Nantes Digital Week : c’était drone !

Par Florentin B., conseiller technique après-vente chez Materiel.net depuis 5 ans. Aime voir la vie au travers de son drone et de ses lunettes FPV. Revient parfois dans le monde réel pour en anticiper le futur, de l’impression 3D au mouvement des Makers.

ouverture_flo2

7000 m² dédiés aux professionnels et grand public, 100 exposants et pas moins de 4 500 visiteurs étaient présents ces vendredi 16 et samedi 17 Septembre 2016 au Parc des Expos de Nantes, pour le Drone Experience Festival dans le cadre de la Nantes Digital Week. Il ne m’en fallait pas plus pour trouver une excuse pour vous faire découvrir quelques innovations dans ce domaine, ainsi que la raison principal de mon déplacement : la Course FPV, loisir qui occcupe bien mes week-end (voir notre billet FPV).

Parrot, incontournable constructeur de drones grand public, était bien entendu présent avec son Bebop 2, drone de loisir que nous ne présentons plus, et également avec sa dernière conception le Parrot Disco : l’aile volante intelligente accompagnée de son Cockpitglasses afin de piloter en immersion à l’aide de son smartphone. Parrot présentait bien entendu ses modèles en vol dans la volière de 1000m². On retrouvait par ailleurs Dji avec son Inspire One, vitrine technologique de la marque.

drone à voilure battante

Drone à voilure battante (cliquez pour zoomer)

Outre les grands noms du secteur, le Drone Experience Festival était aussi l’occasion de rencontrer les boutiques très spécialisées, souvent des modélistes (il y en a de très connues dans la région), et donc leurs nouveautés qui s’adressent principalement aux plus aguerris. J’ai ainsi aperçu un drone étanche, qui flotte en cas de chute dans l’eau ! J’ai notamment été agréablement surpris par le stand que proposait la société Eagle View, société Nantaise, du fait de la présence de machines faites maison, à contrario des autres stands présentant des modèles constructeurs. Ses appareils sont adaptées sur mesures aux besoins de leurs clients, afin de réaliser des inspections industrielles, missions de thermographie, surveillance, etc. Ils possèdent même un drone à voilure battante pour éduquer …les oiseaux aux abords des aéroports ! Si, si !

Ultime témoin de cette part grandissante du drone dans les loisirs actuels, le premier magazine spécialement dédié aux multirotors « Drone Multirotor Magazine » tenait son stand. Une publication bien faite pour la découverte des drones, ou pour en apprendre plus sur la façon dont est conçu et doit être utilisé son modèle fétiche, ou tant désiré.

Bienvenue à la Word Cup FAI

porte

L’une des portes du circuit (cliquez pour zoomer)

Mais ce qui m’a surtout amené au Drone Experience Festival, c’est bien la course qui s’y déroulait et qui mettait à l’honneur le FPV.
19 pilotes étaient en liste afin d’être qualifiés pour la FAI World Cup – épreuve officielle de la première coupe d’Europe de drones et de la coupe du Monde-. Des courses de haut vol (enfin, pas trop quand même car le plafond est bas!) avec certains des meilleurs pilotes Français en lice, tels Maxime B. alias CarbonCrusher, Philippe A. alias PVOODOO, Boris S. alias Bozbi ou encore le jeune prodige de 14 ans Thomas G. alias TomaHawk.
J’ai réussi à me glisser dans les coulisses lors des qualifications, afin de recueillir quelques images et retours des pilotes en course. Le circuit de 300 m de long est réalisé par la société parisienne Visual Systems, à l’aide de barres de LEDs accompagnées de gates (ou portes), et associé à un système de pilotage d’éclairage permettant de réaliser des animations et changement de couleurs (environ 10 000€ de matériel sur la piste de 4000 m²).

publicLes pilotes, en immersion au bord de la piste et bien protégés par des filets de sécurité, faisaient chauffer les moteurs et LiPos (ou batteries) à un rythme très soutenu, afin d’obtenir les meilleurs temps de chaque session de vol et être qualifiés pour la finale. Les spectateurs, quant à eux, également protégés, ont pu suivre la course de l’intérieur grâce à quatre TV utilisant des récepteurs vidéos similaires à ceux utilisés par les pilotes. Derrière le vrombissement stridant des petits moteurs, de nombreux “Waouh!”, “Aie/Ouille” et autres “Ahah papa, ton Phantom fera jamais ça :D” se faisaient entendre .

 

« Un moment magique »

Car les crashs sont fréquents sur ce type de course.
PVOODOO m’indique que “c’est de la faute des poteaux, ils bougent sur le circuit sans regarder !“.
“J’avais une hélice tordue et quand je suis parti tout a vibré, explique Redouane B. alias RED-FPV. J’ai pris trop d’altitude sans pouvoir redescendre, et je me suis encastré dans la gate avant même le premier virage! On a été obligé de sortir l’escabeau pour désincarcérer ma machine ^^”.
Et un autre pilote de commenter “Je me suis pris l’une des tiges en fer, ça a fait un joli Ré-mineur c’était nickel… En intérieur la hauteur c’est difficile, mais ça donne de sacrées bonnes sensations!”.

Entre deux phases de qualifications, PVOODOO a pu répondre à quelques questions: “Pour ma part, c’était la première fois que je volais en indoor (ou course en intérieur), la qualité du circuit est vraiment exceptionnelle, le circuit lumineux est vraiment, vraiment superbe. On vole à quatre pilotes à la fois, ça tourne très bien. On a pas mal de glitchs (lignes horizontales provenant d’une fluctuation du signal) mais vu que le tracé est très lumineux on arrive à le suivre sans trop de problèmes. C’est exceptionnel, le public à la possibilité de voir les vols et d’y réagir, on est encouragé par des applaudissements, c’est un moment magique!“
Philippe R. alias FlyPR continue en indiquant que “ça permet à pas mal de monde de découvrir cette discipline plutôt que de le voir à la TV ou sur YouTube. Ils se rendent vraiment compte de la vitesse des machines et de la difficulté à suivre un tracé sans se crasher“.
J’ai prêté à certains spectateurs mes lunettes d’immersion, après l’apparition d’un large sourire sur leur visage. Qu’ils soient petits ou grands, leur retour a été très plaisant : “c’est impressionnant car on a l’impression d’y être! Par contre la qualité d’image n’est pas top et très parasitée. Mais ça va vite, très, très vite!”.

Pour la petite histoire, des gates, flags (drapeaux pour les tracés de circuit) et batteries ont été offerts aux 3 gagnants (1er : 9T74, 2e PVOODOO, 3e Bozbi).

Je me rends rapidement compte que j’ai encore du boulot pour pouvoir espérer courir avec ces pilotes pour la saison 2017, et que cette discipline conquiert de plus en plus d’adeptes, et des très bons ! Allez, ne nous décourageons pas, je vais vite m’inscrire à un club FFAM pour avoir ma licence, et m’entrainer jours et nuits pour tenter d’atteindre un niveau de pilotage aussi pointu et expert…

Et pour revivre la course de l’intérieur …