Sackzi : « Twitch reste ma plateforme coup de cœur »

À seulement 26 ans, Jérémy, alias Sackzi, n’en est pas à ses premières heures de stream. Depuis ses débuts en… 2007, ce spécialiste des jeux de tirs n’a cessé de construire un univers fédérant aujourd’hui plus de 80 000 followers sur Twitch (et autant de frags dit la légende). Du skill et du fun, deux ingrédients que l’on adore chez Materiel.net qui est donc devenu partenaire de Monsieur Sackzi. Du coup, nous avons son 06 et avons organisé une petite interview avant de vous le jeter en pâture à la Paris Games Week.

Matblog : Comment a commencé ton aventure de streamer ?

Sackzi : J’ai débuté les vidéos en 2007, sur Dailymotion ! Je crois que ma première était sur Guitar Hero. J’y présentais surtout mes tests de jeux… À l’époque, YouTube était trop anglophone. Je n’ai ouvert cette plateforme qu’en 2010 et j’y proposais des montages de mes parties sur Call of Duty.

Est alors arrivée la mode des commentary, le fait de se montrer en même temps que l’on joue. Et comme ma première chaîne était aussi très peuplée d’anglais, j’en ai lancé une seconde, en 2012, pour à la fois proposer ce type de vidéos et aussi me concentrer sur une communauté plus francophone. Tout cela était encore à l’ancienne, avec beaucoup de bricolage : je faisais tout moi-même, avec des cartons pour tenir la caméra et filmer l’écran, et je diffusais en 480p ! Mais je faisais avec et je me donnais les moyens.

M : Mesures-tu le chemin parcouru et surtout quel regard portes-tu sur l’évolution autour du streaming et des vidéos ?

S : C’est assez incroyable. Je trouve que YouTube a bien évolué, c’est diversifié. C’est une plateforme un peu trop fast-food mais il y a aussi des vidéos avec beaucoup de moyens. Jamais je n’aurais imaginé ça.

M : Il y a aussi eu l’émergence de Twitch. Comment regardes-tu l’un par rapport à l’autre ?

S : Je ne m’occupe plus beaucoup de YouTube avec l’ouverture de Twitch car j’aime les Lives. Cette plateforme est vraiment plus faite pour moi. Il y a de l’écoute, de l’interaction et en termes de tournage, il n’y a pas de calcul pour avoir les meilleures prises. Tout est plus improvisé et donc plus naturel.
Au fur et à mesure, YouTube m’a moins correspondu mais cela permet d’avoir une autre approche avec des vidéos plus chiadées. L’un devient un peu la suite de l’autre.

Quand j’ai mis YouTube en pause, peu m’ont suivi sur Twitch. Mais cela se travaille, c’est un investissement Twitch, à raison de 10 à 12h par jour. J’ai essayé de lier les deux au début mais le rythme est alors trop dur. Je me suis concentré sur Twitch, c’était un pari et au bout de deux ans, je peux dire qu’il est réussi. Twitch reste donc ma plateforme coup de cœur mais je pense qu’à terme on aura un YouTube plus qualitatif.

M : Tu constates une grosse différence entre les deux communautés ?

S : Complètement. Après, on a la commu qu’on mérite ! Twitch réuni plutôt des personnes de 20-25 ans, sur YouTube, c’est plus jeune. Et Twitch te propose une vraie relation, un vrai univers.

M : Et il te permet aussi d’en vivre ?

S : De ce point de vue, YouTube est plus sécurisant car tu peux programmer et plus gérer. La spécificité de Twitch est qu’il faut être là tout le temps pour tes subs, ceux qui te donnent de l’argent. Or, si tu ne streames pas pendant un mois, tu en perds… Mais oui, cela me permet de m’en sortir avec les publicités aussi, les marques et les dotations.

M : Tu évoquais le rythme soutenu, c’est devenu ton métier mais cela n’a pas toujours été le cas…

S : Effectivement, j’étais aide-soignant avant. Je me levais très tôt le matin pour rentrer en début d’après-midi et j’enchainais le tournage, le montage et je publiais la nuit pour avoir une bonne bande passante ! Je mettais parfois le réveil en pleine nuit… C’était une boucle infinie et infernale. J’ai tenu deux ans comme ça puis j’ai quitté mon métier pour me concentrer sur le stream. Financièrement, ça fonctionne et je suis désormais auto-entrepreneur.

M : On te voit beaucoup streamer sur des jeux de tirs MMO. C’est ton type de jeu préféré ?

S : De base, je suis un fan boy Nintendo. Mais avec les Medal of Honor, Golden Eye et surtout le premier Call of Duty, je me suis mis à faire beaucoup de jeux de tirs. Et depuis H1Z1, je fais beaucoup de Battle Royale.

M : Sur ce sujet, il y a désormais un ogre : Fortnite. Quel regard portes-tu dessus ?

S : Comme j’aime beaucoup les Battle Royale, quand Fortnite est arrivé, j’ai immédiatement testé. Et depuis, seul CoD WWII m’a fait stopper.
Le jeu est beau, la mécanique est différente d’autres titres, les mises à jour régulières. Ce dernier point fait que l’on est toujours attiré pour découvrir les nouvelles armes, villes, etc. CoD est resté trop statique. Il y avait neuf cartes dès le debut et après… Quand on streame tous les jours, c’est lassant.

Et puis il y a la hype Fortnite, le développement du gameplay avec les constructions, etc. Il y a tellement de possibilités. C’est vraiment mon jeu de tir MMO préféré. Et j’aurais dit la même chose il y a un an.

M : Du coup, as-tu de la place pour d’autres jeux ?

S : Oui, pour Nintendo ! Avec Mario Party qui arrive, Super Smash Bros…
En Battle Royale, le prochain CoD devrait être intéressant mais il est vrai que Fortnite te fait revenir. Un Battlefield à côté fait plus fade par exemple. Mais je suis un gamer à l’ancienne qui aime aussi Zelda donc il y aura toujours de la place pour autre chose.

M : Tu es aussi un grand fan de Dragon Ball. Que penses-tu de Fighterz ?

S : J’y ai beaucoup joué. J’ai l’édition Collector mais il y a trop de manque. Les DLC ont coupé mon élan, je n’y ai pas retouché depuis. Payer pour rajouter un énième Goku ou un troisième Vegeta… Là encore, Fortnite fait fort, tout est gratuit sauf le cosmétique.

M : Tu évoquais un peu plus tôt les relations avec les marques sur Twitch. Je crois savoir que tu as désormais un nouveau partenariat… Nous ? Comment cela s’est fait ?

S : Je connaissais Materiel.net depuis un moment, en tant que client. Quand on aime le High-Tech, on connaît, c’est une référence pour beaucoup sur le PC, le multimédia… Et c’est Yannou  qui m’a fait la transition. Il m’a proposé d’échanger avec vous et cela s’est super bien passée. D’autant que ma communauté est aussi super contente de me voir avec vous.

M : On me souffle dans l’oreillette que tu seras ainsi avec nous à la PGW… Il va falloir s’entrainer pour jouer contre toi ?

S : Ah oui, entraînez-vous, il faut du challenge ^^

M : Quels sont tes prochains projets ?

S : Le projet c’est de continuer ! Reprendre un peu plus YouTube aussi, en mode plus qualitatif comme je le disais. Mais pas plus, je vis au jour le jour. J’aimerais aussi travailler avec des structures Web TV.

En résumé, je veux encore plus me professionnaliser, proposer plus, visuellement, sur l’interface, la musique, etc. C’est ce que je fais déjà : par exemple, avec la caméra que vous m’avez envoyée, j’ai rajouté un plan sur mon clavier pendant que je joue. Donc la suite ce serait par exemple d’avoir une troisième caméra, un fond vert pour les transitions et animations. Je travaille aussi des émoticones spécifiques avec un graphiste. Et puis, si jamais, je pourrais reprendre mon autre métier.

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