par Aurélien C., intégrateur et webdesigner chez Materiel.net, passionné par la création numérique dans son ensemble et par le monde des jeux vidéos. Joueur invétéré mais mauvais de League of Legends et consommateur compulsif de streams.
Passé de simple divertissement moqué à une industrie lucrative, le jeu vidéo est à présent une culture à part entière. Plus encore, il se spécialise pour intégrer une sphère sportive et compétitive. Dans ce contexte, les joueurs sont les stars, mais pourtant, derrière eux, les coachs sont omniprésents. Présentation d’un métier indispensable dans le monde pro et qui prend de l’ampleur pour les gamers lambdas.
Cela fait longtemps maintenant que les revenus générés par le jeu vidéo dépassent ceux de l’industrie du cinéma et leur influence est certaine sur nombre de domaines. Les débats se focalisent désormais sur la place que peut prendre le jeu vidéo dans notre société : Art à part entière, simple produit de consommation de masse, divertissement néfaste ou que sais-je encore… Mais qui aurait pu prévoir qu’il allait s’approcher du monde du sport en y intégrant certains de ses codes ?
L’eSport, puisque c’est ainsi qu’il se nomme (n’en déplaise à Bixente Lizarazu), apporte à l’industrie vidéo-ludique une dimension sportive qui est de prime abord contradictoire. Pourtant, tous les codes sont petit à petit intégrés : championnats, sponsoring, entraînements physiques etc… Mais laissez-moi juste vous parler du phénomène du coaching qui, dans ce contexte, s’est naturellement démocratisé.
« Jouer c’est bien, gagner c’est mieux »
Pour beaucoup, la notion de performance fait partie intégrante du jeu vidéo, il ne suffit pas de s’amuser, il faut aussi être capable de prouver qu’on est un des meilleurs, sans pour autant avoir l’ambition d’un joueur professionnel. Certains titres jouent sur cette idée où le simple fait d’enchaîner les heures de jeu ne suffit plus : il faut aussi maîtriser la macro gestion (la gestion ultra détaillée du jeu qui peut passer inaperçue pour les casual gamers), les déplacements au millimètre, les placements au sein de son environnement, la tactique, le jeu d’équipe et bien entendu, faire exploser son talent personnel. Ce qu’on appelle communément le Skill. Les Zidane du clavier, les Messi du joystick sont tout autant adulés dans le monde de l’eSport que dans le sport « physique ».
Pour la majorité des joueurs qui veulent atteindre les sommets, à titre personnel ou pour se faire repérer par des structures professionnelles, le coaching est donc l’une des meilleures solutions. Un coach peut vous faire gagner du temps en partageant son expérience et porter votre attention sur des détails du jeu que vous n’aviez probablement pas soupçonnés jusqu’alors. League of Legends, Counter Strike, Overwatch, Heartstone ou Starcraft 2 (pour ne citer qu’eux), sont des titres dont l’expérience de jeu peut être poussée vers des exigences de compétition. Ce sont aussi les plus représentés sur la scène mondiale de l’eSport.
Soit un coach mon fils !
Les méthodes de coaching sont, elles, aussi variées que le nombre de coach et puisqu’il n’existe pas de diplôme ou de réglementation en la matière, chacun fait ce qu’il veut. Divers sites de coaching ont pignon sur Web en France, parmi lesquels se trouve eGG-One. Chaque coach propose son tarif horaire, là encore, sans réel barème précis, mais ce qui fait la valeur d’un coach se situe dans les commentaires de ses élèves. Les heures de cours dispensées ainsi que le nombre et la qualité des retours des élèves sont pour le moment le baromètre qui fait ou défait les coachs. Nous avons posé quelques questions à un des coachs eGG-one les plus réputés : Zash. Fort de son expérience, il est bien placé pour expliquer son activité (retrouvez son interview sur le blog).
Le coaching est un phénomène qui monte car il est abordable et facile d’accès. N’importe qui peut se connecter sur une plate-forme et suivre des cours pour diverses raisons sans pour autant débourser une fortune.
J’ai, à titre personnel, tenté l’expérience pour progresser sur League of Legends. L’idée n’était pas de devenir un joueur professionnel, mais plutôt d’apprendre plus rapidement les subtilités du jeu qui ne sont pas évidentes de prime abord (gestion de lane, matchup, build etc…). Pour beaucoup, les tutoriels et guides présents sur YouTube ou Mobafire sont suffisants. Pour autant, le cours individuel est plus efficace car le coach peut déceler les défauts dans votre façon de jouer. Pour moi, l’expérience a été concluante puisque j’ai pu atteindre plus rapidement l’objectif que je m’étais fixé.
Outre le coaching personnalisé, n’oublions pas les séances communes, globales, comme celles que l’on peut trouver chez certains streamers. Twitch est pour le coup la meilleure plate-forme pour regarder jouer d’excellents joueurs et ainsi apprendre en écoutant les conseils qu’ils distillent. Certes, tous les streamers ne le font pas, la majorité préférant proposer un contenu divertissant. D’autres jouent le jeu et dissèquent leurs actions, expliquent pourquoi ils ont pris telle décision ou encore analysent les replays de parties d’autres joueurs amateurs pour pointer du doigt les erreurs les plus communes. Torlk et Marmotte sont de bons exemples en ce qui concerne Hearthstone, idem pour Wakz ou N3ac3y (pour les anglophones) sur League of Legends.
Le coaching dédié au gamers semble en bonne voie pour se démocratiser et offrir à n’importe quel joueur un moyen rapide et efficace de progresser. Pour autant, cette activité doit encore se doter d’une réglementation pour se professionnaliser et grandir.
Crédit photos : http://www.thescoreesports.com/