Vous aviez déjà oublié le cinéma 3D ? La prochaine « attraction » des salles obscures, la 4DX devrait vous plonger plus loin dans l’immersion en vous faisant (res)sentir les mêmes choses qu’à l’écran ou presque grâce à la mobilisation d’autres sens que la vue et l’ouïe. D’abord réservée au cinéma Pathé La Villette de Paris, la 4DX pourrait se déployer dans l’Hexagone. Mais est-ce ce qu’on attend vraiment du cinéma alors que la VR y pointe également le bout de son nez ?
Si vous êtes déjà allé en Corée du Sud ou dans un parc d’attractions autour de l’image, comme le Futuroscope, le 4DX ne sera pas pour vous une innovation. Pourtant, le premier cinéma de ce type a ouvert ses portes il y a peu, au Pathé La Villette.
Le 4DX, c’est la promesse d’un cinéma toujours plus immersif : après les grands écrans et le son qui vous enveloppe, la 4DX fait appel à d’autres sens vous permettant de sentir et ressentir ce qui se passe à l’écran. Sièges mouvants de tous côtés, diffuseurs d’odeurs, d’air et d’eau, vous serez ainsi plongés au cœur de l’action avec de vraies sensations physiques.
Enfin, pour le moment il faudra se contenter de Logan, Kong : Skull Island et la Belle et la Bête et payer son ticket 20€ tout de même. Oui, je sais, ça fait cher l’odeur de Gorille même si d’autres titres sont annoncés !
Si ceux qui ont déjà pu y goûter ont semble-t-il apprécié le rendu, le 4DX soutiendra-t-il la fréquentation des salles obscures en hausse depuis 2 ans ? Difficile à dire avant de tester mais si vous vous êtes essayés à des cinémas dynamique comme il en existe déjà, l’expérience est plutôt agréable. Mais sur un long-métrage… ?
Surtout, avec cette technologie, le cinéma se transforme encore plus en parc d’attraction où on pourra « sentir » et peut-être moins « ressentir ». De quoi vivre pleinement les choses pour les partisans, mais aussi matière à être moins attentif au travail du réalisateur, des acteurs, etc. pour d’autres.
L’attraction devrait faire son effet mais elle risque d’être vite dépassée et le cinéma devra à nouveau chercher à se réinventer. Ne vous inquiétez pas, il a déjà commencé en se penchant sur ce qui pourrait être son meilleur ami ou ennemi, on ne sait plus trop, la VR !
La VR collective
Depuis l’année dernière en effet, les salles de cinéma expérimentent des séances en réalité virtuelle. Il y a eu le PickupVRCinema l’été dernier à Paris et la société IMAX va tester de son côté la chose aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. Le festival américain de Sundance lui a également fait une belle place, Sony a créé un contenu de 15 min tout en VR pour le lancement du reboot de Ghostbusters et Disney n’est pas loin… Tout le 7e art semble aux aguets.
Les contenus proposés ne sont évidemment pas des longs-métrages. Outre l’effet sur les spectateurs, c’est surtout l’absence de productions adaptées qui, à court terme, ne permettront pas d’aller plus loin. Il faudrait que tout le tournage soit pensé pour la réalité virtuelle pour vous offrir une vraie vision 360. Vivre la bataille du gouffre de Helm au milieu des combattants ne devrait donc pas être pour demain.
Doit-on s’en plaindre ? Pas si sûr, la VR reste encore une activité sacrément solitaire et quand bien même les séquences sont synchronisés, l’isolement est bien marqué.
Quel avenir alors pour ces projets, qu’il s’agisse de la 4DX ou de la VR au cinéma ? Si les tarifs restent aussi élevés pour des expériences aussi courtes, on voit mal comment dépasser le court terme. Surtout si la VR continue à se répandre dans nombre de salons…