Température dans votre PC : comment éviter le coup de chaud ?

La canicule de cet été a entraîné une augmentation de la température ambiante dans les bureaux et les habitations. Sans locaux climatisés, les ordinateurs allumés plusieurs heures par jour ont été mis à rude épreuve. Ces fortes chaleurs sont l’occasion de s’intéresser de plus près à la température de nos machines. Voici nos conseils et astuces pour une meilleure dissipation thermique.

Au mois de juin, les ventilateurs des ordinateurs n’ont pas chômé ! Avec plus de 30°C dans les bureaux et les habitations non climatisés, l’élévation de la température ambiante a entraîné, logiquement, une augmentation de la température à l’intérieur des boîtiers PC. Faut-il s’en alarmer ? Non, sauf situation extrême, il n’y a pas de raison de sortir les glaçons !

Maillon essentiel de l’ordinateur, le CPU est en effet capable de résister à de telles conditions qui restent exceptionnelles en France, même si les météorologistes affirment que les canicules vont se multiplier. Il ne faut donc pas s’inquiéter : ils ne vont pas fondre ! Surtout, la problématique de la température dans votre PC dépend moins de la météo (heureusement) que de l’utilisation que vous en faites, des composants utilisés, de l’agencement du boîtier, etc.

Au repos, les processeurs Intel comme AMD disposent de mécanismes d’abaissement des fréquences et des tensions et leur température peut descendre entre 20 et 30°C selon les CPU et ventirads associés.
On parle ici de PC fixe puisque du côté des portables, avec les références disposant d’un caloduc partagé entre CPU et GPU, la température idle lorgne parfois plus vers les 45/50°C.
Nous sommes donc très loin des températures maximales indiquées par Intel par exemple. Le throttling (limitation de la fréquence qui se déclenche à une certaine température) est propre à chaque modèle de processeur et c’est cette valeur qui indique les réelles limites de votre processeur mais elle n’est pas toujours simple à obtenir, y compris sur le site des fabricants.

Le système de refroidissement consiste à évacuer, vers l’extérieur du boîtier ou du PC portable, la chaleur produite par les différents composants. Néanmoins, le niveau de la température dépend de différents facteurs : la qualité du ventirad, les performances des ventilateurs, la présence ou non d’une carte graphique, la conception du boîtier pour que l’ensemble soit aéré, le nombre de vos composants PC… Chaque élément a son importance. Par exemple, certains retiendront un boîtier ajouré en différents endroits et donc mieux ventilé. Seul bémol, ce type de tour peut être un peu bruyant.

Pour un usage plus classique, privilégiez une tour avec un bon système de refroidissement intégré. Nombre de constructeurs en proposent avec deux à trois ventilateurs. Mais elles peuvent en intégrer d’autres de 120 ou 140 mm, voire jusqu’à 240 mm. On rappelle que plus le ventilateur est petit, plus il doit tourner rapidement pour évacuer la chaleur et plus l’ensemble devient bruyant…

Le ventilateur Cooler Master Hyper 612 ver. 2 génère un niveau sonore de seulement 20 dB.

Grâce à une optimisation de la forme des pales, les fabricants ont amélioré le refroidissement des ventilateurs. Tout le reste (design notamment) n’apporte aucun progrès notable. Régulée en PWM par la carte mère, la très grande majorité des ventilateurs 120/140 mm peut tourner jusqu’à 900 tours sans émettre le moindre bruit (sauf à coller l’oreille dessus…). Au-delà de 1200 tours, cela devient audible, mais cette vitesse est-elle encore vraiment nécessaire ?

Monitoring

Les processeurs modernes intègrent une gestion avancée de l’énergie avec notamment une analyse en temps réel de la température. Mais il est possible de disposer d’un monitoring des ventilateurs grâce à un logiciel spécialisé. SpeedFan, logiciel gratuit développé par Alfredo Milani-Comparetti, a longtemps été la référence mais n’est malheureusement plus maintenu.
HWinfo ou encore Aida 64 peuvent s’y substituer.

La présentation de HWinfo n’est pas très sexy, mais le logiciel est complet.

Tous les logiciels de ce type ne permettent pas toujours de déclencher une alarme en cas de panne d’un ventilateur. Seules solutions : écouter attentivement pour constater ou non une baisse du bruit ou surveiller régulièrement la température. Si vous avez un ordinateur équipé d’une carte mère Asus, vous disposerez de réglages plus complets avec Fan Xpert 2.

Certains CPU AMD obligent également à utiliser les outils du constructeur, Ryzen Master ou AMD Overdrive.
Pour une autre marque, vous pouvez opter pour Open Hardware Monitor qui permet de surveiller la température, mais aussi la tension, le taux d’utilisation et les fréquences du processeur. Mais pour certains PC de marque, il n’est pas possible de connaître la vitesse de rotation, quel que soit le logiciel utilisé.

De l’eau dans son PC !

Autre solution :  mettre de l’eau dans son PC ! C’est le principe du watercooling.

Cette solution s’est démocratisée avec les modèles dits AIO (All in One, c’est-à-dire tout intégré) vendus à partir de 70 € comme l’AquaChanger 120 de Lepa. Pour les plus passionnés et connaisseurs, il est également possible de constituer son propre système de watercooling, pièce par pièce, pour une personnalisation et un rendement encore plus adaptés.

Avantage du watercooling, l’eau présente en effet une bonne conductivité thermique et une grande facilité d’usage : elle ne laisse pas de résidus sales (comme le ferait une huile), elle est (presque) gratuite. Enfin, elle ne demande aucune précaution particulière à part l’ajout d’additifs pour neutraliser quelques effets négatifs qui peuvent apparaître au bout de quelques mois (dont l’oxydation). Mais ces ajouts pouvant la dégrader, il est recommandé d’utiliser de l’eau déminéralisée ou un liquide de watercooling prêt à l’emploi et contenant des additifs anticorrosion.

Un bel exemple de Watercooling avec notre PC gamer Darklight.

Attention, cependant si vous optez pour un système « maison ». Si l’eau ou le liquide ne coûte presque rien, le watercooling nécessite un budget qui peut s’avérer élevé (un réservoir coûte environ 45 €) et il peut engendrer des dysfonctionnements (panne, fuite…). Leur efficacité convient surtout pour les processeurs overclockés.

Si vous constatez que votre PC est sensible au coup de chaud, plusieurs solutions se présentent donc à vous. Aucune raison de paniquer donc : avec un monitoring adéquat et l’optimisation du refroidissement par les divers biais que nous avons cité ici, votre unité centrale, à défaut de passer l’été au frais, ne craindra pas les coups de chaud ! Il faut surtout retenir que ce n’est pas la température du processeur en elle-même qu’il faut surveiller mais bien la marge restante entre la valeur déclenchant le throttling et la température actuelle du PC. Si cette dernière flirte trop souvent avec le maximum supporté, il va vous falloir agir.

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