Vue de l’intérieur : Marc, maître du jeu

Il prend parfois la plume sur ce blog (voir tous ses articles) mais plus souvent la souris et le clavier. Et pas seulement au travail. À 26 ans, Marc n’est pas notre spécialiste gaming par hasard.
Joueur invétéré, Marc a grandi avec l’essor du jeu vidéo. E-merchandiser pour Materiel.net, il met à profit son expertise de joueur pour sélectionner les périphériques gaming et vous les présenter sur le site. Explications.

Q : Peux-tu nous décrire ton rôle chez Materiel.net ?

M : Je suis e-merchandiser, mon rôle est de gérer toute une gamme de produits au quotidien, en l’occurrence les périphériques PC au sens large (clavier, souris mais aussi fauteuils, accessoires…) et la réalité virtuelle.

L’une de mes missions principales est d’avoir un bon référencement et un bon timing : chez Materiel.net, nous voulons être les premiers sur des produits qui conviennent à nos clients. Si je prends l’exemple des souris, l’idée n’est pas d’en avoir 5 ou 5000 mais d’avoir la bonne quantité et évidemment de la qualité. Ce qui implique parfois de refuser certains produits que nous considérons moins adaptés.

La deuxième mission concerne les prix que nous fixons selon nos objectifs et la concurrence, avec le meilleur tarif possible. Mais nous ne sommes pas des discounters, le but est de permettre de s’équiper au bon prix.

Le dernier grand pilier de mon métier est l’animation commerciale et notamment les promos. Nous déterminons quels produits nous pouvons proposer sur une opération en fonction des stocks et des opportunités.

Q : Comment cela se traduit-il dans ton quotidien ?

M : Je travaille beaucoup avec les marques ce qui implique beaucoup d’adaptation et pas de journée type. Si une nouvelle souris est annoncée, cela rentre directement dans mon quotidien. Cela ne veut pas dire que la fiche sera immédiatement sur le site, mais que l’information sera traitée illico.

Néanmoins, j’ai des actions récurrentes avec tout ce qui concerne les mises en avant sur le site (l’équivalent des têtes de gondole), les animations, les actions commerciales ou encore la veille technologique, indispensable. Cela se répète chaque semaine mais ce sont des problématiques différentes à chaque fois.

Parfois, il faut mettre l’accent sur les nouveautés, sur le stock… Je recherche toujours des solutions car on peut toujours faire mieux. Une gamme est en perpétuel mouvement et il faut toujours accompagner. De fait, je ne m’ennuie pas, je gère plusieurs catégories, il y a toujours à faire.

Q : Quel parcours t’a conduit à devenir e-merchandiser ?

M : J’ai fait une école de commerce puis un Master en communication et webmarketing. Durant ces études, j’ai fait mes stages chez Materiel.net et j’y ai même fait mon Master 2 en alternance. Cela s’est bien passé puisque j’y suis depuis quatre ans ^^

J’ai commencé par faire des guides d’achat et des fiches produits avant de passer e-merchandiser, d’abord sur les écrans puis les périphériques et consoles de jeu. Avec le développement de l’esport, ces familles deviennent encore plus incontournables qu’avant.

Je cherchais à être au plus proche des produits et avoir une vision globale du marché. Cela impliquait donc d’être chez un constructeur ou un revendeur. Et il y a toujours l’idéal, le rêve, être chef produit High-Tech et même gaming. Je n’avais pas cherché dans ce sens car cela me paraissait trop restreint.

Non, ce n’est pas le setup gaming de Marc mais son poste de travail :p (cliquez pour zoomer)

Q : Il est vrai que chez toi, le gaming n’est pas qu’à but professionnel…

M : J’ai quelques notions (Marc est sans doute le plus gros joueur de l’équipe, NDLR) ^^
Mais cela ne date pas de si longtemps. Je joue depuis la Gameboy et Tetris puis Pokémon. La Playstation est alors arrivée et j’ai enchaîné les consoles jusqu’au lycée. Il n’y avait pas de rétro-gaming à l’époque ^^

Mais il y avait déjà un PC familial dans la maison et les Age of Empires, Guild Wars et autres Civilization étaient déjà là. Sauf qu’après 21h, c’était fin du bal… Je suis alors passé au PC portable pour mes études et là, ce fut le début de la fin. C’est là que j’ai « vraiment » commencé à jouer avec la découverte de League of Legends dès janvier 2010. Je jouais avant l’implantation des parties classées, c’est pour dire, je suis un ancien du jeu !
Et c’est en 2011 que j’achète mon premier PC fixe, chez Materiel.net.

Je suis donc à fond dans le gaming, plusieurs heures par semaine. Du coup, gérer la gamme ici n’est pas bonne pour mon portefeuille, je suis trop tenté. Par contre, je suis devenu beaucoup plus critique et précis sur mes choix. J’essaie de retransmettre tout ça dans les filtres où je propose par exemple une sélection des claviers mécaniques en fonction des switches. La contrepartie c’est que je ne suis pas neutre car je connais parfaitement les produits.

Q : C’est ton métier qui influence ta façon de jouer ou l’inverse ?

M : C’est le gaming qui m’a fait me passionner pour les produits. Ce qui compte, ce sont les usages et les performances. Mais l’expertise technique acquise avec mon métier m’aide à choisir mon matériel.

Q : Quelles sont les choses que tu aimes le plus au travail ?

M : Découvrir des nouveautés. En tant que gamer, être dans le secret des Dieux, c’est top.
J’aime aussi pouvoir échanger avec les marques en me servant de mon activité de joueur : cela engendre des relations différentes car je peux leur faire un réel feedback à la fois commercial et particulier.

Ceci dit, tout le monde n’est pas expert et tant mieux car il y aurait moins à dire. Il faut bien démarrer quelque part dans le gaming, c’est aussi mon rôle de proposer des produits pour débutants en initiant le joueur console au merveilleux monde du gaming PC ^^. Pouvoir expliquer et éduquer est également super intéressant, j’adore ce côté didactique de mon métier que je peux transmettre à travers des fiches produits ou la construction de la gamme.

Q : Et à l’inverse, ce qui te plaît le moins…

M : Le manque de réactivité. Quand nous préparons tout comme il faut mais que le fournisseur, le constructeur ou autre nous allonge les délais, cela nous impacte sans que l’on puisse rien faire. Le pire c’est que je vis moi aussi cette frustration de par mon expérience personnelle. Ça nous est tous arrivés en tant que client d’avoir une commande qui tarde et c’est rageant. En même temps, c’est aussi ce qui fait le sel de mon travail, il faut toujours trouver des solutions à de nouveaux problèmes.

Q : Quelle(s) anecdote(s) t’ont marqué depuis que tu es chez Materiel.net ?

M : Quand sur Diablo 3, PUBG ou Overwatch tu te rends compte que tu joues avec des gens de chez Corsair, Gigabyte, etc. tu te dis que le travail prend beaucoup de place ^^
Il y a une bonne ambiance dans ce milieu comme dans l’équipe. Il y a beaucoup de passionnés, de gamers, qui deviennent au fur et à mesure des amis. Jouer le soir et se vanner avec des contacts professionnels, c’est quand même kiffant. Surtout que l’on prend un malin plaisir à se chambrer en utilisant les ressorts du travail ! Il faut dire que chacun distingue pro et perso, le gaming nous fédère.

Marc est joueur jusqu’au bout ^^ Là c’est pour les rendez-vous fournisseurs !

Q : Toi qui connais bien ce milieu du gaming justement, comment vois-tu son évolution ?

M : C’est une course folle et en même temps sa progression est logique. Le maitre mot c’est ESPORT. Au-delà de la professionnalisation, il y a une course à la performance, à l’équipement.
Regardez Counter Strike. Le jeu existe depuis des années mais aujourd’hui, pour bien y jouer, on va parler clavier mécanique, design et performances. Et ce dernier point, c’est l’esport qui l’amène : pour être meilleur, il y a le talent, le travail et… l’équipement. A talent égal, c’est l’équipement qui vient faire la différence, et cela va influer sur votre réactivité, la précision… l’incidence sera indéniable. Un joueur avec une souris à 5€ partira avec un désavantage si son adversaire a une vraie souris gamer. Et aujourd’hui, la plupart des jeux en ligne sont compétitifs ou coopératifs. Il y a même des manettes spécifiques à certains jeux.

D’ailleurs, les constructeurs prennent ça un peu trop au pied de la lettre sans réfléchir. Il y a parfois des annonces de capteurs à 16000 dpi mais qui joue comme ça ? Beaucoup de pros sont à 1500 dpi en FPS ! Personnellement, je suis passé de 3200 à 1600, progressivement. Et maintenant je bouge beaucoup plus mon poignet devant mon PC. (Non, ce n’est pas ce que vous croyez ^^)

Q : Cet esprit gaming se répand au-delà des claviers et souris désormais avec les écrans, les fauteuils…

M : Il y a un état d’esprit, un style de vie gamer mais sans les clichés « associaux » que l’on voyait partout avant. Ce style de vie se répercute sur l’esthétique. Avant, on cachait les PC alors qu’aujourd’hui, on les montre. La mode du RGB est aussi passée par là. Précisons que cela ne permet pas de mieux voir la nuit, c’est le type d’argument marketing déconnecté de la réalité que j’évoquais précédemment.

Cette tendance du lifestyle gaming touche maintenant les fauteuils, le mobilier et petit à petit le textile, il n’y a qu’à voir les vêtements Fnatic, Razer… Ce n’est plus une honte d’être gamer ou geek même si tout n’est pas toujours de bon goût.

Q : Que conseillerais-tu pour devenir chef produit ?

M : Une école de commerce donne une bonne vision globale sur la logistique, le marketing, la communication… Une spécialisation est cependant nécessaire selon moi vers la fin du cursus.
Surtout, il faut être curieux et ne pas avoir peur de fouiner, de chercher la petite bête. Et pour ce qui concerne plus particulièrement le gaming, il faut être passionné. Chez moi, pro et perso se recoupent.

Q : A ton avis, que deviendra le métier dans l’avenir ?

M : Tant qu’il y aura des consommateurs, du commerce et des produits, sauf à avoir des robots, le métier existera. Même si l’automatisation est là, il faut du feeling et la machine n’en a pas.

Q : Un mot pour nos lecteurs pour finir ?

M : Si je joue, c’est par pur professionnalisme, afin de mieux connaître mes produits. Non ? Ça ne passe pas ?