Le smartphone encore plus vital

Dans les années 1980, l’idée de posséder un petit téléphone semblait appartenir au domaine de la science-fiction. Puis, dans les années 1990, imaginer un téléphone qui permettrait de naviguer sur le Web était saugrenu. Aujourd’hui, cela parait banal d’accéder à Internet, de lancer des applications, de jouer ou de régler certains achats avec notre smartphone. Et demain ?

Hyundai Motor Group a développé une application qui permettra d’ouvrir sa Kia ou sa Hyundai sans utiliser de clé. ©Hyundai

Écrans flexibles, super batteries, appareil modulaire… Cela fait des années que les marques de smartphones nous font saliver avec leurs projets innovants. Qui se rappelle qu’en 2008, Nokia s’intéressait aux appareils qui pouvaient être transformés pour ressembler à un bracelet ? Dix ans plus tard, nous avons droit aux montres connectées.

Mais les mobiles innovants, c’est un peu comme les prototypes automobiles ! La plupart resteront des vitrines d’un savoir-faire d’une marque. Mais au-delà de ces effets d’annonces, quels seront les usages de notre quotidien dans les prochaines années ? Difficile de les repérer dans notre boule de cristal. Pour éviter d’être trop optimistes ou délirants, nous nous contenterons d’aborder des usages à court terme.

Clé de voiture

Devenu irremplaçable ou presque pour tous les conducteurs, avec les applications GPS, le téléphone mobile en ajoute une couche : il va remplacer notre clé de voiture ! Le Car Connectivity Consortium (CCC) a publié la norme Digital Key Release 2.0 pour standardiser le système Digital Key.

Quelques constructeurs sont déjà prêts. En mars dernier, Hyundai Motor Group a développé une application qui permet de verrouiller, déverrouiller et démarrer sa voiture sans clé physique. Une fois à l’intérieur, il suffit de poser son téléphone sur un socle de charge sans fil (également équipé de la technologie NFC) pour démarrer la voiture en appuyant simplement sur un bouton du tableau de bord.

Les possesseurs d’un BMW X5 de quatrième génération ou d’un coupé de série 8 peuvent aussi profiter de l’option BMW Digital Key (90€ environ par an). Le constructeur leur met également à disposition une carte sans contact. Les conducteurs peuvent ainsi remettre leur véhicule à un voiturier ou un technicien dans un garage pour qu’il s’en occupe sans devoir remettre leur téléphone.

À votre santé

À partir de 2021, la Carte Vitale devrait être remplacée progressivement par l’application Carte Vitale (ApCV), de l’éditeur Sephira. Auparavant, elle sera testée (dès le troisième trimestre) durant un an dans le Rhône et les Alpes-Maritimes.

Si les tests satisfont les différents acteurs de la santé (ministère, CPAM, praticiens) et le grand public, nous n’aurons plus à nous soucier de savoir où nous avons mis ce bout de plastique vert : elle sera dans notre smartphone ! Ce sera peut-être aussi le cas pour les tickets de métro. Et la même année, les Parisiens devraient avoir leur Pass Navigo et leurs titres de transport stockés dans la mémoire de leur téléphone.

Bitcoin et Blockchain

Autre usage qui pourrait se développer : payer en bitcoin avec son mobile. Il y a quelques jours, HTC a annoncé une nouvelle version de son EXODUS 1s. Cet appareil sera capable d’agir comme un nœud complet pour le réseau bitcoin, ce qui signifie que les clients vont stocker les données de la Blockchain sur leurs appareils. Vendu autour de 300 euros, ce modèle pourrait sortir à la fin du troisième trimestre.

Dans quelques années, il sera peut-être possible de régler en Bitcoin sa consommation dans un bar directement depuis un smartphone comme le Xphone de Pundi X. ©Pundi X

HTC n’est pas le seul sur ce créneau. Il y a aussi le Pundi X Xphone. Sa principale originalité est de tourner avec un système d’exploitation fonctionnant sur une Blockchain décentralisée appelée Function X. Citons aussi le terminal Finney (tournant sous un fork d’Android, le Sirin OS) développé par la société suisse Sirin Labs. Mais il coute 1000 euros environ…

Tous ces nouveaux usages semblent très pratiques et simples à utiliser. Mais il faut espérer que tous les industriels ne se contentent pas de s’intéresser à l’ergonomie. La sécurité des données que nos smartphones devraient de plus en plus stocker – et échanger – doit être absolument renforcée. À mettre tous ses œufs dans le même panier, on risque un jour la catastrophe…