les termes : nous désignerons ici comme 4K la résolution 3840 x 2160 px sur PC.
L’avantage de cette résolution se devine à travers ces chiffres : avec 4 fois de plus de pixels qu’en Full HD, la 4K permet d’atteindre un niveau de détail et de rendu colorimétrique (chaque zone étant composée de plus de pixels) bien plus élevé. Puisque l’on est en mode « mettons tout à plat », rappelons également qu’un œil humain voit tout ce qui se passe devant lui, seule la capacité du cerveau pouvant alors dégrader plus ou moins le ressenti.

Et les spécialistes de souligner qu’avec un écran 4k, le besoin de recul est moindre et le bénéfice bien réel. Nombre de sites de benchmarks mettent en avant (voir ci-dessous) les différences de rendu entre 4K, WQHD et Full HD. Celles-ci sont visibles à « l’œil nu ». L’un des premiers intérêts est donc là : le rendu en termes de détails, de nuances et de netteté des images est indéniable. Mais ce côté plus immersif, plus beau, ne va pas sans contrainte.

De l’intérêt de jouer en 4K selon les jeux

Comme nous l’évoquons souvent à propos des PC, tout est question d’équilibre. Pour notre sujet du jour, c’est la même chose : jouer en 4K pourquoi pas, mais pour quel(s) compromis et quel(s) jeux ?

Car à configuration égale et à réglages identiques, la différence entre jouer en 4K ou en WQHD voire Full HD, résidera dans le nombre d’images par secondes (FPS) que votre configuration sera capable de générer. Vouloir jouer dans cette résolution mais être « condamné » à ne pas dépasser 30 ou 60 fps pose légitimement des questions. Et les joueurs de titres compétitifs (type LoL, Overwatch ou encore Fortnite) mettront clairement l’accent sur la fluidité quitte à se passer de la 4K.

En début de saison 2019, aucun GPU ne permettait de jouer à Fortnite en 4K au-delà de 80 fps.

Opter pour un environnement plus joli au risque de louper un tir pour framerate en berne n’est pas une option pour ces gamers. Dès lors, dans ce cadre, jouer dans une telle résolution est un plus, une cerise sur le gâteau, qui ne peut être envisageable qu’à condition que les FPS ne chutent pas trop. Et si l’on pousse le curseur à l’extrême, certains jeux n’ont absolument aucun intérêt dans cette résolution (citons par exemple la série Football Manager chère à votre serviteur !).

À l’inverse, un adepte du solo souhaitant en prendre plein les mirettes, comme sur un Red Dead Redemption 2 par exemple, aura un ressenti bien différent. Jouer entre 40 et 50 FPS au titre de Rockstar ne nuit pas à l’expérience. Et sur ce genre de jeu, la 4K peut « créer des « fractures de l’œil » tellement le résultat est flatteur.

En revanche, joindre les deux bouts parait aujourd’hui compliqué sauf à disposer d’un très gros budget. Si jouer en 4K sans dépasser les 60 FPS devient de plus en plus « accessible », pour les dépasser, il faut une machine de guerre. Auquel cas, fracture de la rétine assurée.

Une résolution 4K, plusieurs possibilités

Autre question importante à se poser : à quel niveau de détail souhaite-on (ou accepte-t’on de) jouer ? Jouer en 4K en réglages medium n’a en effet rien à voir avec la même résolution en Ultra + RTX ON – cette dernière impliquant d’ailleurs de posséder un GPU NVIDIA.

C’est donc en croisant son besoin de fluidité (60, 144, 200 FPS ?) et son envie d’une image détaillée (Medium, High, Ultra ?) que l’on commence à cerner le hardware nécessaire. L’équation est donc propre à chacun, à chaque jeu également mais on peut néanmoins déterminer quelques composants « clés ».

À sa sortie, Metro Exodus indiquait de manière claire quel matériel acheter en fonction de l’expérience visuelle souhaitée. Dommage, les CPU AMD avaient été oubliés…

Cartes graphiques :
Difficile d’imaginer autre chose que la RTX 2070 et sa version Super chez NVIDIA ou les RX 5600 XT et RX 5700 et 5700 XT dans le camp AMD pour profiter a minima de la 4K. Il ne faudra pas être trop regardant sur la fluidité.
Si l’on veut obtenir un fréquence d’affichage stable autour des 60 FPS, seule les familles des RTX 2080 et des Radeon VII sont aujourd’hui conseillées.

Processeur :
On vous le rappelle si le processeur est moins sollicité que la carte graphique dans une majorité de jeux, mieux vaut ne pas le sous-dimensionner pour éviter les phénomènes de CPU Limited.

Du côté d’AMD, c’est vers les Ryzen 7 2700x et Ryzen 5 3600x que se situe le début de l’aire de jeu 4K. Les Intel Core i5 9600K et Intel Core I5 9700KF seront leurs pendants Intel.

La RAM impacte évidemment le rendu 4K, la recette étant relativement simple, plus il y en a, mieux c’est sachant que 16 Go de DDR4 avec une fréquence de 2666 MHz paraissent un minimum pour qui joue aux AAA.

Et bien sûr, nos spécialistes PC ont déjà conçus plusieurs configurations à l’aise avec la 4K comme la Wyvern, le Daddy PC, la Kusanagi, la Hellfire ou encore le Blackbird.
Cela va sans dire mais précisons pour les étourdis que pour jouer en 4K, il faut… un écran 4K. Et qu’il faut donc prendre en considération sa fréquence maximale.

Le monde de la 4k dans le gaming est donc déjà très vaste. En fonction des jeux que vous aimez, il existe différentes approches pour différents budgets, comme pour les téléviseurs en somme. Tutoyer les sommets en matière de graphismes peut certes paraître onéreux mais, on l’a vu, le résultat vaut le coût… Et quelque chose nous dit que l’on se reposera les mêmes questions pour la 8K…