Nombre d’entre vous nous ont avoué vouloir en savoir plus sur les coulisses de Materiel.net. Comme nous sommes à votre écoute, nous inaugurons aujourd’hui une série de portraits de nos équipes. Et en tant que 1er fabricant de PC en France, nous avons voulu tendre le micro à nos équipes de montage.
Ainsi, si vous êtes un amateur de nos PC, sur-mesure ou non, vous avez indirectement interagi avec Nicolas. A 37 ans, il est le responsable depuis maintenant 6 ans de notre atelier montage d’où sortent des dizaines de milliers de PC. Un métier qu’il a adopté par passion personnelle avant que celle-ci ne devienne professionnelle. Échange en toute franchise.
Q : Peux-tu nous résumer ton métier chez Materiel.net ?
N : Je suis responsable de l’atelier montage ce qui implique une relation directe avec toutes les équipes montage, le SAV de test des PC (ceux renvoyés par nos clients NDLR) et le service de relations avec les fournisseurs. Je m’occupe de toutes les personnes de ces services, des aspects humains à l’opérationnel. Je ne suis pas dans la production pure mais je l’organise et la suit.
Q : Concrètement cela donne quoi au quotidien ?
N : Le matin, c’est l’organisation de la production de la journée. Nous avons des tableaux de bord pour piloter toute l’activité montage et nous regardons la production de la veille, les pannes et les en-cours des PC sur-mesure.
Nous regardons également les commandes pour savoir ce qui va arriver à l’atelier. À partir de tout ça, nous déterminons quels ajustements d’équipes il nous faut faire entre ceux qui s’occupent des PC sur-mesure et ceux qui œuvrent sur les configurations montées d’avance (CMA dans le jargon interne, NDLR). Nous sommes très dépendants du niveau de commandes et de la saisonnalité, c’est donc très important de les suivre au plus près pour être réactif.
Je suis ensuite le niveau d’efficacité pour voir ce qui peut être ajusté. Car outre le volume, c’est la productivité qui va permettre de savoir comment répartir les effectifs entre les PC sur-mesure et CMA. Les deux activités peuvent paraître semblables mais elles sont en fait décorrélées : ce n’est ni le même flux, ni le même temps de montage et parfois pas le même métier.
La polyvalence de nos techniciens monteurs est donc essentielle pour réagir vite et faire face à des éventualités comme des commandes professionnelles de vingt machines d’un coup par exemple.
Le dernier grand pan de mon métier est de gérer la production en fonction des délais pour le client qui dépendent, eux, de la disponibilité des composants.
Q : Comment en es-tu arrivé à ce métier ?
N : J’ai fait un BTS en électronique mais qui m’a peu servi au final. Je suis surtout un passionné. En 1992, la première machine que j’ai ouverte était un Medion pour y intégrer un graveur CD, produit qui commençait à se commercialiser. Très vite, la sortie des différentes Voodoo a entretenu cette passion, tout comme les problématiques hardware.
A l’époque, peu d’Internet et surtout des disquettes avec lesquelles je me battais pour avoir des mises à jour. A force de les faire suer, j’ai commencé à bien connaître les personnes du Leclerc multimédia où j’achetais mes pièces à l’époque. Au point que j’y ai effectué un job d’été et y suis resté.
En 2001, l’informatique se développait. Je me suis alors centré très vite sur le SAV et le montage et ce fut très formateur car on avait un contact direct avec le client. J’y ai lancé l’activité du sur-mesure qui fonctionnait bien. J’ai ensuite déménagé à Angers où je suis resté 5 ans dans un service de dépannage pour PC portables. Cela m’a formé à la gestion d’activité et au management dans un cadre très industriel, plus qu’à Materiel.net.
Finalement, par hasard, j’ai cumulé tout ce que je fais maintenant. Quand est arrivé l’opportunité de rejoindre Materiel.net, c’était tout ce dont je rêvais : de la gestion d’équipes, dans l’informatique et sur du haut de gamme. Surtout qu’à l’époque nous avions le projet de passer du mode « garage » au bel atelier d’aujourd’hui. A titre de comparaison, le montage d’un PC sur-mesure prend 5 fois moins de temps en 2016 qu’en 2011 : le temps moyen nécessaire entre la commande et la finalisation de la configuration est actuellement de 3.53 jours contre 12 alors (au moment où nous publions ce portrait, NDLR). Il nous a fallu réorganiser l’atelier, séparer les tâches, les standardiser et mener les actions nécessaires pour optimiser…
Q : Quels sont les aspects de ton métier que tu préfères ?
N : Le côté technique. Même si j’y touche moins maintenant, j’adore voir les machines. Ce qui me guide c’est la réduction des délais pour nos clients et la progression continue de la qualité. Car quand on y parvient, c’est un cercle vertueux. J’aime aussi prendre soin des gens, des clients comme de mes équipes. Et pour ça, il faut savoir pourquoi on fait les choses. J’aime aussi l’ambiance, ce mélange de Fun & Serious : nous avons le devoir de faire le mieux possible pour chacun de nos clients et cela fonctionne mieux dans la bonne humeur. Un soupçon de déconne dans le travail est une recette qui nous réussit plutôt bien !!
Q : Et ceux que tu aimes le moins ?
N : Les problèmes humains sont les plus délicats à gérer mais ce sont surtout les problèmes d’effectifs compte tenu des fortes variations d’activité qu’on peut rencontrer. Les problématiques autour des produits ne sont pas tellement compliquées à gérer, cela s’anticipe et on sait bien le faire. Nous avons une équipe avec de vrais et bons experts techniques.
Mais il est vrai que lorsqu’une nouvelle norme arrive ou quand il y a des pannes de composants, ce n’est pas agréable même si nous savons faire face. Si l’on prend le récent exemple des plateformes Ryzen d’AMD, l’impact est parfaitement maîtrisé. C’est plus délicat avec Intel et NVIDIA car le volume est plus important. A titre d’exemple, un mois avant la sortie des GTX 1080, les commandes baissent fortement et explosent quand le GPU sort : nos clients sont aussi de fins connaisseurs qui recherchent ce qu’il y a de mieux. De toutes façons, les nouvelles architectures de cartes graphiques sont les plus délicates, que ce soit sur le sur-mesure ou les CMA.
Q : Justement, ces évolutions technologiques incessantes impactent parfois sérieusement l’atelier…
N : Tout à fait, je me souviens d’un PC que l’on avait conçu pour une rentrée de septembre. Sur nos prototypes, tout allait bien. Mais au moment de la production, tous les BIOS plantaient avec 400 machines en attente ! Le BIOS livré avec les cartes mères avait changé entre les prototypes et les livraisons et le début de la production des cartes mères. Nous avions des PC plein l’atelier. Mais j’ai de supers équipes et l’un de nos experts techniques nous a dégotté un BIOS non officiel qui corrigeait le problème. Nous avons alors recontacté le constructeur qui nous a déclaré en ignorer l’existence. Mais une recherche par IP plus tard et nous savions que cela venait de chez eux !! Ils ont alors avoué qu’il y avait eu une fuite interne. Heureusement que nous avons été débrouillards !
Q : En 6 ans, tu as du en voir beaucoup des anecdotes un peu hors norme…
N : J’ai toujours en tête l’une des plus grosses machines sur-mesure que nous avons réalisé. Elle était à destination d’un thésard en astro-physique, une machine de calcul pur avec carte bi-proc, Tesla… Personne ne voulait lui monter et nous avons tout de suite voulu relever le défi : cela fait partie du Fun et c’est comme cela que l’on peut progresser. Alors bien sûr, nous avons galéré et cela nous a pris du temps mais le contact avec le client était super et au final il était ravi. Nous aussi, nous avions prouvé notre savoir-faire.
Q : Quels conseils donnerais-tu à une personne qui veut faire ton métier ?
N : Aimer ça !! Aimer les machines, la technologie, l’organisation… Il faut parfois savoir aussi être psycho-rigide sur la qualité (rires). Et toujours penser au client. Mais il n’y a pas de cursus à proprement parler.
Q : Comment vois-tu ton métier à long terme ?
N : Les objectifs du métier en lui-même évoluent peu : produire plus vite, avec une meilleure qualité et des coûts maitrisés. Ce sont les process, les tâches qui changent. Régulièrement, il y a des changements pour améliorer un point ou en développer d’autres. C’est un changement continu.
Q : Un petit mot pour nos lecteurs pour finir ?
N : La passion, c’est surtout ça qui nous lie avec vous, nos lecteurs/clients. Certains diront que c’est pompeux, mais notre démarche est vraiment de satisfaire toutes nos commandes avec un minimum de délais, un maximum de qualité et de perf.
Pour ma part, j’adore mon métier et cette entreprise un peu folle (dans le bon sens du terme, hein ^^ ), et du coup, tellement agréable à vivre.
Et comme disait un certain MudGuy : Matnet vaincra !