Le 14 novembre sortira Fallout 76, une préquelle au premier épisode de la saga adoptant une jouabilité action en multijoueur. Ce que l’on a aperçu à l’E3 ne nous a pas autant subjugué que Cyberpunk. À vrai dire, ça nous a même moins impressionnés que Sable. Mais de nature optimiste, nous y voyons l’opportunité de revenir sur une saga mythique.
Fallout est la dystopie du pire.
Le premier épisode sorti en 1997 pose les bases d’une uchronie démarrant en pleine guerre froide. Expliquer tout le background prendrait des pages, mais imaginez une raréfaction des énergies fossiles, des États-Unis en mode America First sur les matières premières, et le bloc communiste chinois en pleine prospérité regardant les ricains de travers. Pour l’instant, ça ne nous change pas tellement de notre quotidien:/
Seulement, les tensions ont conduit à une guerre nucléaire dévastatrice obligeant le peu qui reste de l’humanité à vivre dans des abris anti atomiques. Sans trop spoiler, certains de ces abris étaient de vraies passoires ou ne visaient qu’à transformer leurs résidents en rats de laboratoire. Résultat, la terre est ravagée, vous sortez de l’abri 13 (dans Fallout 1) pour découvrir un monde fait d’animaux mutants, de goules, et des survivants en tout genre plus ou moins amochés par les retombées, ou Fallout, comme on le dit dans la langue de Mr.Bean.
Neo retro punk futuriste, etc.
L’une des excellentes idées de la saga est d’avoir imaginé les progrès technologiques à travers le prisme d’une Amérique bloquée dans les années 50. Tout comme le Steampunk abuse de la vapeur, du cuivre et des tuyaux, Fallout déborde de panneaux de contrôle rouillés surchargés de boutons, d’écrans cathodiques, d’écritures vertes fluo rappelant les premiers ordinateurs et les numéros inscrits dans les lampes à filament. Dans ce futur, la technologie ne se transporte pas dans un smartphone, mais un Pip-Boy, votre interface personnelle, où vous améliorez vos statistiques de forces, perception, endurance, charisme, intelligence, agilité et chance réunies sous l’acronyme (anglais) S.P.E.C.I.A.L. Cette patte a peu changé durant les quatre épisodes canoniques, et pour cause, il s’agit de leur fonds de commerce. En revanche, on ne peut pas en dire autant de la jouabilité.
Post-apo mais néo profits
Le premier épisode sorti en 1997 et développé par Interplay réunit toutes les caractéristiques d’un bon RPG. L’univers aussi riche que cohérent se parcourt avec gourmandise, votre façon de jouer influe sur les aptitudes, mais aussi le karma de votre personnage. S’en suivent des situations décalées teintées d’humour noir.
Fort de son succès, Fallout 2 passé aux mains de Black Isle, une filiale d’Interplay, se veut encore plus mature que le précédent. Sur fond de totalitarisme, mutation génétique et extermination, vous vivez une aventure semblable sur la forme. Encore une réussite malgré le côté copié/collé du premier épisode, mais les choses vont se gâter.
Fallout 3 devait encore être développé par Black Isle, mais le distributeur Interplay met la clé sous la porte, coupant court à un projet quasiment abouti qui ne verra jamais le jour. La licence tombe entre les mains de Bethesda à qui l’on doit notamment Elder Scroll. Un troisième volet totalement refait sort en 2008. Le jeu est intéressant, mais oublie quelques mécaniques et l’ambiance des précédents au profit d’une action plus soutenue et un univers moins glauque. Les dialogues assez pauvres et la répétitivité ont beaucoup été reprochés à cet épisode. Visuellement, le moteur a beaucoup moins bien vieilli que Mass Effect ou Dead Space sortis dans les mêmes années.
Fallout New Vegas a tout de l’extension du 3, bien qu’il s’agisse d’un stand alone. Le jeu, toujours chapeauté par Bethesda a été confié à Obsidian dont une partie de l’équipe vient de Blask Isle. Retour aux fondamentaux, cet épisode bénéficie de nouveau d’une écriture soutenue et d’un univers cohérent. Bethesda reprendra les rênes pour Fallout 4. Soucieux d’ouvrir son jeu au plus grand nombre, la direction artistique est très soignée, tout le système de crafting est passionnant, les combats gagnent en fluidité, mais l’écriture inégale enterre un scénario qui en a déçu plus d’un.
La licence est devenue un superbe bac à sable et l’orientation qu’elle prend pour Fallout 76 n’a, en définitive, rien de surprenant.