Cela fait déjà quelque temps que des processeurs Intel de 10e génération ont vu le jour, mais ils étaient enfermés dans des ordinateurs portables. Les CPU se déconfinent et le nom de la gamme s’enrichit d’un S comme « Super, on arrive dans vos desktops ! ». Il est temps de faire un point sur les processeurs Intel Comet Lake-S.
Quel type de gravure ?
Commençons par le détail qui fâche. Oui, AMD grave bien en 7 nm (et dès cette année en 7 nm+ sur les futurs Ryzen 4000), renvoyant la section recherche et développement d’Intel dans les cordes avec son « pauvre » 14 nm++ pour le Comet Lake S. Au jeu de celui qui a la plus petite (gravure), le rouge est vainqueur, mais cela ne veut pas dire que le bleu n’a plus qu’à aller se rhabiller.
Rappelons que la finesse de gravure autorise davantage de cœurs et de transistors. Ainsi, le fondeur peut faire le choix d’un regain de puissance ou de plus d’espace afin d’améliorer la dissipation de chaleur. Le 7 nm laisse donc une marge de manœuvre à AMD, mais cela ne signifie pas pour autant qu’Intel est totalement à la traine. Le retard technologique est une balafre dans le plan de la com’ du leader, mais ne créé pas un gouffre avec son outsider, d’autant qu’Intel travaille lui aussi sur le 7 nm.
Quelles nouveautés pour Comet Lake-S ?
Déjà, le grand bleu n’a pas manqué de rappeler que beaucoup de jeux exploitent un seul cœur physique, et dans ce cas, la fréquence reste un argument de poids. Il a alors étalé le chiffre qui fait mouche : 5,3 GHz. Il concerne évidemment les processeurs les plus haut de gamme, à savoir le i9-10900K et i9-10900KF tous deux équipés du Thermal Velocity Boost, la technologie turbo du fondeur. Pour autant, depuis l’année dernière, de plus en plus de titres sollicitent plus d’un cœur, l’argument est donc vrai mais pas forcément pérenne.
La conception des processeurs a aussi été retravaillée afin d’optimiser la dissipation de la chaleur, et vous constatez dans le tableau ci-dessous que les TDP des processeurs AMD et Ryzen sont souvent au-dessus mais restent maîtrisés vu la finesse de gravure.
Autre « argument choc » : la généralisation de l’Hyperthreading sur toute la gamme de processeurs i3 à i9. Fonctionnalité retirée par le passé mais qui revient pour pouvoir gagner des cœurs artificiels.
Une (bonne ?) nouvelle à laquelle Intel ajoute deux sucreries : le support de la RAM DDR4-2933 (qui reste malgré tout trop discret, la technologie n’ayant pas « percé ») et du Thunderbolt 3. En revanche, l’absence de PCI 4.0 est discrètement passée sous silence. Et si certaines cartes mères se disent PCI 4.0 compatibles, il s’agit peut-être là d’une promesse faite sur le sable.
C’est une pluie de références qui tombe du ciel. Des Core en veux-tu-en-voilà avec quelques caractéristiques communes. Notamment le nombre de cœurs pour les i9 (10 cœurs / 20 threads), Les i7 (8 cœurs / 16 Threads), les i5 (6 cœurs / 12 threads) et les i3 (4 cœurs / 8 threads).
On retrouve évidemment un modèle K (overclockable) pour les segments i5, i7, i9, mais aussi des KF, qui sont les modèles overclockables dénués de processeur graphique (iGPU). Et pour vous aider à vous retrouver dans les nomenclatures, les modèles F sont ceux sans iGPU et les T sont les basses consommations. Un tableau présentant l’ensemble de la gamme eut été long comme le bras alors qu’il suffit de vous rendre à cette page pour avoir le détail de tous nos modèles Comet Lake-S. Aussi nous avons opté pour une sélection incluant des produits équivalents de chez AMD.
Ce tableau à titre indicatif donne quelques caractéristiques des dernières gammes d’Intel et d’AMD, mais deux arguments doivent prévaloir. D’abord les Benchmarks.
Nous avons vu passer quelques fuites ; le Cinebench R15 confirme que le Core i9-9900 K arrive en tête en monocœur face au Ryzen 9-3950X, mais se fait dominer en multicœurs. On l’aurait deviné !
Plus intéressant : on apprend qu’un i7-10700 à une puissance équivalente à un i9-9900K, la bête de course de la génération précédente. Il nous faudra davantage de benchmarks et manipuler nous aussi ces beaux joujoux fraichement reçus pour nous faire une idée plus précise.
L’autre argument est celui du prix, et sur ce point, Intel a beau faire des efforts, il doit faire face à un AMD bien positionné.
Les nouveaux chipsets pour Comet Lake-S
Pour accompagner le socket LGA 1200, ce ne sont pas moins de 4 chipsets qu’il va falloir garder en tête.
Le Z490 sera en chef de file. Il supporte l’overclocking, intègre 6 ports SATA III, 24 lignes PCIe 3.0, 14 ports USB (dont un max de 6 USB 3.2 Gen 2, 10 USB 3.2 Gen 1) et le Wifi 6.
En seconde position le H470 ; fini l’overclocking (en théorie) à partir de ce chipset, 20 lignes PCie 3.0, 6 ports SATA III, 14 ports USB (dont un max de 4 USB 3.2 Gen 2, 8 USB 3.2 Gen 1) et Wifi 6.
Le B460 perd 4 lignes PCIe 3.0, propose 6 ports SATA 3.0, 12 ports USB, mais le 3.2 Gen 2 n’est pas supportée (max de 8 USB 3.2 Gen 1).
Ces trois chipsets proposent l’Intel Optane et le Smart Sound. Ce qui n’est pas le cas de notre petit dernier, le H410 qui, lui, n’intègre plus que 6 Lignes PCIe 3.0, 4 ports SATA III, 10 ports USB dont un max de 4 USB 3.2 Gen 1 et aucun module Wifi.
En somme, retenez que le Z490 est la Rolls des chipsets et se destine à ceux qui souhaitent se lancer dans l’overclocking et le NVLink s’ils ont en plus les moyens d’acheter deux cartes NVIDIA. Le H470 est encore une bête de course pour les configurations joueuses, mais plus raisonnable, tout juste suivi par le B460. On retrouve enfin le H410 en entrée de gamme.
Intel n’a donc pas chômé et nous sert une gamme qui n’a pas à rougir face à un AMD en avance technologiquement. Le point sur lequel nous émettons quelques réserves et la sortie d’une gamme si fournie et de sockets et chipsets spécifiques alors que la 11ième génération est prévue pour la fin d’année.