Movember, caritatif et jeux vidéo : un lien au poil !

Les joueurs sont toujours en train de râler, mais au fond ils ont bon cœur. En témoignent les nombreuses actions caritatives et les dons gigantesques qui en découlent. À l’occasion du Movember, revenons sur les efforts des gamers pour les causes justes.

©Riot

Movember, « tu t’laisses poustache ? »

N’hésitons pas à citer les grands auteurs, les maitres à penser, comme nous venons de le faire ici avec… Bigard ! Alors « se laisser poustache », ou en français non alcoolisé « pousser la moustache », n’est pas seulement un hommage rendu à Franck Zappa, Freddie Mercury, Dali voire Borat ou Magnum. Arborer une pilosité qui se voit comme le nez au milieu de la figure, puisqu’elle est juste en dessous, est un moyen de sensibiliser aux maladies masculines telles que le cancer de la prostate et des testicules mais aussi à la santé mentale et à la prévention du suicide.
Les anglophiles auront saisi l’astuce : Movember est la contraction de Moustache et November.

Né il y a 20 ans en Australie, ce mouvement assez pittoresque sur la forme a rassemblé 20 pays en 2018 et rapporté 25 millions d’euros de dons. Des initiatives amusantes permettent de participer tout en partageant de la bonne humeur, nous conseillons de vous rendre sur le site Movember pour voir comment y apporter votre contribution. Les éditeurs de jeux vidéo n’ont pas manqué l’occasion de soutenir l’association. Electronic Arts, par exemple, a proposé dans son mode Fifa Ultimate Team de remporter un maillot arborant une belle moustache. Sony permettait aussi d’affubler sa manette d’un autocollant pour la barre lumineuse de la DualShock et habillait quelques figures emblématiques de la marque d’une adorable pilosité.

Electronic Arts et Sony ont soutenu le Movember. On a aussi apprécié la moustache retravaillée de Galahad de The Order 1886, un jeu à découvrir (en occasion) si vous avez une PlayStation 4 !

Les barbus du jeu vidéo

Soutien de cette cause, notre rédaction devient de plus en plus velue, mais plutôt que de vous terrifier avec des images, rendons hommage à quelques héros aux bacchantes emblématiques :

– Geralt De Riv : nos pensées vont d’emblée à la pilosité contrariée pour cacher le visage d’un paria. Ce crin blanc lui donne un charme bestial. Il fut aussi l’occasion de tester les limites de nos cartes vidéo tant le crosshair était gourmand en ressource. Il est comme ça, Geralt, il fait ce qu’il veut avec ses cheveux et sa barbe !

– League of Legends : c’est le festival du poil chez Riot Games. Corki, Heimerdinger, Braum, Draven, Gangplank, Gragas, Graves, Olaf, Ornn, Ryze, Tryndamere, Zilean… c’est à se demander s’ils n’ont pas hésité à habiller le visage des personnages féminin du roster !

Le roster de League of Legends est à lui seul un hommage au Movember. Le festival du hipster dans toute sa splendeur pour des personnages au charisme bien trempé ! ©Riot

– Solid Snake : Hideo Kojima offre à son héros une pilosité qui n’est pas sans rappeler Snake Plissken, juste retour des choses puisqu’il s’agit du modèle. Mais lors d’un quatrième épisode, le vieux héros se pare d’une moustache « so 80’s ». Nul doute qu’il devait soutenir le Movember.

– Dr Robotnik : la moustache effilée et surabondante de l’ennemi de Sonic compense ce qui manque à son crâne. Notre curiosité va surtout à l’interprétation qu’en fera Jim Carrey dans le prochain navet… pardon… film !

– Mario et Wario : le sémillant plombier arbore une moustache soigneusement entretenue qui pourrait le catégoriser hipster s’il y ajoutait une barbe, le second, en tant que vilain officiel, à lui une moustache cassante, vrillée, signe d’une dualité profonde presque d’une schizophrénie… cela a un sens, chez Nintendo, quand on « se laisse poustache » ! En réalité, c’était surtout une question de rendu à l’écran lorsque le jeu vidéo était à l’ère préhistorique.

Nous aurions pu citer Mortal Kombat ou Tekken (Shang Tsung, Heihachi Mishima), et tellement d’autres jeux, mais allons un peu plus bas que la moustache, en direction du cœur.

Les gamers ont grand cœur

Le projet caritatif le plus impressionnant en France est sans conteste le Zevent au profit, cette année, de l’institut pasteur. Si par hasard vous y avez échappé, rappelons qu’il s’agit de réunir plusieurs streamers de renom et de les lancer dans une session de plus d’une cinquantaine d’heures durant lesquelles les spectateurs peuvent envoyer des dons. Cet événement se déroule dans la bonne humeur, une fête devant et derrière les caméras, et cette formule très réussie a rapporté pas moins de 3.5 millions d’euros cette année !

Les speedrun, soit la façon de terminer les jeux le plus rapidement possible en profitant des bugs et autres glitchs, sont à l’origine de ces élans de générosité. À ce titre, la Games Done Quick bat des records en Amérique du Nord et a, cet été, rapporté plus de 3 millions de dollars distribués à Médecin sans frontière.

Les initiatives sont désormais nombreuses, citons par exemple le Desert Bus de l’espoir qui se déroule du 29 novembre au 1er décembre 2019 sous l’égide de l’association Loisirs Numériques et la maison d’édition Omake Books dirigée par l’incontournable Florent Gorges, grand connaisseur du jeu vidéo japonais. À peine une semaine plus tard, le 06 décembre à 18 heures, les gamers se mobiliseront autour du Téléthon Gaming.

Rappelons qu’Humble Bundle permet de partager les revenus entre les créateurs et une association à but non lucratif : en juillet 2017, les dons dépassaient les 100 millions de dollars.

Le jeu au service du caritatif est en pleine explosion et c’est une bonne chose. Déjà, la communauté est généreuse, c’est tout à son (votre) honneur, et le soutien des médias change des clichés habituels autour de notre passion commune. De notre côté, certains auront bientôt la barbe des musiciens de ZZ Top. N’hésitez pas vous aussi à arborer ce symbole, à porter le message qu’il y a derrière surtout et si vous le pouvez, plongez la main dans le portefeuille pour amener, vous aussi, votre pierre à l’édifice.