Mettre au cœur du téléviseur le contrôle des sources disponibles sur Internet et en local, telle est l’ambition des Smart TV ou TV connectées. A chacun de choisir le modèle le mieux adapté à ses besoins, les fabricants cherchant à se différencier en proposant des interfaces et des services différents les uns des autres.
Toujours enthousiastes, les Américains les appellent Smart TV, donc télévisions intelligentes. Plus rationnels, les Français se contentent de télévisions connectées. Ce qui correspond plus à la réalité de ces téléviseurs capables de faire autre chose que simplement afficher en haute définition les images qu’ils reçoivent.
Nées avant que les box Internet ne se transforment en média centers et ne soient elles-mêmes concurrencées sur ce terrain par les boîtiers TV, les télévisions connectées partagent la même ambition. Leurs capacités de connexion (filaire ou wifi) à Internet et à un réseau local leur ouvrent l’accès à des contenus multimédias (vidéo, images, musique), à des services de navigation ou à des magasins de téléchargement d’applications. Mieux, la dernière génération de TV connectées ambitionne de se placer au cœur de l’habitat communicant : un hub destiné à piloter la domotique du foyer.
TV Connectée : un hub central pour la domotique et le multimédia
La TV connectée libère de la dépendance aux programmes et aux horaires. Elle donne ainsi la possibilité de regarder des émissions en replay (TV de rattrapage) et de choisir des contenus – en particulier avec une définition 4K – parmi les catalogues de la VoD (Vidéo à la demande) ou du récent Molotov TV (plateforme de distribution créée par Pierre Lescure et qui offre l’accès à plus de cent chaînes), lorsqu’elle embarque un navigateur Web. Certains de ses services sont même directement intégrés au téléviseur, comme Netflix par exemple que l’on retrouve chez différents constructeurs.
C’est d’ailleurs un point à vérifier avant l’achat : le modèle qui vous plaît a-t-il un navigateur Web pour pouvoir sortir des sentiers battus imposés par le fabricant ?
Tout ce qui s’affiche sur son écran peut aussi être enrichi d’informations complémentaires transmises par les diffuseurs (HbbTV, Hybrid Broadcast Broadband TV). Par exemple, pendant un match de football, des fiches contextuelles affichent les statistiques des joueurs sur le terrain.
Par ailleurs, la TV connectée met les qualités d’affichage de son écran au service de tous les fichiers multimédias accessibles depuis le réseau local domestique. Du coup, on peut y visualiser le contenu de ses équipements numériques – micro-ordinateurs, consoles de jeu, smartphones, tablettes – ou des espaces de stockage qui leur sont associés (NAS, disques durs, clés USB, etc.). La connexion à Internet permet même d’accéder aux films ou aux photos stockées dans le nuage (cloud).
Des ouvertures au web et à l’Internet of Things limitées
Les TV connectées embarquent aussi des fonctionnalités interactives propres à Internet. Outre des possibilités de navigation web plus ou moins étendue, elles peuvent afficher les pages de certains réseaux sociaux et lancer des applications de messageries instantanées ou de jeux en ligne.
Toutefois, le potentiel des TV connectées comme point de convergence dans un foyer numérique varie selon la marque de l’appareil.
Samsung, le numéro un mondial, joue cavalier seul avec son environnement Tizen. Depuis cette année, le Coréen étoffe Tizen en renforçant ses capacités d’intégration d’objets connectés, en particulier ceux compatibles avec SmartThings, sa plateforme IOT maison. Quant à LG, numéro deux, il s’est associé avec trois autres constructeurs (Panasonic, Philips et Toshiba) au sein de la Smart TV Alliance. Mais son WebOs ne partage avec leur environnement que les couches basses (middleware). Ce qui ne se voit pas au niveau de l’interface et peu dans les fonctionnalités proposées. WebOS se distingue ainsi avec IoTV, réponse de LG au SmartThings de Samsung. Quant aux autres fabricants de Smart TV, ils s’en remettent à Android TV.