Régulièrement, nos techniciens constatent une disproportion sur les PC sur mesure entre l’alimentation choisie et les besoins de la machine. Pourquoi prendre grand soin de choisir un ensemble CPU/carte mère/carte graphique si c’est pour y adjoindre une alimentation inadaptée ? Nos conseils pour bien choisir cet élément essentiel, sans lequel rien ne vit dans votre PC.
Votre prochain PC n’est plus qu’à un clic de souris. Vous avez épluché les benchmarks, passé des heures sur les forums, lu toute la presse spécialisée pour choisir consciencieusement les éléments vitaux de votre machine. Processeur, carte mère, carte graphique, RAM, rien ne manque, tout est parfaitement adapté à l’usage que vous prévoyez d’en faire. Vraiment tout ? Et l’alimentation ? Souvent le parent pauvre des configurations – d’autant qu’elle est parfois incluse avec le boîtier -, elle est pourtant elle aussi essentielle au bon fonctionnement de votre machine. Aussi il convient de lui porter la même attention qu’au reste des composants et de la choisir avec soin.
La mission d’une alimentation est relativement simple. Elle reçoit un courant alternatif de 230 V qu’elle doit transformer en courant continu de tensions inférieures (+3,3, +5, +12, -12 V) pour fournir l’énergie à tous les éléments du PC (carte mère, disques durs, etc.). Avant d’entrer dans des considérations techniques, pensez à vérifier le format d’alimentation qui convient à votre configuration. Dans l’immense majorité des cas, les modèles ATX seront adaptés et pourront rejoindre tous types de configurations. En revanche, si vous voulez équiper un mini-PC ou un système HTPC tournez-vous vers des alimentations SFX ou TFX.
Interrogez-vous également sur le niveau de bruit que vous êtes prêt à accepter. Si un léger sifflement ou un petit souffle permanent ne vous effraie pas, votre aurez l’embarras du choix. Si, à l’inverse, vous êtes un adepte du silence, il vous faudra opter pour une alimentation dite passive. Débarrassées de tout ventilateur – donc de pièce mobile – qu’elles remplacent par des composants de haute qualité pour assurer une bonne dissipation thermique, ces alims parviennent à concilier puissance (jusqu’à 600 W) et discrétion. Certaines alimentations reposent sur un fonctionnement proche. Qualifiées de semi-passives, elles disposent d’un ventilateur qui reste immobile tant qu’une certaine température ou un certain pourcentage de charge ne sont pas atteints.
Puissance : ni trop, ni trop peu
Le choix de la puissance électrique constitue la prochaine étape.
Ici, il va vous falloir estimer la consommation électrique de tous vos composants. C’est qu’il ne faudrait pas faire tourner votre machine de guerre avec une alimentation sous-dimensionnée. Vous vous retrouveriez avec un système rendu instable, des redémarrages intempestifs, voire un PC qui refuse de démarrer. Vous risqueriez aussi de voir vos précieux composants altérés par un courant électrique erratique délivré par une alim en surchauffe qui, de surcroît, pourrait se mettre à faire beaucoup de bruit et verrait de toute façon son espérance de vie fondre rapidement.
Ne tombez pas non plus dans l’excès inverse qui consisterait à vous lancer dans une course à la puissance aussi dispendieuse qu’inutile. Une alimentation surdimensionnée n’offrira en effet aucun gain de performance et alourdira considérablement votre facture.
Il faut donc choisir au plus juste, en faisant la somme de la puissance réclamée par chacun de vos composants et en incluant une marge supplémentaire pour éviter que votre future alim ne passe son temps à plein régime et pour les éventuelles améliorations que vous apporterez à votre PC dans le futur (changement de processeur, ajout d’une seconde carte graphique…). À titre d’exemple, une alim de 350 W sera largement suffisante pour animer les PC destinés à un usage bureautique/web, mais il faudra plus de 600 W pour rassasier une config construite autour d’un processeur puissant et de 2 cartes graphiques. Pour vous aider dans ce délicat calcul, des outils automatisés se chargent d’estimer la puissance nécessaire à votre machine à partir de la liste des composants. Certains constructeurs (comme Be Quiet ou encore MSI), celui proposé par Outvision est également d’excellente qualité.
Toujours au chapitre de la puissance, demandez-vous s’il vous faut une alimentation monorail ou multirail. Certaines alimentations PC disposent en effet de plusieurs rails 12 V, limités en intensité, chacun délivrant une partie de la puissance totale disponible. Pratique mais limité : ce système évite les dégâts en se mettant hors tension en cas de surintensité, mais impose de répartir attentivement la charge – même peu importante – entre les différents rails pour éviter une surcharge. Avec une alimentation monorail, cette contrainte disparaît, toute la puissance est disponible sur un seul et unique rail de 12 V. On ne se pose alors plus la question de la répartition des périphériques, on peut envisager l’overclocking ou l’ajout d’une carte graphique sans sueur froide.
Connectique : les bons câbles pour tout relier
Une fois que la puissance nécessaire a été chiffrée, intéressez-vous à la connectique que devra offrir votre prochaine alimentation. Pour cela, le modèle de votre carte graphique va être déterminant : beaucoup de cartes peuvent être alimentées via un connecteur PCI-Express à 6 broches, d’autres réclament 8 broches.
Jetez également un œil à la modularité : les alimentations dites modulaires permettent de ne brancher que les câbles nécessaires, vous évitant ainsi de vous retrouver avec une forêt de fils électriques inutiles à l’intérieur du boîtier. A la clé, un cable management plus simple et un flux d’air optimisé, donc un refroidissement plus efficace. Il existe également des alimentations semi-modulaires, sur lesquelles une partie seulement des câbles est inamovible.
Enfin, sur les alimentations non modulaires, l’ensemble des câbles servant à alimenter les composants ne peuvent être débranchés du bloc électrique. D’autres paramètres relatifs à la connectique sont à prendre en considération, leur utilité dépendant de votre boîtier et de tout ce qu’il abrite. Impossible donc de donner des conseils d’ordre général, mais demandez-vous s’il vous faut de nombreux connecteurs Sata, des câbles longs ou courts, des prises 12 V supplémentaires pour une configuration multi-CPU, etc.
Certification : pour une électricité utile
Dernière étape dans le choix de votre alimentation : sa certification. Elle est désignée par le chiffre 80 suivi du nom d’un métal, plus ou moins précieux – bronze, silver (argent), gold (or), platinium (platine) ou titanium (titane) – et est une indication sur son rendement électrique.
Il faut garder à l’esprit qu’une partie de la puissance électrique entrant dans l’alimentation est perdue ; en schématisant, elle est transformée en chaleur en cheminant dans les composants. D’où l’importance d’opter pour une alimentation offrant un bon rendement : la différence entre la puissance entrante et celle effectivement délivrée sera moindre. En d’autres termes, vous éviterez de gaspiller de l’électricité donc réaliserez quelques économies. Sur une alimentation certifiée 80 Plus Bronze, le constructeur s’engage à ce que les rendements atteignent au moins 82, 85 et 82 % de rendement à 20, 50 et 100 % de charge. Avec une certification 80 Plus Titanium, ces taux s’élèvent à 90, 92 et 89 % pour les mêmes niveaux de charge. Quant aux alims siglées de la simple mention 80 Plus (sans mention d’un métal), elles se contentent de 80 % de rendement sur toute la plage de charge.