par Denis P., chargé de contenus et passionné des contenants. Feu CM et héraut de la cuisine (ce qui n’a strictement rien à voir), il aime toucher à tout le High-Tech sans en être un technicien. A tout de même une forte propension à perdre son temps dans les photos et jeux vidéo.
Référence dans le monde de la photo de par ses logiciels et filtres, la société française DxO teste également de nombreux appareils, optiques et smartphones. De quoi repérer les meilleurs appareils avant l’achat. Et leur dernier test révèle un nouveau champion en matière de photophone, le HTC U11. L’occasion aussi de revenir sur la prise de photo avec un téléphone.
Depuis octobre 2016, pour le site DxOMark, le meilleur smartphone pour prendre des photos était le Google pixel. Colorimétrie, autofocus, balance des blancs… il obtenait alors la note de 89/100 !
Mais depuis le mois dernier, le roi s’est fait détrôner par HTC et son tout nouveau U11. Il le dépasse d’une courte tête avec un score de 90/100, la note maximale jamais donnée par DxOMark ! Avec ses mesures très techniques et factuelles, le site note l’excellence du système d’autofocus dual pixel PDAF (Phase-Detect Autofocus, par détection de phases), le rendu des couleurs ou encore la dynamique de l’image avec des contrastes et une exposition des plus réussis.
Surtout, et le site le souligne dès les premières lignes du test, le HTC U11 s’appuie sur un capteur dorsal alléchant sur le papier et donc performant sur le terrain : avec ses 12 mégapixels répartis sur une surface de 1/2,55 pouces, il offre une superbe ouverture à f 1/1,7 et un stabilisateur optique.
Si vous avez séché les cours de photo ou êtes passé à côté de notre guide photo, je vous invite à vous rattraper avec ce dernier qui vous donnera quelques bases. Mais la conclusion est que ce U11 est très bien équipé.
Il y a plusieurs années, de telles caractéristiques photo sur un smartphone étaient impensables. Mais, déjà, dans le monde de la photo, le smartphone avait ses défenseurs qui, avec la montée en puissance de la qualité d’image, ont encore plus le vent en poupe
« Peu importe l’appareil »
Car si la mode des selfies a pu, à un moment, laisser penser qu’il n’y avait que ça à faire avec le capteur photo d’un smartphone (sic), d’autres se sont saisis depuis longtemps du potentiel de cet outil discret, maniable, léger et rapide à dégainer.
Des caractéristiques qui viennent en tout point s’opposer aux meilleurs outils photographiques, les reflex. Nombre de photographes et notamment ceux qui pratiquent la photo de rue ou sociale, en ont compris alors l’intérêt, même si certains ont préféré rester avec une grosse qualité d’image tout en étant allégés avec les appareils photo hybrides.
Le monde des photographes, parfois élitiste, a tout de même accueilli avec circonspection cette nouvelle manière de prendre des photos à la volée avec une qualité technique discutable. Et ce même si le renouveau de la pratique amené par les photophones pousse le plus grand nombre à faire et voir plus d’images, éduquant par la même l’œil et le sens critique (on partage, on compare…).
Avec les progrès techniques, le manque de profondeur de champ (avec les optiques double), la sensibilité, le rendu des couleurs et de nombreux autres paramètres ont amené le smartphone à devenir un appareil photo bien plus intéressant.
Et à vrai dire, c’est tant mieux mais pas fondamental. Il y a un peu plus de 5 ans, plusieurs photographes m’ont fait voir les choses différemment.
Il y a d’abord eu cet ancien de la TV, reconverti dans la photo amateur mais qui visait le monde professionnel et qui me confiait « Peu importe l’appareil » dans une interview. Pour lui qui aimait les photos de rue, sur le vif, il fallait surtout être agile et discret.
Et c’est quelque part Gérard Krawczyk, réalisateur français, qui m’a convaincu qu’il était tout à fait possible de faire de belles photos artistiques avec un smartphone. Son compte Instagram, uniquement rempli d’images faites au mobile, en est le témoin.
A l’époque, l’imprimeur avec lequel je travaillais, un ponte, était capable d’en tirer la quintessence sur des tirages. Mais tout le monde ne peut avoir de tels accès. Aujourd’hui, la taille des images de smartphones autorise heureusement un peu plus de choses. Soyons néanmoins clair : si vous voulez faire de grands tirages, qui plus est sur des papiers un peu spéciaux de type Fine Art, la qualité d’image est essentielle et de ce point de vue, les reflex restent tout de même loin devant.
Ce n’est évidemment pas leur seul atout. Avec les compacts experts et les hybrides, les reflex offrent surtout une caractéristique que l’on n’est pas près de voir débarquer sur nos smartphones : les optiques interchangeables – sans parler des capteurs de meilleure qualité, de l’électronique plus aboutie… Avec leur construction optimisée et les nombreuses plages focales proposés (des fixes au télézoom), elles permettent aux APN les plus évolués de garder une longueur d’avance.
À l’orée de l’été, saison propice aux photos, ce test de DxOMark démontre ainsi qu’il n’y a plus aucune excuse pour ne pas dégainer à chaque occasion. Smartphone, reflex, compact, cadrez, retouchez, imprimez…
Et vous, vous photographiez sur quel appareil ?