par Christophe C., chef produit composants et intégration depuis 10ans pour Materiel.net et surtout grand spécialiste du PC devant l’éternel ! Passionné de domotique, de nouvelles technologies bien sûr et de Metal (la musique, pas le matériau, tout le monde n’est pas parfait !!), il vous éclairera régulièrement sur ce blog !
S’il y a bien en informatique un élément que tout le monde connait c’est l’USB. Depuis ses débuts vers la fin des années 1990, l’USB n’a eu de cesse de se démocratiser, grâce à son prix et surtout sa simplicité. Mais ses dernières évolutions pourraient bien rendre le sujet bien moins simple.
2010 les premières cartes mères en USB 3.0 débarquent. Personne ne se méfie. Voir les débits passer de 60 Mo/sec à 600 Mo/sec paraissait alors sympa. Certes, au départ, le consortium qui gère la norme USB a un peu oublié de statuer sur une norme de connectique interne pour les cartes mères, mais celle-ci s’est assez rapidement imposée de facto. Depuis l’USB 3.0 coulait des jours heureux.
Fin 2015, l’USB 3.1 débarque et là c’est le drame ! Techniquement la technologie n’est pas mauvaise, au contraire, on gagne encore en débit et on nous promet des temps de rechargement encore plus rapide grâce au Power Delivery 2.0. Non, le réel problème est que tout ce qui faisait la simplicité de l’USB s’était subtilement fait la malle !
Plus petit, plus pratique, mais surtout pas pareil
Premier élément majeur, dites bonjour à la connectique USB Type C. Bien plus petite (à l’image de l’actuel micro-USB) et surtout réversible ! Finie la galère pour brancher son périphérique, dans les deux sens, ça passe. Le connecteur USB-C est vraiment un grand pas en avant. Mais il implique la perte de rétrocompatibilité. L’épaisseur du port USB-A le condamnait à terme au vu de la cure d’amaigrissement sans fin des PC, portables et tablettes. Sa disparition n’est donc pas surprenante. Mais l’arrivée de l’USB-C et celle de l’USB 3.1 ont entrainé une confusion : rappelons-le USB-C ≠USB 3.1 (on trouve des ports USB 3.0 en USB-C).
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué
Avoir d’un côté USB 3.0 et de l’autre USB 3.1 c’était trop simple. Ainsi l’USB-IF, le consortium en charge de l’évolution de l’USB a décidé de renommer l’USB 3.0 en USB 3.1 Gen 1 et l’USB 3.1 en USB 3.1 Gen2 ! Après tout c’est quasiment pareil, l’USB 3.1 Gen2 n’ayant que le double de bande passante théorique par rapport à l’USB 3.1 Gen1, un vulgaire détail ! Il faut donc désormais bien vérifier quelle est la génération d’USB qu’on recherche.
Le fond et la forme
C’est sans doute le point le plus génialement vicieux ! Avant le port USB désignait à la fois le port et la façon de véhiculer les données. USB 1.1, USB 2.0 USB 3.0 pas de soucis, à de rares exceptions les ports étaient tous retro compatibles. Certes la vitesse n’était jamais celle que l’on espérait mais on s’en sortait.
Avec l’USB Type C, port et norme de bus sont bien distincts, et vous pouvez par exemple vous retrouver avec un port USB type C en USB 3.0 et non pas en USB 3.1… ou devrais-je dire USB 3.1 Gen1 ou Gen2 ! Vous suivez toujours ?
Et si ce n’était qu’une question de débits… Revenons sur la puissance électrique que j’évoquais en introduction. L’USB 3.0 permettait d’atteindre 4,5 W (voire même 9 W avec les spécifications USB Battery Charging, mais en faisant l’impasse sur la transmission de données). L’USB 3.1 Gen2 offre lui 100 W ! Largement de quoi alimenter un disque dur 3.5 pouces externe sans recourir à une alimentation dédiée. Qui plus est l’alimentation électrique est désormais bidirectionnelle. Ainsi un périphérique qui était en train de se charger sur un autre, pourra à son tour recharger le premier à l’occasion. Mais au-delà de ça, cette puissance accrue va aussi permettre à l’USB de devenir encore plus universel.
L’USB à tout faire
Le Power Delivery 2.0 s’accompagne d’un autre bouleversement fondamental pour l’USB appelé Alternate Mode. Grosso modo, il s’agit de pouvoir se servir de certaines broches du connecteur USB Type C pour faire transiter autre chose que des données, de l’audio ou de l’image par exemple. Et cela risque de réellement devenir le bazar quand il faudra deviner si le port USB Type C d’une carte mère peut véhiculer autre chose que de la donnée.
A cela s’ajoute la possibilité de chainer les éléments comme pour le Thunderbolt 3, qui adopte d’ailleurs lui aussi une connectique de type USB Type C désormais! Par exemple, un PC pourrait voir son affichage se faire sur un écran Ultra HD alimenté par le même câble USB que pour la transmission du flux vidéo. Et cet écran pourrait à son tour recharger votre smartphone. Le tout en deux câbles là où il en aurait fallu habituellement 4.
Vers le meilleur des mondes ?
Au final il va falloir ouvrir l’œil, au moins les premières années, le temps que tout ça se tasse et en espérant que les constructeurs de périphériques jouent le jeu. L’USB 3.1 et l’USB Type C sont de vrais bon changements mais ils arrivent avec leur lot d’incertitudes : est-ce que ce port USB type C est en USB 3.1 ? Permet-il de charger rapidement mon téléphone ? Est-il juste USB ou bien fait-il aussi DipslayPort/Thunderbolt ? Et cette clé USB simplement labélisée USB 3.1 est-elle Gen1 ou Gen2 ?
Les spécifications de l’USB Type C
Les spécifications de la technologie Power delivery