PC portables : Intel et la théorie de l’EVOlution

Intel aime apposer un gage de qualité sur des produits conçus autour de ses processeurs. On se souvient du terme ultrabook pour désigner les ultraportables qui répondent à un cahier des charges précis. Une nouvelle nomenclature arrive : l’EVO ! Son objectif : faciliter le choix dans les PC portables avec une bannière ne regroupant que des machines rapides et légères.

Credit : Intel Corporation

Cette tendance à mettre en place un système de bons points pour hurler au grand public « il est frais ce PC, il est frais » remonte à des temps anciens. Déjà en 2003 l’appellation Centrino, avec l’appui d’une imposante campagne marketing, avait contribué à développer l’usage de l’ordinateur portable. Certains reprocheront un processus purement commercial (et c’en est un, soyons clairs), mais on ne peut nier qu’il a le mérite de mettre en lumière des produits répondant aux normes actuelles à un public qui ne sait pas déchiffrer une fiche technique.

L’estampille EVO garantit de s’équiper d’un excellent outil de travail, un bon support pour la photo/vidéo et une machine de jeux pour dépoussiérer le catalogue GOG ou s’amuser en 1080p.

La firme de Santa Clara tente donc d’imposer aujourd’hui un autre standard. Pour y souscrire, les constructeurs devront impérativement proposer des modèles présentant les avantages suivants :

  • Un processeur Intel Core i5 ou i7 de 11e génération (Tiger Lake) avec le processeur graphique Intel Iris (nous y revenons)
  • 9 heures d’autonomie minimum avec un écran full HD, 7 heures en 4K avec un système de charge rapide (30 minutes de charge pour 4 heures d’utilisation).
  • Une sortie de veille instantanée
  • Un port Thunderbolt 4
  • 8 Go de RAM minimum
  • Le WiFi 6
  • 256 Go de stockage en SSD NVMe
  • Un châssis de 15 mm d’épaisseur maximum

En d’autres termes, de la célérité en plus à tous les niveaux tout en gagnant en autonomie. Vous notez au passage que les Core i3 sont exclus de l’équation ainsi que les CPU et GPU des concurrents. La question est maintenant de savoir comment les constructeurs vont répondre à ces exigences.

Un tigre dans le moteur

Comment ? Très simple ! Puisque l’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, la dernière génération de processeur d’Intel en est la clé.

Avec Tiger Lake, le fondeur investit enfin le 10 nm (quand, on le rappelle, AMD grave en 7 nm et TSMC annonce pouvoir produire en 5 nm, voire en 3 nm dès 2022). Si la finesse de gravure est toujours un point faible, la technologie dite SuperFin améliore les capacités des transistors. Petits points techniques pour briller en société, SuperFin ne veut pas dire qu’il est « MégaMince » ; Fin est la traduction d’aileron et le mot vient de la façon dont sont élaborés les transistors. De plus, Intel ajoute à ses CPU l’architecture graphique Xe afin de prendre en charge la partie vidéo, et c’est sans doute le point le plus important de cette nouvelle mouture.

Iris vous fait de l’œil

Ce circuit graphique n’a pas vocation à aller chercher AMD et NVIDIA leur terrain, mais il se montre a priori assez puissant pour s’en passer si l’on ne vise pas une grosse machine de joueur. Iris se veut plus rapide qu’une Geforce MX 350 ou le Ryzen 4800U intégrant la puce Radeon Vega. Les EVO permettent donc de s’amuser sur des jeux modernes avec des framerates d’une trentaine d’images par secondes pour peu que l’on ne se montre pas trop gourmand sur la résolution et les filtres. Ce n’est pas si mal pour des portables qui ont avant tout vocation à être des outils de productivité.

Ce benchmark effectué par Intel montre une puissance au coude à coude avec une Nvidia MX350. Il ne s’agit pas d’exploser le compteur de frames, mais de délivrer de la puissance tout en maintenant un bon TDP.

Une consommation énergétique maitrisée

L’autre point fort de ces processeurs est leur enveloppe thermique.
Notons d’abord qu’ils sont tous en 4 cœurs hyperthreadés (soit 8 cœurs logiques). Sur un seul cœur, le i7-1185G7 flirte avec les 4,8 GHz, le i7-1165G7 est à 4,7 GHz et le i5-1135G7 atteint les 4.2 GHz en maintenant un TDP compris entre 12 et 28 W. Les modèles basse consommation, soit le i5-1130G7 et le i7-1160G7 assureront respectivement les 4,0 GHz et 4.4 GHz avec un TDP contenu entre 7 et 15 Watts. De quoi proposer une bonne autonomie tout en assurant un regain de puissance par rapport aux générations précédentes.

Pour les anglophiles qui n’ont pas peur d’une vidéo promotionnelle, 5 minutes d’explication sur Tiger Lake, ces capacités en bureautique, en multimédia et en jeu. Alléchant, mais à vérifier sur un usage en dehors des labos.

Les modèles à venir

Une vingtaine de modèles sont attendus. Nous ne manquerons pas de vous faire part de leur arrivée sur notre site 😉

En attendant, jetons un œil sur un modèle répondant au cahier des charges d’Intel, le MSI Prestige 14 EVO A11M-066FR :

 

  • Intel Core i7 de 11e génération (Tiger Lake, donc)
  • Puce graphique Iris
  • 16 Go de RAM
  • SSD M.2 NVMe 512 Go
  • Ecran IPS 14 pouces Full HD
  • Thunderbolt 4
  • 12 heures d’autonomie

 

Vous constatez qu’il n’y a pas de surprise sur la fiche technique, et c’est justement ce que garantit EVO. Vous verrez des concurrents arriver chez Dell, HP, Lenovo (Yoga 9i), Samsung (Galaxy Book Flex 5G), Asus (Zenbook Flip S), LG, Acer avec peu ou prou les mêmes configurations de base courant 2021. Évidemment, les constructeurs ne manqueront pas de gonfler les specs imposées par Intel. Votre levier sera celui du prix, mais vous saurez quel service minimum assure votre machine et ça, c’est plutôt rassurant !