Des batteries à « croquer »

Les chercheurs de l’université américaine de Carnegie Mellon sont parvenus à leurs fins (faim ?). Après plusieurs années de recherche, leur prototype de batterie comestible destiné à alimenter les appareils électroniques médicaux ingérables donne ses premiers résultats. Une étape qui pourrait faire beaucoup pour notre santé à tous et qui souligne également le grand défi de l’énergie auquel nous sommes confrontés.

batterie comestible présentée par C.Bettinger (Bettinger Labs)

Credit photo : Bettinger Lab

De la mélanine (comme dans nos tissus), des matériaux non toxiques en petites quantités, le tout encapsulé dans une pilule et voici un dispositif capable de faire fonctionner un appareil nécessitant 5 mW pendant 18 heures. C’est le résultat de recherches présenté par C.Bettinger de l’université de Carnegie Mellon lors de l’assemblée de la société de chimie américaine (ACS).

Alors non, nous ne sommes pas dans un film de SF et nos smartphones et PC portables ne seront (peut-être) pas alimentés par notre corps. L’utilité de cette découverte est médicale. Depuis plusieurs années en effet, les chercheurs, aidés par la miniaturisation et les recherches sur les nano-médicaments, veulent s’appuyer sur la technologie pour créer des médicaments ou outils plus efficaces et moins invasifs. Mais dans certains cas, ces dispositifs ont besoin d’énergie (c’est le cas notamment des capsules destinés à mesurer ou explorer certaines zones). Et c’est là que le prototype mis au point par l’équipe américaine prend toute son importance : il pourrait alimenter voire rendre autonomes certains appareils électroniques comestibles.
Évidemment, il ne s’agit là que des prémices de ce que pourra être la médecine de demain.

Cette présentation souligne également l’impérieuse nécessité pour l’Homme de repenser ses besoins et sa production d’énergie, l’un de ses plus grands défis. Pour nos outils, toujours plus perfectionnés (même si de moins en moins énergivores), mais aussi pour notre futur. Des recherches sur le Lithium-Ion aux électrodes organiques en passant par l’impression 3D ou la biominéralisation, la notion d’autonomie des appareils électroniques et le besoin de batterie va rester un thème majeur de ces prochaines années. Mais nous n’en sommes pas encore à lire sur les fiches produit « Autonomie : 2 pilules » !

Présentation par l’université de Carnegie Mellon à l’ACS (anglais) :