La 50e du CES, en 2017, livrait les prémices de cette édition 2018. Car si le salon de Las Vegas est toujours consacré à l’innovation dans l’électronique grand public, il a (heureusement ?) bien changé : le monde professionnel y est de plus en plus représenté tout comme les services et les voitures autonomes. Ces dernières ont même pris une place encore plus importante cette année. Mais rassurez-vous, il y avait de quoi s’en mettre plein les yeux côté produits…
À première vue, rien n’a changé ou presque. Las Vegas, son strip et ses avenues accueillent toujours le plus grand salon High-Tech du monde, le Consumer Electronic Show. Mais si vous suivez cette grand-messe depuis longtemps, nul doute que le raz de marée de voitures autonomes, d’objets connectés, mais aussi de nouveautés à destination des professionnels et d’électro-ménager du futur que l’on a largement aperçu lors de cette édition 2018 ont pu vous laisser pantois !
Déjà parce que certaines de ses présentations ont pour le coup été réellement innovantes comme le concept de véhicule autonome e-Palette de Toyota, une plateforme à destination des professionnels de tous genres, du fabricant de pizza aux services de VTC. On pourrait aussi citer le FoldiMate appareil qui plie votre linge – même si c’est un second passage au CES – ou encore Sgnl, ce bracelet connecté qui vous permet de téléphoner avec… votre doigt (principe de la conduction osseuse) !
Et que dire de la bataille sans merci qui se livre au niveau de l’IA et des « assistants connectés » : les gros (Google, Amazon, Apple…) comme les petits, avec une multitude de start-ups, y vont de leur solution – sans être trop regardant sur les données personnelles.
Arrêt sur les images
Avant de parler informatique, nous ne pouvions passer à côté de l’effet « wahou » du salon, venu du secteur de la TV. Sony, Samsung et surtout LG ont su faire vibrer les visiteurs du salon (et pas seulement) avec leurs nouveautés respectives en la matière.
Chez Sony, c’est surtout le prototype 8K HDR qui a fait parler de lui tant l’image qu’il proposait était bluffante. Mais vous l’avez déjà compris, on a déjà du mal à avoir des contenus UHD 4K alors au-delà… Heureusement, le constructeur avait aussi quelques jolies pépites OLED 4K à montrer.
Samsung a fait aussi sobre avec une TV microLED de… 146 pouces. Oui pouces, ce qui fait « juste » 3,65m de diagonale. C’est bien trop petit et c’est pourquoi The Wall, le nom de cette TV, peut se connecter à d’autres écrans pour étendre la surface d’affichage !!
Surenchère oblige, LG a dégainé un 88 pouces 8K ! Mais c’est surtout le vrai serpent de mer qui est devenu réel, la TV enroulable.
Si la promesse semble en passe de bientôt devenir réalité, il ne s’agit encore que d’un prototype mais quelle démonstration avec cet Oled 65 pouces. Motorisé, il sait se faire complétement invisible, se muer en écran plus discret pour piloter d’autres applications et est évidemment 4K. Une réalité prévue pour 2020 aux environs de… 18 000€.
Big Picture
Image toujours mais côté PC cette fois avec NVIDIA. Le constructeur n’a pas annoncé réellement de nouveaux produits si ce n’est côté logiciel avec Freestyle, une fonction de filtres pour GeForce Experience qui vous permet de modifier le rendu et la colorimétrie de vos jeux à la volée. Mis à part pour la lumière bleue et les daltoniens, nous n’avons pas encore bien vu l’intérêt.
Là où NVIDIA a fait battre nos petits cœurs de gamers, c’est avec BGFD ou Big Format Gaming Display. Un terme qui regroupera les écrans 65 pouces 4K HDR 120 Hz pour le gaming !!! Compatibles G-Sync, basées sur Android et surtout avec Shield intégré, ces moniteurs/TV sont conçus par les partenaires de la marque Acer, Asus et HP. Ce dernier a d’ailleurs dévoilé son modèle, le HP Omen X. Aucun prix n’a encore été donné.
Certainement moins couteux, la solution Bezel-Free kit d’Asus permet elle aussi de jouer en grand. Enfin presque. Cet accessoire a pour vocation de cacher les jointures entre plusieurs écrans pour créer une impression d’image panoramique grâce à des miroirs et lentilles verticales. Une conception qui nécessite ni alimentation ni logiciel (mais un angle très précis de 130° tout de même). On se méfie toutefois, MSI avait présenté le même concept au Computex mais nous n’avons encore rien vu venir.
Petits mais costauds
Chez Razer, un prototype a aussi fait parler. Il s’agit de Linda, concept associant un Razer Phone à un dock (au design de Blade Stealth) qui le transforme en PC portable. Le Touchpad est alors l’écran du smartphone et le tout tourne sous Android. Pour mieux se rendre compte du concept, on dit merci à Numerama pour leur vidéo ci-dessous.
Toujours dans le domaine du PC portable, Acer a présenté le laptop le plus fin du monde, le Swift 7. Sous les 9 mm d’épaisseur, ce 14 pouces a aussi la particularité de disposer d’un emplacement SIM pour capter la 4G. Il faudra attendre avril et investir 1799€ pour l’acquérir.
Le secteur du PC portable aura été particulièrement actif durant ce CES. Il faut dire que l’annonce de solutions communes Intel-AMD, bien qu’attendues, est un événement. Il s’agissait des processeurs Kaby Lake-G qui équiperont donc des portables HP. Ces puces dites EMIB, Embedded Multi-Die Interconnect Bridge, mettent donc à profit l’expertise des deux poids lourds, Intel se chargeant de la « partie CPU », AMD du GPU.
L’autre grand événement PC portable n’en est pas moins important. C’est la déferlante Always Connected PC qui se prépare. Nous vous avions parlé de ces références Windows sous puces ARM, elles se sont officialisées lors de ce CES 2018. Asus (NovaGo), HP (Envy X2) et Lenovo (Miix 630), en partenariat avec des opérateurs mobiles dans chaque pays, proposeront donc ces PC portables hybrides dont l’autonomie accrue (avec les puces ARM justement) et la connectivité mobile sont les points forts.
Et le gaming dans tout ça ?
En dehors de NVIDIA et des BGFD, peu d’annonces gaming fortes. On retiendra toutefois la présentation des NUC 8 par Intel, les NUC8i7HVK et NUC8i7HNK. Embarquant le Kaby-Lake G évoqués plus haut, on ne peut pas dire qu’ils feront tourner un Assassin’s Creed pleine balle. Mais leur Core i7-8809G et i7-8705G affichent des fréquences de base à 3,1 GHz et intègrent une puce Radeon RX Vega ce qui devrait permettre tout de même de s’amuser un peu avec un encombrement réduit (221 x 142 x 39 mm.).
Enfin, côté périphériques, on retiendra Corsair qui a dévoilé des références sans-fil ; les K63 Wireleess, la souris Dark Core RGB modulaire et Qi MM1000, ce dernier tapis de souris faisant appel à la technologie de recharge Qi pour votre mulot. La stratégie est semblable chez Razer avec la gamme HyperFlux constituée notamment du tapis Firefly HyperFlux Mousepad et de la souris Mamba HyperFlux qui se singularise par l’absence de batterie et donc un poids léger.
Steelseries a lui plutôt joué la carte du double capteur optique sur la Rival 600. Modulaire elle aussi, elle promet une meilleure précision et de moindres vibrations, son second capteur mesurant la distance verticale entre le tapis et la souris.
C’est donc avec quelques étoiles dans les yeux que nous allons laisser les portes du CES se fermer. Et encore, nous ne vous avons pas parlé des nombreux robots présents, de l’incroyable place de la French Tech (2e nation représentée) ou encore des pannes et pluies torrentielles qui ont perturbé le salon. Car ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas…