Le marché des smartphones est en baisse depuis trois trimestres consécutifs. Quelles qu’en soient les raisons, les constructeurs cherchent de nouvelles opportunités et parmi elles, la cible très prisée des « gamers ». Est-ce que cela se fera sur le terrain de l’équipement, du design ou du prix ?
Nokia aurait-il eu raison avant tout le monde avec son N-Gage ? Ce « phone » pas très « smart » était une abomination sur le plan ergonomique, mais s’imprégnait de l’air du temps en associant le jeu et la téléphonie.
En quinze ans, les écrans se sont allongés, les définitions ont cru, des magasins d’applications se sont ouverts. Les éditeurs ne se contentent plus de nous faire aligner des bonbons ou balancer des piafs énervés ; les MOBA, Battle Royale et autres jeux compétitifs occupent le devant de la scène. Les constructeurs flairent évidemment un nouveau levier de croissance. Mais avant de tirer des conclusions, observons ce marché naissant.
Les forces en présence
Le refroidissement est l’un des enjeux de ces smartphones spécialisés, car les longues séances sont évidemment propices aux coups de chaleur des matériaux.
Le ROG Phone embarque un Soc Snapdragon 845, 8 Go de mémoire vive, 256 ou 512 Go de stockage. L’écran Amoled full HD + de 6 pouces au format 18 :9 propose un taux de rafraichissement de 90 Hz. La batterie de 4000 mAh permet une autonomie de 7 heures en mode jeu. Pour faire de l’œil aux joueurs, Asus ajoute une galerie d’accessoires. On peut évidemment l’encastrer dans une manette, mais aussi ajouter un module de refroidissement pour éviter que l’appareil fonde en plein Top 1 sur Fortnite. Une station d’accueil raccorde le smartphone à un moniteur ainsi qu’à un combo souris/clavier. En somme, ce ROG est un mini PC de poche. Ce n’est pas tout : le TwinView Dock offre un second écran dans la partie inférieure pour afficher Android, une carte, des raccourcis ou autres éléments utiles. Enfin, le WiGig donne un côté Switch puisque ce socle envoie l’image sur un téléviseur.
La célèbre marque pour joueurs a tout naturellement initié la mode des mobiles réservés à sa communauté. La deuxième génération a officiellement été présentée le 10 octobre. Ce concentré de puissance intègre une incroyable dalle IPS de 5.7 pouces 1440 x 2560 px capable de tourner à 120 Hz, un Snapdragon 845, 8 Go de mémoire vive. Le tout est refroidi par une chambre à vapeur.
Comme le ROG Phone, nous sommes ici très très proches du PC de poche. Un PC Razer : le dos est rétroéclairé avec la techno Razer Chroma !
Xiaomi Black Shark
Le nouveau mobile orienté gamer de Xiaomi enferme, ô surprise, un Snapdragon 845, jusqu’à 8 Go de RAM, un écran OLED 1080p et une batterie de 4000 mAh. Le manque de précision sur le taux de rafraichissement laisse imaginer que Xiaomi n’a pas joué cette carte, en revanche, il mise sur un système de refroidissement liquide pour ne pas bruler les pognes des joueurs fanatiques. Une technologie déjà exploitée par le Honor 10. Il embarque aussi une puce PixelWork pour améliorer le rendu des jeux.
Sinon, vous pouvez opter pour le Pocophone F1, également dédié aux gamers, équipé lui aussi de refroidissement liquide et qui apporte le plein de puissance dans un prix réduit (moins de 400€).
ZTE Nubia Red Magic et Honor Play
Les gaming phones se segmentent de la même façon que leurs homologues tous publics. Le Honor Play vise les portefeuilles moins remplis avec une étiquette sous la barre des 330 €. À ce prix, vous écopez d’un écran IPS full HD+ de 6.3 pouces au format 19.5:9.
La puce Kirin 970 déjà exploitée par le Honor 10 ou le Huawei P20 pro (excusez du peu) est supportée par 4 Go de RAM et le GPU turbo. En somme un produit bon marché, mais certainement pas misérable.
Le Nubia Red Magic est lui aussi sous la barre des 400 $ (345 €). Derrière son écran 6 pouces Full HD+ se cachent un Snapdragon 835, 8 Go de RAM, 128 Go de stockage. Les aficionados diront de cette configuration qu’elle est « so 2017, quoi ! », mais pour le prix, pas de honte à avoir, ça reste une bonne machine de jeux.
Les Gaming phones sont donc performants et ingénieux. Certes les flagships des grands constructeurs leur tiennent la dragée haute en termes de puissance brute, mais leur orientation grand public les prive d’une ergonomie pensée pour les joueurs.
Le jeu mobile fait une percée en Chine, l’esport se propage ; une meilleure ergonomie et des performances accrues, même sensiblement, vont forcément convaincre.
Les atouts de ces nouvelles consoles portables accessoirement capables de téléphoner, sont une meilleure préhension pour les parties prolongées, des processeurs capables d’aligner de longues sessions sans chauffer, de la puissance dédiée uniquement au jeu (GPU turbo d’Honor et Huawei, puce Pixel Work de Xiaomi etc.), des écrans avec de meilleurs taux de rafraichissement pour plus de fluidité et enfin de l’équipement dédié au jeu. Ces atouts sont aussi les points à surveiller à l’achat car ce sont eux qui vont vous orienter sur un modèle plutôt qu’un autre. Quel que soit votre choix, les constructeurs se concentrent aujourd’hui sur une niche de la taille d’un palace et donnent aux gamers un bel os à ronger !
