Pour redonner de la puissance à une configuration, il est d’usage de troquer son disque dur contre un SSD, d’ajouter de la RAM, un kit de mise à jour ou une nouvelle carte vidéo. Mais dans ce dernier cas, un processeur trop ancien pourrait empêcher de gagner en fluidité.
Votre ordinateur est une machine à exécuter des instructions et des calculs. Le processeur (CPU, Intel Core ou AMD) est épaulé par le GPU qu’il s’agisse d’une carte graphique Nvidia ou AMD Radeon. Non pas que l’un se déleste sur l’autre, mais les deux effectuent en parallèle des opérations qui nécessitent des échanges.
Un GPU trop puissant est alors, a priori, susceptible d’être victime d’un goulet d’étranglement du côté du CPU si ce dernier n’a pas la capacité de traitement nécessaire pour gérer le flux d’information et d’être sous-exploité. C’est un phénomène communément appelé CPU Limited et qui soulève beaucoup d’interrogations, doutes et erreurs d’interprétations.
Il est facile d’imaginer que s’enquérir du modèle de processeur et de celui de la carte graphique éclaire sur le CPU Limited : c’est plus compliqué que ça, beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte.
Le CPU Limited est davantage une mesure qu’une information figée. Par exemple, si vous overclockez le processeur de votre machine et que vous constatez une augmentation proportionnelle d’image par seconde (IPS ou FPS en anglais) sur un jeu, c’est que c’était lui l’élément limitant dans le duo CG-Proco ! Si vous ne rencontrez pas d’augmentation, vous n’êtes pas CPU Limited (ou le jeu a été codé en se bandant les yeux, ce qui est une autre histoire ^^).
Limité, mais dans quel contexte ?
Un ordinateur n’est donc pas empiriquement CPU Limited ou non, cela dépend du matériel, mais aussi des jeux lancés (ou des applications), de leur résolution, de la taille d’écran, etc. En fait, plutôt que de se demander si une carte graphique pousse un processeur dans ses derniers retranchements, il est plus cohérent de savoir si tel jeu (ou application), dans tel contexte (en réseau ou en solo, en 1080p ou 2160p), avec telle carte vidéo, pousse le processeur dans ses derniers retranchements.
Un Core i7 ou le plus puissant des Ryzen semble être la solution imparable. Si votre compte en banque n’est pas « Limited », c’est certes efficace, mais sans aucune nuance (et vous pouvez tomber dans le piège du GPU Limited, quand votre carte vidéo bride la puissance de calcul de votre processeur pour des utilisations bien spécifiques – c’est-à-dire hors gaming où il est normal que la CG tourne à bloc).
Une configuration homogène
Le travail entre processeur et carte graphique se répartit en fonction de la tâche effectuée par l’utilisateur. La bureautique, le montage vidéo (hors exploitation par un logiciel sollicitant le GPU) ou le calcul utiliseront surtout votre processeur et non votre carte graphique.
Si vous êtes un gamer, vous penserez en priorité à la CG mais ce n’est pas toujours un bon réflexe. Tout dépend du jeu et de la situation. Un jeu de stratégie aura tendance à plus solliciter le processeur qu’un jeu de shoot. Et même dans ce cas, tout change si vous jouez en multijoueur plutôt qu’en solo !
Pour s’y retrouver, la technique utilisée par la majorité des personnes consiste simplement à faire des tests.
Prenez vos jeux favoris et, à l’aide d’un outil de mesure des images par seconde en direct, mesurez le nombre d’IPS pour une même scène, en faisant varier uniquement la résolution de l’image. Cette dernière dépend entièrement de la carte graphique. Si, lorsque vous baissez la résolution de l’écran, votre taux d’IPS a augmenté, alors c’est que votre PC est au moins partiellement « GPU Limited » (ou encore une fois c’est que le jeu est mal programmé ou les réglages pas au point). Plus flagrant (mais moins facile à réaliser ^^), en changeant le GPU vers un modèle plus performant, si rien ne bouge, c’est que vous êtes en CPU Limited.
Quelle que soit la configuration, on déplace ainsi toujours le curseur entre CPU et GPU Limited. Obtenir un équilibre parfait est un leurre puisque ces limites dépendent des jeux, de leurs réglages et des typologies de joueurs. L’important est donc de garder une machine homogène et surtout en relation avec vos besoins et vos attentes.
Au-delà des questions de limitations de configuration, gardez toujours en mémoire que le processeur est très sollicité lorsque vous jouez en réseau ou que vous capturez vos parties. Plus question de savoir si un changement de carte graphique améliorera votre expérience de jeu, il faudra nécessairement un processeur puissant (Core i5, i7 dernière génération, Ryzen 5 ou 7).