Far Cry est l’équivalent des « Martine » pour les joueurs ; Far Cry joue les pirates dans le Pacifique, Far Cry se rebelle dans l’Himalaya, Far Cry découvre le survivalismes dans le Montana. Le dernier épisode est tout aussi guilleret. Far Cry lutte contre la dictature cubaine, pardon yaraine. Une chose est sure, on n’est pas là pour déguster des mojitos !
Fin 2012, Far Cry 3 donne un nouveau souffle à la licence d’Ubisoft et introduit des gimmicks dont l’éditeur aura bien du mal à se départir. D’abord, il est nécessaire d’avoir un bon méchant ici incarné par Giancarlo Esposito dans le rôle d’Anton Castillo. Sa direction d’acteur se résume en peu de mots : « Tu peux nous refaire du Breaking Bad ? ». Comment en tenir rigueur au développeur ; il campe à merveille le dictateur volubile, froid, persuadé que le bien de son peuple passe par les sacrifices « sans importances » que sont quelques vies humaines et le piétinement de droits fondamentaux.
Face à ce despote, vous êtes Dani Rojas, homme ou femme (selon votre choix) aguerri(e) aux armes et qui n’aura pas besoin de trop se faire prier pour grossir les rangs d’un groupe révolutionnaire du nom de Libertad. Votre héros a souvent la parole dans de nombreuses cutscenes. Cet épisode est narrativement plus construit, imposant une galerie de seconds rôles clichés, mais attachants.
La formule Ubisoft est bien rodée. Elle agacera peut-être les joueurs en quête de nouveautés, mais ça reste un bon épisode, à la fois prenant dans sa trame principale et fun lorsque vous explorez l’île.
Deuxième point important sur le cahier des charges de Far Cry, la carte et les nombreuses activités qu’elle intègre. Sans surprise, on a ce qu’on est venu chercher. En dehors de la trame principale, vous prenez donc le contrôle de camps ennemis, effectuez quelques chasses aux trésors, gérez des opérations de vos troupes, des courses (etc.) dans le but de remporter de nouvelles armes, des pièces pour les customiser ou des fringues. Tout cela n’a d’ailleurs rien de cosmétique puisqu’Ubi a abandonné l’arbre des compétences du héros au profit d’un développement plus jeu de rôle. Nous y revenons à la fin de ce papier dans le bien nommé « Guerilla poubelle ».
Enfin, puisque nous sommes quand même là pour vider des chargeurs, Far Cry propose une fois encore une collection d’armes hallucinantes et d’excellentes sensations de tir. L’infiltration et le combat en frontale font toujours bon ménage, et si l’IA est parfois aux fraises, il nous est arrivé de le prendre comme une qualité tant, dès le mode normal, les ennemis ont tendance à vous canarder de loin et rapidement vous plonger six pieds sous terre.
Ce n’est donc pas « una revolución », mais Far Cry 6 coche adroitement les cases de la formule et vous emmène avec plaisir au bout de son histoire.
La configuration minimale
C’est assez rare pour être souligné, Far Cry 6 est un jeu très bien optimisé graphiquement. Déjà, il est très agréable à regarder. On le sent old gen sur les animations faciales et quelques autres détails, mais la nature, les éclairages, les explosions et les particules lors des combats mettent des étoiles plein les yeux. Le médiocre côtoie donc le meilleur, mais dans l’ensemble, les heures passées sur Yara appellent à la contemplation (quand on a le temps de faire autre chose que tirer). La configuration minimum conseillée par Ubisoft pour le faire tourner en 1080p à 60 fps est un Ryzen 5 ou Core i7 datés d’au moins trois ans, 16 Go de RAM et une GTX 1080 ou une RX Vega 64. On valide !
D’habitude nous aimons bien placer nos grosses configurations, mais même notre Hellfest Valley avec son Core i5 11400, sa GTX 1660 Super, et ses 16 Go de RAM s’en sortira avec les honneurs en 1080p et ne déméritera pas en 2K, si vous réduisez sensiblement le niveau de détail. Si vous avez une vieille configuration (par exemple avec un GTX 980 et 8 Go de RAM) vous pourrez profiter du jeu en 30 fps et ça sera encore aussi beau que sur console ! Bon OK, là on exagère grandement, mais si on ne peut plus rigoler…
La configuration maximale
Pour faire tourner le jeu en 1440p à 60 fps avec le Raytracing enclenché, Ubisoft conseille un Ryzen 5 ou Intel i5 de moins de deux ans, 16 Go de RAM et une RTX 3070 ou une RX 6900 XT. Nul doute que le jeu calé en ultra maintiendra ce nombre d’images par seconde. L’île ne sera pas tellement plus belle pour autant. Retirer le Raytracing ne changera pas énormément le rendu et vous fera gagner une poignée d’images par seconde. Vous pouvez alors tester le rendu avec le FSR, l’équivalent chez AMD. Il nous a fait gagner en fluidité, mais imposait quelques artefacts sur l’image, dans les mouvements de feuilles. C’est vraiment pour être tatillon et parce que, dans le cadre du test, nous regardions l’écran à la loupe.
Pour ne se poser aucune question, nous conseillons notre Nemesis architecturé autour d’un Ryzen 5 5600 X, 16 Go de RAM et une RTX 3070. Ainsi vous mettez tous les potards au maximum et vous jouez en 2K à bien plus de 60 fps.
Guérilla poubelle : une jouabilité punk !
Notre intertitre n’est pas juste un clin d’œil au fameux groupe de punk, il prend tout son sens lorsque, pour la première fois, vous arrivez sur un atelier afin d’améliorer votre arme. Tout ce que vous aurez pu récupérer de ferraille et autres détritus apportera une touche personnelle à votre arsenal pour le moins pittoresques. Vous irez jusqu’à modifier les balles : les perforantes feront fi des armures, les explosives arrêtent les véhicules, etc. Le summum du bidouillage revient au « suppremo », un pack que le héros s’installe dans le dos et qui est capable d’envoyer des roquettes ou autres joyeusetés. Une sorte de coup spécial particulièrement ravageur et conférant parfois au jeu des allures de Saint Row.
Autre nouveauté orientée RPG, l’arbre de compétences remplacé par des pièces d’équipement octroyant des points de bonus sur les statistiques de votre perso. Ainsi vos fringues sont désormais capables de réduire la chauffe de vos armes ou l’impact de certaines balles. Il faut donc faire un petit tour dans son dressing avant de se lancer à l’assaut afin d’éviter le « fashion faux pas ». Toutefois, en jouant en mode normal, la combinaison « repérage, destruction des alarmes, snipes et on fonce dans le tas » a largement fait ses preuves, quels que soient nos habits et notre artillerie. Une seule chose reste immuable, le plaisir de parcourir l’île et de renverser le régime en place.