Test et config PC Watch Dogs Legion : London Calling

Alors qu’Ubisoft sabre le champagne à l’annonce du report de Cyberpunk 2077, nous testons leur premier monde ouvert à débarquer en cette fin d’année. Dans un Londres à genoux, vous incarnez une résistance qui réveille en nous le souvenir des Clash et V pour vendetta. Vous devez rappeler à une instance prosélyte que « Dedsec’s Not Dead » et leur envoyer un magistral F*** YOU !

Ce qu’on en pense…

Nos quelques lignes d’introduction dévoilent la base du scénario et tout le fil conducteur de cette histoire qui, plutôt que de vous donner un coup de Doc Martens, sert en Charentaise une trame principale sans grande surprise. L’intérêt de Legion n’est clairement pas dans ses lignes de dialogues, mais dans ce Londres laissé en terrain de jeu à une bande de hackers capable de pénétrer n’importe quel bâtiment grâce à leur talent en informatique ou recruter des membres dans toutes les strates de cette société.

Du pilier de comptoir à priori sans intérêt, à l’avocat capable de vous sortir de prison en mettant la loi de son côté, la grande majorité des PNJ peut être enrôlée et changer votre approche de chaque mission. Ce système de héros polymorphe est une franche réussite. Vous êtes légion et toutes les missions s’exécuteront selon votre envie de joueur.

Nous ne faisons pas que des éloges sur la partie graphique, mais la reconstitution de Londres et la gestion des lumières de nuit flatte l’œil et aide à prendre plaisir à s’immerger dans le jeu.

Notre ressenti sur Watch Dogs navigue donc entre la satisfaction d’une jouabilité pleine de bonnes idées et la déception d’une réalisation décevante sur plusieurs points. Voyons maintenant la face cachée de l’iceberg.

Watch Dogs Legion : Config mini

Les mauvais points commencent. Nous abordons toutefois une partie sensible, car au moment de nos tests, le jeu était mal optimisé. Tout pourrait se résoudre avec une mise à jour et notre commentaire deviendrait caduc. De plus, les cordonniers étant les plus mal chaussés, les rares RTX 3000 se sont envolées chez nos clients, et nous sommes encore ici sur de l’ancienne génération.

  • Processeur : Core i5 ou Ryzen 5
  • Mémoire : 8 Go
  • Carte graphique : GeForce GTX 970

Alors pourquoi pas ; si vous jouez en 1080p, en low détail avec un nombre d’images par seconde frisant le diaporama. Nous vous conseillons plutôt une machine de type Furax pour jouer sereinement en 1080p ou en 2K avec un niveau de détails élevé.

Config PC recommandée

La configuration PC Watch Dogs Legion recommandée est peu ou prou ce que nous avions pour ce test. Certes le jeu gagne en fluidité, mais nous avions des chutes fréquentes sous les 60 fps alors qu’un simple Win+G pour voir la performance du CPU et GPU dévoilait à peine 60 % de sollicitation.

Nous vous conseillons donc le Blackbird parce que le nom est un hommage aux Beatles, ce qui est de bon ton pour ce jeu sur l’Albion, mais elle ne vous empêchera pas d’avoir des chutes de framerates, car c’est le moteur du jeu qui est en défaut. Attention, cela ne gâche en rien Watch Dogs, mais ceux qui sont pointilleux sur la fluidité risquent de l’avoir mauvaise.

Mention spéciale à la musique alternant brit pop, metal, punk, hip hop, tous inspirés. On aurait aimé entendre Radiohead, les Beatles, The Streets, Bowie, Maiden, mais nous sommes déjà gâtés !

L’optimisation est affaire de matériel, mais ne dit rien sur la beauté du jeu. En l’occurrence, les personnages donnent toujours l’impression de visiter Madame Tussaud, le Grévin Londonien, mais la capitale offre de très beaux moments de grâce, notamment lors des scènes de nuit. Et si le jeu n’est clairement pas Next Gen à cause de son moteur vieillissant, il reste très agréable à regarder.

Brexit, totalitarisme, mais… pas de politique

Finissons par un point sur le fond. D’abord un défaut que l’on ne saurait mettre au seul passif d’Ubisoft qui est la crédibilité d’un monde ouvert. Même en essayant de jouer en « roleplay », donc en ne faisant pas n’importe quoi dans Londres, le comportement des différents PNJ et leur intelligence très artificielle cassent l’immersion et nous rappellent constamment que l’on est dans un jeu. Ce défaut est encore plus évident dans un monde moderne avec des citoyens proches de ce que sommes.

En revanche, Ubi Soft est plus attaquable sur sa façon d’aborder des thèmes politiques.

Avec une introduction évoquant Guy Fawkes et la conspiration des poudres, donc par ricochet le mouvement Anonymous. Avec son organisation prosélyte agissant pour le « bien du peuple » à la V pour Vendetta ou les univers d’Orwell et de Huxley.

Avec de telles références, donc, nous nous attendions à une œuvre subversive et non pas une accumulation de clichés où s’accumulent quelques thèmes sulfureux histoire de choper le PEGI 18. Au final, il n’y a là que du blasphème digéré au coca pour un anarchisme de cours de récréation. Le jeu est bien moins « politique » que Soldats Inconnus, Mémoire de la Grande Guerre (d’Ubisoft aussi) qui sous couvert d’un point and click mignon offrait une leçon d’histoire et une fin digne des Sentiers de la gloire.

Vous êtes prévenus, n’allez pas dans Watch Dogs pour réfléchir. En revanche, ça reste un bon bac à sable à parcourir tous les jours à l’heure du thé pour s’éclater dans les rues londoniennes.