Test & Config PC : Elden Ring, le saigneur de l’anneau

À peine sorti, le titre de From Software cristallise une fois encore l’écart entre une presse dithyrambique et un public exigeant ne pardonnant aucune erreur. Tentons de revenir de manière apaisée sur un titre qui ose changer de formule tout en gardant les bases de ce qui a fait le succès des « Souls-likes ».

L’avantage des jeux d’Hidetaka Miyazaki est que l’on ne s’encombre pas d’une explication de texte sur le scénario. Totalement cryptique, vous savez juste que vous devez vous emparer du cercle d’Eden et combattre une tripotée de demi-dieux tous plus difficiles à vaincre les uns que les autres. Allons donc droit à l’essentiel : le monde ouvert. 

En choisissant d’élargir son terrain de jeu, From Software offre un espace satisfaisant et rassurant pour les nouveaux venus dans l’univers des Souls. Beaucoup se concentreront sur des ennemis « faibles » tout en explorant de gigantesques étendues afin de monter en niveau. La carte amène peu d’informations. Le joueur est invité à faire preuve de curiosité et trouvera dans des décors à couper le souffle des cavernes et autres donjons cachés. C’est dans ces espaces plus étroits que les lois des Souls reprennent le dessus. Des boss intermédiaires font régulièrement leur apparition et demandent une bonne maîtrise du contre et de l’esquive pour en venir à bout. Le jeu vous « facilite » la tâche avec des incantations, mais ne croyez pas qu’il devienne une partie de plaisir pour autant. Elden Ring oblige à l’humilité, la résilience, mais après plusieurs morts, quand la victoire tant espérée arrive, il se fait peu avare en récompenses pour votre personnage et votre estime personnelle.

On reste parfois agacé par cet inventaire surchargé en loot dont on ne comprend pas toujours l’utilité ou cet équipement qu’il faut optimiser pour augmenter ses chances de victoire alors que l’on préférerait se concentrer sur l’exploration et les combats. Elden Ring devient toutefois la meilleure entrée possible dans les titres de From Software, même si une dose de masochisme reste tout de même nécessaire pour se lancer dans une telle aventure. Un jeu somme toute passionnant, profond, et qui fera date.


N’en déplaise aux grincheux s’arrêtant sur la forme en faisant fi du fond, Elden Ring est une œuvre remarquable. Toutefois, on comprend les crispations liées au lancement du jeu sur PC, mieux, on les partage !

La configuration minimale pour jouer à Elden Ring

Beaucoup de joueurs ont sanctionné la partie technique (nous y viendrons ensuite), mais soyons clairs, la direction artistique du jeu impressionne. Les décors imprégnés du sfumato de la peinture romantique italienne laissent deviner une bonne variété de paysages ainsi que des architectures mêlant le gothique à des constructions plus fortifiées. Les couleurs changeantes selon la journée inondent de tonalités pastel ou de tonalités plus tranchées dans des panoramas toujours superbes. Certes il y a souvent des redites sur le bestiaire ou les décors, mais faire aussi vaste avec beaucoup de renouvellement relevait de l’exploit.

Pour profiter de ce magnifique environnement, From Software conseille un Core i5 de huitième génération ou un Ryzen 3 aussi ancien, 12 Go de mémoire et une GTX 1060 ou RX 580. Il n’est pas inconcevable que vous fassiez tourner le jeu en 1080p à 60 fps avec ce type de configuration. On peut ainsi recommander notre Beast qui – avec son Core i5 10400 F, sa GTX 1660 Super et ses 16 Go de RAM -s’en sort en réglages hauts. Il ne fera toutefois pas de miracle sur les problèmes constatés au lancement, car seul le moteur est à incriminer. Passons sur les points qui fâchent.

Après Elden Ring, on ne s’imagine plus un retour en arrière vers un Dark Souls classique, plus étriqué, virant parfois à l’obstination lorsque ce dernier titre de From Software n’invite qu’à l’exploration.

La configuration maximale pour esquiver à la frame !

La sortie PC a fait l’objet d’une gronde de la part des joueurs. Certaines colères sont justifiées. Elden Ring souffre en effet de clipping lorsque vous galopez sur votre monture. Nous avons aussi remarqué des chutes de framerate aussi drastiques qu’injustifiées, car elles n’interviennent pas forcément lorsque l’écran est surchargé en ennemis. Quelques freezes ont jalonné nos près de 20 heures de jeu, mais aucun plantage contrairement à quelques retours d’expériences collectés sur Steam. Autres défauts pour certains, le jeu est capé à 60 fps et ne gère pas le 21/9ième. Nous n’aurions pas été contre l’idée d’exploiter les 144 Hz de notre moniteur de test, mais comme d’habitude avec From Software, le jeu se concentre avant tout sur les capacités des consoles, quitte à brider la version PC. Rien de tout cela n’a été gênant en termes de jouabilité, mais un conseil si vous avez déjà un jeu en cours (qui sera d’ailleurs appuyé dans notre paragraphe suivant), ne vous précipitez pas sur le titre, attendez au moins le patch.

Pour savourer Elden Ring, From Software conseille un Core i7-8700k ou un Ryzen 5 3600X, 16 Go de mémoire et une GeForce GTX 1070, c’est évidemment trop faible pour la caper à 60 fps dès que l’on vise le 2k ou le 4K, mais ce n’est pas incohérent pour profiter du jeu en 1080p avec un niveau de détail maximum. Nous conseillons toutefois notre Backstab MAX avec son Ryzen 5 5600X épaulé par une RTX 3060 Ti, et 16 Go de RAM. Ainsi vous garderez un niveau max dans des définitions supérieures.

Bien préparer son « build » en fonction du personnage choisi est un paramètre qu’il faut garder en tête. Les combats contre les boss se préparent et restent toujours aussi frustrants et punitifs.

Presque trop facile ?

Les plus passionnés d’entre vous se seront renseignés sur les sites spécialisés et auront certainement pu lire qu’Elden Ring est un jeu difficile, mais plus accessible que les précédents. C’est exact, MAIS…et c’est sur ce « mais » que nous allons nous concentrer en passant par le prisme de notre expérience. Sachez que votre serviteur n’est pas aguerri aux jeux de From Software. Dark Souls a été poussé, dans la douleur, jusqu’au générique de fin, ainsi que Bloodborne et Sekiro, car leurs univers graphiques nous touchent. Nous avons modestement commencé Elden Ring avec l’Astrologue afin de pouvoir combattre à distance avant de sécher les ennemis au corps à corps. Résultat, les adversaires contrant la magie se montraient trop virulents en combats rapprochés et nous avons passé les 5 premières heures à uniquement « farmer » pour augmenter les statistiques de forces. Au bout d’une dizaine d’heures, les boss intermédiaires devenaient tous très accessibles, mais le « die and retry » était encore de mise.

Enfin, lorsque dans le fil de la narration nous nous confrontions à un monstre incontournable, alors la claque était sévère avec une courbe d’apprentissage pénible. Les fans de From Software ne découvrent rien ici, mais pour les autres, sachez que ce type de jeu demande un énorme investissement en temps et supporte difficilement la procrastination. Une fois que vous êtes dedans, mieux vaut garder la parfaite maîtrise de votre personnage plutôt que de revenir tous les 10 jours avec un « c’est quoi les commandes, déjà ? ».

C’est aussi un jeu « wiki » où il faudra regarder des vidéos, glaner des renseignements, passer de longs moments dans les menus pour optimiser votre héros en tâtonnant sur les capacités de chaque arme. C’est un jeu surmontable, indéniablement, mais qui demande tant de temps et d’énergie qu’il vaut mieux s’y préparer avant de se lancer. Elden Ring n’est donc toujours pas accessible à tous, mais il devient la meilleure approche de l’exigence de From Software. Si vous êtes novice, ne vous laissez par porter par la hype. Attendez les soldes, vous perdrez moins d’argent si jamais vous n’adhérez pas à sa philosophie.

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