La souris gamer est loin d’avoir campé sur ses positions ces dernières années. Petit inventaire des raffinements pratiques, technologiques et ergonomiques qui lui valent de gagner sans cesse en qualité.
Notre souris, on lui met toujours la main dessus et elle se dérobe à nos yeux. C’est peut-être la raison qui nous fait oublier combien ce périphérique a évolué ces dernières années, la version gamer en particulier. Car les joueurs, notamment la fraction la plus compétitive, veut sans cesse des améliorations technologiques pour bonifier ses performances… et parfois aussi des produits atypiques pour se distinguer !
Commençons par les aspects esthétiques et ergonomiques.Sans surprise, la souris gamer n’a pas esquivé la mode du RGB, quelque temps après le clavier. Chez Razer par exemple, l’éclairage personnalisable a été introduit en 2014 et aujourd’hui la plupart des marques proposent des modèles aux capacités similaires.
L’entreprise danoise SteelSeries avait fait « sensation » en 2017, avec l’apparition d’un mini-écran OLED sur le flanc gauche de la Rival 700. L’affichage de logos ou d’images perso faisait partie des options, mais cet écran pouvait aussi relayer des statistiques en cours de jeu (si le jeu en question l’autorisait) et donnait accès à quelques réglages rapides. Sa position et son utilité ont toujours été questionnés… ce qui n’a pas empêché SteelSeries de récidiver avec la Rival 710.
Quant au design en lui-même, il est difficile de constater un quelconque bouleversement : une souris de 2020 ressemble grosso-modo à une souris de 2010, bien que les différents types de prise en main (palm grip, claw grip ou finger grip) sont mieux pris en compte.
La forme demeure tantôt symétrique – plus intéressante pour les ambidextres – tantôt « déhanchée », cherchant à épouser les formes de la main droite et de ses cinq doigts. Des versions pour gaucher sont aussi commercialisées régulièrement. Sur Materiel.net, nous avons même un filtre pour retrouver toutes les souris gamer ambidextre.
Toutes nos souris gamer ambidextres
Souris gamer : la cure de minceur
En vérité, c’est surtout le poids qui a changé, avec une tendance à l’allègement. « Une souris pesait généralement 150 g il y a cinq ans, précise Caroline Wolff, chef produit périphériques chez Razer. Maintenant, son poids varie plutôt entre 70 et 100 g. »
À tel point qu’un nouveau segment de marché se fait jour avec des petites souris ultra-légères. Illustration avec la Viper Mini et la DeathAdder V2 Mini de Razer, qui accusent une soixantaine de grammes sur la balance. Grâce à sa structure alvéolée, la Cooler Master MM710 fait encore mieux, avec ses 53 g. Et la nouveauté MM720 descend sous les 50 g…
Des souris plus lourdes sont toujours disponibles bien entendu, pour celles et ceux qui aiment faire un peu plus d’efforts. Et quelques modèles offrent toujours la possibilité d’insérer des masselottes (Aorus M5) voire des chevrons sur la Logitech G502 Hero, pour un équilibrage aux petits oignons.
La modularité ne s’est, elle, pas vraiment imposée comme une tendance malgré la bonne idée sur le papier mais ce n’est pas fini. On pense notamment aux touches programmables pour lancer des macros, à la possibilité de changer de câble voire de changer le bloc optique. C’est le cas de la Rival 710 de SteelSeries : équipée de série du capteur haute précision TrueMove 3, elle peut accueillir un capteur laser optionnel, qui fonctionne sur davantage de surfaces.
S’il existe des souris adaptées à certains profils de jeux – FPS et MMO surtout – certains constructeurs laissent le choix au joueur de configurer la souris selon ses besoins du moment. Illustration avec la Naga Pro de Razer, qui a succédé à la Naga Trinity sortie en 2017 : cette souris est livrée avec trois « sets » de touches interchangeables comportant deux, six ou douze touches programmables.
L’aspect technologique, maintenant. Si chaque constructeur propose de petites innovations de son cru – illustration avec le retour haptique de la Rival 710 – tous se sont focalisés sur l’amélioration de la sensibilité et de la précision, grâce à des composants opto-électroniques toujours plus performants. « On est passés de 10000 dpi (dots per inch ou points par pouce) en 2014 à 16000 dpi en 2016, puis 20000 dpi en 2020 » détaille Caroline Wolff.
L’opto-mécanique au service de la précision
Un argument marketing à première vue, d’autant plus que les pros du FPS affectionnent des sensibilités de quelques milliers de dpi tout au plus, afin d’éviter les faux mouvements. Les écrans ne cessent de grandir et une sensibilité élevée permet de bouger le curseur plus vite d’un bout à l’autre de l’image. Pratique en bureautique donc, mais pour les gamers, en dehors de quelques titres STR, rares sont les joueurs à monter dans la sensibilité, le point clé étant de garder le contrôle.
C’est la précision qui est primordiale. Et les constructeurs s’y attellent avec par exemple le capteur Focus+ de Razer qui est capable de s’auto-calibrer si la surface sur laquelle évolue la souris change, ce qui stabilise la distance de détection et maintient le suivi de la souris (tracking). Ces fonctions « intelligentes » et automatisées font désormais partie intégrante des souris haut de gamme, quelle que soit la marque.
Rappelons qu’un haut niveau de détection de point par pouce ne signifie pas que votre capteur sera plus exact qu’un capteur ayant un plus faible nombre de DPI. Ils effectueront tous deux le même parcours à l’écran mais au lieu de faire un mouvement de quelques millimètres pour le premier, il faudra en faire quelques-uns de plus pour le second.
Les boutons eux-mêmes ont droit à des perfectionnements pour assurer vitesse et précision. La base de la technologie est optique, plus rapide, chacun y allant de sa version ou déclinaison – comme les « switches » opto-mécaniques. Le double-clic involontaire est battu en retraite et parfois un « debounce delay » (ou délai anti-rebond) est appliqué à un switch mécanique, pour filtrer le « bruit » parasite engendré par l’appui sur le bouton.
Sans-fil et maintenant sans reproche
Quid des souris gamer sans fil ? Elles ont longtemps été décriées par les gamers, à cause de la latence supplémentaire, de l’inconstance du signal et de leur batterie qui se vide au plus mauvais moment. Mais les temps changent.
« Le marché français tend vers le sans-fil avec une demande en augmentation constante, analyse Benoît Alevine, responsable marketing et e-commerce de SteelSeries France & Ibérie. Nous sommes en mesure de proposer une technologie sans fil avec des résultats comparables à ceux des modèles filaires les plus aboutis. » Pour ce faire, une connexion via un signal RF à 2,4 GHz est alors disponible en complément du Bluetooth, connu pour sa latence.
Résultat, les périphériques gamers sans-fil reviennent sur le devant de la scène et de nombreux joueurs, y compris de haut niveau, y (re)viennent. Il faut dire aussi que les solutions de recharge et par rebond l’autonomie des wireless ont également considérablement progressé : docks, technologie de recharge sans-fil comme le Powerplay de Logitech, consommation optimisée…
Latence et polling rate : les cibles des fabricants
Pour l’avenir, les fabricants vont travailler à minimiser la latence, que ce soit pour les souris filaires ou non. Autre axe d’amélioration : le « polling rate », qui caractérise la fréquence à laquelle la souris rapporte sa position au PC. « On devra dépasser 1000 Hz pour une transmission plus rapide » indique Caroline Wolff de Razer. Pas inutile, car tout ce qui entoure la souris accélère. À commencer par les écrans, dont le taux de rafraîchissement peut dépasser allègrement les 144 Hz. La victoire se joue sur quelques millisecondes !