Après la finesse des aventures de l’agent 47 dans Hitman III, cap sur un tout autre genre, bien plus velu, avec Werewolf The Apocalypse – Earthblood. Ce jeu d’action aventure proposé par les français de Cyanide Studio ne fait en effet pas dans la dentelle ou alors d’hémoglobine. L’univers du trailer nous avait donné envie et vu le désert des sorties en ce début d’année, incarner un homme capable de se transformer en loup-garou mais qui doit lutter contre sa propre rage nous a mis la salive aux babines…
Comme d’habitude, petit élément de contexte : si je suis un fan du comics World War Wolves, l’univers autour des loups-garous ne m’a jamais passionné plus que cela. C’est donc sans passion mais sans crainte particulière également que je pensais effectuer ce test. Tout juste étais-je un poil sceptique car si Cyanide a déjà su me conquérir avec quelques titres (Blood Bowl et notamment les Cycling Manager :p), il a aussi régulièrement déçu et le lineup de Nacon ne fait pas non plus rêver.
Et malheureusement, le bât blesse très rapidement, avant même de pouvoir entrer dans le gameplay en lui-même (nous y reviendrons). Dès les réglages, peu d’options, notamment graphiques. Le doute s’estompe très vite en lançant la partie avec donc ce fameux trailer que l’on vous remet ici, ça ira plus vite ^^
Sympa, non ?
Et là paf, le doute revient plus vite qu’un Breton à qui on a voulu faire manger du beurre doux. La cinématique se coupe brutalement pour arriver sur une scène tombée comme un cheveu sur la soupe où l’on voit notre héros, Cahal, en pleine discussion avec son Caern, sa tribu de potes loups-garous qui, comme lui, ont une apparence humaine.
Mais ils peuvent aussi se transformer en loup-garou voire en loup pour les phases d’infiltration ce qui avouons-le est assez pratique puisqu’en tant que joueur vous pourrez basculer à tout moment entre les 3 formes. Toutefois pour parler, mieux vaut être sous forme humaine. Enfin, humaine au sens jeu vidéo d’il y a 10 ans, je vous laisse juge avec quasiment ce premier contact avec le moteur graphique.
Moins sympa, forcément. Clairement, c’est assez moche. Mais au moins c’est fluide, ahem… Précisons que l’une des originalités du jeu c’est bien ce triptyque de « formes » que possède Cahal et sa meute ^^
L’histoire se met en place avec autant de justesse que ce début… On y apprend que la Terre Gaïa, et les esprits qui la composent, est menacée. L’un des esprits, le Wyrn, corrompt la planète via l’entreprise multinationale (enfin on imagine vu la caricature) Endron. Le but : anéantir Gaïa. Et devinez sur qui ces vils esprits peuvent compter ? L’humanité qui, comme en vrai, fait n’importe quoi ce qui facilite la tâche du Wyrn. Et donc nos loups-garous sont en quelque sorte des eco-terroristes. Et nous (enfin les humains) des méchants collabos. Mais avant de revenir sur l’expérience de jeu, un petit tour par la technique.
Configuration minimum
- Processeur Intel Core i5-3470 / AMD FX-8370
- 4 Go RAM
- GTX 650 / Radeon HD 7790
Ok, le jeu n’est pas magnifique. Mais c’est la blague habituelle des éditeurs pour vous assurer que « si, si, ça tourne même avec un vieux PC ». Sans doute mais si vous avez l’un des GPU cités, il est temps de faire quelque chose… Autant dire que n’importe quel de nos PC gamer avec une CG le ferait tourner, le Player One peut donc être le ticket d’entrée.
Configuration recommandée pour Werewolf The Apocalypse
- Intel Core i7-8700 | AMD Ryzen 5 3600X
- 8 Go RAM
- GTX 780 / Radeon R9 290
C’est un peu plus sérieux, notamment au niveau du processeur. Mais les deux cartes graphiques citées sont là encore complètement dépassées. Pour pouvoir être bien à l’aise sur le jeu, et même si cela dépend évidemment de votre écran, nous vous conseillons plutôt le Headshot avec son couple Ryzen 5 3600 et GTX 1660.
Pour notre part, nous avons testé le jeu avec l’une de nos configurations habituelles avec un Ryzen 7 2700X accompagné d’une RTX 2060 sur un écran Full HD 144 Hz. En mettant le peu d’options graphiques à fond, tout est suffisamment fluide. On s’étonne toutefois de ne pas plafonner au maximum au vu du rendu.
Hurlons avec les loups ?
Entre les premiers contacts avec les images du jeu (et non les cinématiques), les menus de réglages dépouillés et les premiers clics frénétiques pour éviscérer de l’ennemi, l’anxiété monte très vite et se confirme rapidement : même si tout le monde ne sort pas des Cyberpunk, Hitman III, Red Dead et autres jeux solo à succès, ce Werewolf est clairement décevant. Évidemment, tout dépend de l’attente que vous en avez mais trop d’éléments pêchent.
On ne reviendra pas sur les graphismes, ce n’est pas bien de retirer sur l’ambulance. L’histoire j’imagine que vous ne voulez plus trop en entendre parler non plus ou si c’est le cas, allez consulter.
Et puis ajoutons un point positif aussi, le son change un peu des productions actuelles avec un bon hard rock qui tache qui démarre dès le menu et revient quand Cahal se transforme et il faut bien dire que cela motive à déchiqueter du garde ^^ Attention, je n’ai pas dit que c’était varié non plus, faudrait pas exagérer ! De même entre infiltration, action sanglante et un soupçon de RPG pour faire évoluer différentes attributs, Werewolf essaie de bien faire.
Mais de la musique aux ennemis, le jeu semble tourner en rond. On avance, quelques ennemis sont dans une salle à traverser avec parfois des options d’infiltration assez basiques et toujours la solution du rentre-dedans. Ces salles sont repérables facilement : des portes sur les côtés s’ouvrent dès que vous déclenchez la bagarre pour laisser entrer de nouvelles victimes. Mais ne croyez pas que celles-ci vont se laisser faire : la difficulté monte rapidement et les gros molosses à couteau, les tireurs à balles d’argent ou encore les Méchas vous en feront baver.
Pourtant Cyanide a été sympa et a relativement facilité la maniabilité. Trop : Cahal passe seul en mode infiltration et les combos avec la forme Crinos sont simples. Dommage que la caméra ne suive pas toujours ce qui oblige parfois à temporiser pour retrouver le malandrin qui vous pique avec ses balles d’argent depuis l’autre bout de la pièce !
Quelques forces (la nervosité de l’action, le côté défouloir, les enchainements sanglants…), beaucoup trop de défauts, Werewolf, on ne va pas se mentir, ne m’a pas conquis. Néanmoins, pour qui aime à la fois le type de jeu et l’univers, il y a peut-être de quoi se vider la tête et quelques ventres, le tout sans voir une machine de guerre.