Les disques durs, du PMR au SMR : on fait le point

C’est un composant informatique dont on parlait peu, presque oublié et pourtant très largement utilisé. Le disque dur, ou HDD, est dans nos PC depuis des décennies et certains ne voyaient que les évolutions en capacité. Pourtant, en fonction de l’utilisation, il ne faut pas privilégier les mêmes disques durs et l’actualité récente nous l’a rappelé…

Au vu du contexte actuel, la polémique sur les technologies « cachées » dans les disques durs ne vous est peut-être pas parvenue. Rien de grave, on est là pour ça !
Résumons rapidement la situation avant de l’éclaircir : alors que de nombreux soupçons parcouraient les forums, la presse a révélé courant avril que certains constructeurs de disque dur ne précisaient pas (d’aucuns diront cachaient) volontairement l’exacte technologie d’écriture/lecture de leurs disques durs afin de masquer quelques caractéristiques peu flatteuses. Pris la main dans le sac, Toshiba, Seagate ou encore WD ont reconnu l’utilisation de la technologie SMR dans certains de leurs disques durs. SMR, avouez que ça ne dit pas grand-chose…

Les critères de choix d’un disque dur

Mais avant de rentrer dans des détails très techniques, reprenons les bases : parmi tous les composants du PC, le disque dur est celui qui possède le moins de caractéristiques « clés » : capacité, vitesse et format sont les trois plus importants.

La capacité, c’est assez simple à comprendre et le format se limite au choix 3,5 pouces ou 2,5 pouces, ce dernier étant principalement réservé aux PC portables, aux HDD externes et aux config dans des boîtiers petit format. Plus silencieux, plus léger et moins sujet aux vibrations, ils sont de nos jours une bonne alternative pour qui n’a pas besoin d’un HDD de plus de 5 To.

Reste les vitesses, en écriture comme en lecture, qui sont les indicateurs clés des performances d’un disque dur ainsi que la vitesse de rotation du disque.
Pour ceux qui découvrent, cette dernière est exprimée en tours par minutes. On en trouve principalement deux, 5400 et 7200 t/min. Évidemment, plus il est rapide… plus il est rapide ! Mais aussi gourmand en énergie et potentiellement plus bruyant. Avec l’avènement des SSD, cette dernière caractéristique a fait mal au HDD, désormais plus utilisés pour du stockage « froid » que pour des accès fréquentes et nécessitant de la rapidité même si l’hélium a permis de réduire cet écart de consommation.

Bien sûr, il y en a d’autres comme le cache mémoire ou encore le contrôleur mais ils intéresseront les plus aguerris ou ceux qui ont un besoin particulier (et pour creuser, l’article Wikipedia est très bien)

Mais alors qu’est-ce qui distingue un disque dur d’un autre de même vitesse. Et bien c’est principalement la technologie de lecture/écriture des données mesurées par un débit en Mo/s. Et c’est sur cette donnée que la polémique est arrivée…

Quelle différence entre PMR et CMR ?

Pendant longtemps, les fabricants ont utilisé la technologie dite PMR pour l’enregistrement des données de manière perpendiculaire. Littéralement (Perpendicular Magnetic Recording), cette technologie s’impose en 2005 au détriment du LMR (Longitudinal Magnetic Recording) pour une hausse des densités et permettre ainsi de commercialiser des disques d’1 To par plateau.

Schéma de fonctionnement du PMR (CMR). ©Synology

À noter que PMR et CMR (Classic Magnetic Recording) sont identiques, des homonymes

Qu’est-ce que le SMR ?

Mais évidemment, la concurrence faisant, il a fallu répliquer. Et c’est là que les constructeurs, WD en tête, créent le SMR (Shingled Magnetic Recording) en 2013. Cette fois-ci, l’enregistrement est dit en « bardeaux » et permet encore plus de densité. Problème, cette technologie peut impacter les performances en écriture en fonction du cache du disque dur comme en lecture en fonction du type d’utilisation que l’on a du disque. Et ces données tout comme la nature de la technologie embarquée ont longtemps été masquées et ne sont aujourd’hui pas toujours indiquées clairement.

Chez Materiel.net, nous vous mettons l’information sur la fiche produit et même en filtre sur la catégorie lorsque nous en disposons. Vous verrez notamment le filtre TDMR, pour Two Dimensional Magnetic Recording, autre technologie développée par Seagate et qui peut être couplée au SMR.

Quel disque dur choisir : PMR (CMR) ou SMR ?

Contrairement à ce qu’a pu faire croire l’affaire dans un premier temps, il n’y a pas une mauvaise ou une bonne technologie, PMR et SMR ont leurs atouts en fonction de l’utilisation.

Par nature, les disques PMR seront si possible privilégiés pour un usage de données à gros débit et gros poids : streaming vidéo THD, archivage photo THD, audio et vidéo THD, bases de données hors norme, vidéo-surveillance, accès par de gros groupes d’utilisateurs. Dans le cadre d’un RAID, privilégiez des disques de même technologie . Au sein d’un même NAS ayant la capacité de gérer plusieurs grappes RAID de HDD indépendantes, il est tout à fait possible d’utiliser du CMR pour une grappe et du SMR pour l’autre grappe

Même si ce critère de la technologie d’un HDD reste « discret », il est à surveiller, d’autres développement (MAMR, HAMR, BPMR…) étant en gestation. Parce qu’aussi ancien qu’il soit, notre bon vieux disque dur n’a pas fini d’évoluer.

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