Gérée par l’association Futurolan, la Gamers Assembly Halloween Edition, qui a eu lieu le 7 novembre, est la petite sœur de la Gamers Assembly qui, elle, se déroule chaque début de printemps au Parc des Expositions de Poitiers. Si les dotations sont moindres, les exposants et les conférences absentes et le cadre plus intimiste, les 250 joueurs présents prennent simplement du plaisir à en découdre et à expérimenter de nouveaux jeux dans cette LAN Party à l’ancienne. Selon Pierre Mc Mahon, chef de projet évènementiel, c’est l’identité de cette réunion entre gamers.
Pierre Mc Mahon est le chef de projet évènementiel de l’association Futurolan. Bénévole pendant cinq ans, il est désormais salarié. « Une activité permanente et à temps plein est devenue une nécessité pour accompagner la montée en puissance de la Gamers Assembly. »
MatBlog : Quelle est la raison d’être de la Gamers Assembly Halloween Edition, située dans le calendrier six mois avant la Gamers Assembly du printemps, votre évènement principal ?
Pierre Mc Mahon : Avant tout la passion, car cette LAN Party nous tient autant à cœur que la grande Gamers Assembly, ceci pour plusieurs raisons.
Premièrement, les bénévoles et les membres de l’association ont l’occasion de se revoir et de se rencontrer. En effet, même si le cœur des adhérents se trouve autour de Poitiers, nos vies professionnelles impliquent que nous soyons répartis sur toute la France.
Deuxièmement, nous testons à nouveau tout le matériel – ordinateurs, câbles réseau, serveurs… – qui a déjà vécu sur les LAN Parties précédentes. Ainsi peut-on établir une présélection de ce qui marche et remplacer ce qui ne marche pas, en vue de la prochaine Gamers Assembly, où le temps pour de tels préparatifs vient à manquer. Nous n’avons besoin que d’une petite journée de travail pour que tout soit prêt pour l’édition Halloween, alors que la Gamers Assembly principale requiert une semaine d’installation.
MatBlog : Est-ce aussi une opportunité pour mettre à l’épreuve de nouveaux jeux ?
Pierre Mc Mahon : Cette édition d’Halloween est considérée comme un laboratoire, où des jeux subissent un « crash test ». Est-ce que tel jeu est viable pour la compétition ? Comment est-il perçu par les communautés de joueurs ? On l’ignore tant qu’on ne l’a pas testé dans un contexte compétitif.
Rocket League a été évalué de cette manière les années précédentes et a gagné sa place à notre Gamers Assembly. Cette année, nous testons la Krosmaga, un jeu de cartes et de plateau, édité par Ankama, basé à Roubaix. D’autres LAN Parties s’inspirent de notre démarche.
Pierre Mc Mahon.
MatBlog : À voir le formulaire d’inscription sur votre site Internet, les joueurs libres, hors équipes de compétition, sont toujours les bienvenus…
Pierre Mc Mahon : Cette pratique s’est un peu perdue avec le temps en France. Pour notre part, même à la Gamers Assembly de Pâques, nous réservons de la place aux joueurs qui ne participent pas aux tournois officiels de League of Legends, Hearthstone, Overwatch et Krosmaga. Ils seront une cinquantaine cette année à venir avec leur matériel, juste pour prendre du plaisir. C’est plus de personnes que pour certains tournois.
Des éditeurs plus attentifs
MatBlog : La percée de l’Esport, devenu très médiatique, a-t-elle un impact sur l’organisation et le fonctionnement de vos LAN Parties ?
Pierre Mc Mahon : Nous sommes davantage en relation avec les éditeurs, autrefois peu regardants et désormais plus attentifs aux compétitions.
Nous devons par exemple déclarer les évènements, ce qui n’était pas forcément le cas avant. Les éditeurs décident aussi de la répartition des dotations. Ils sont propriétaires de leurs jeux, rappelons-le.
Le sponsoring est un autre aspect. Ankama, cette année, soutient financièrement la dotation du tournoi Krosmaga et espère s’en servir comme tremplin. Quoi qu’il en soit, même s’il y a un peu plus de paperasse et d’encadrement – ce qui est nécessaire pour un secteur qui explose – l’âme et l’expérience sur le terrain ne changent pas.
Le jeu de cartes et de plateau Krosmaga, édité par Ankama, est testé pour la première fois dans un cadre compétitif lors de cette édition.
MatBlog : Des vedettes et des équipes reconnues dans le milieu du Esport se déplacent-elles cette année ?
Pierre Mc Mahon : Pas de « team » de réputation interplanétaire, mais les éditions précédentes ont déjà accueilli des équipes de pros ou de semi-pros, comme la Team LT ou GamersOrigin. En revanche, c’est la première participation de la Team Loco, fondée par la SNCF et composée de salariés, qui jouent à Overwatch et Hearthstone. Si le « cash prize » est bien moindre, la récompense est d’une autre nature : les vainqueurs de chaque tournoi bénéficieront d’une inscription gratuite à la prochaine Gamers Assembly. De quoi économiser plusieurs dizaines d’euros par joueur…
MatbBog : Les joueurs apportent leur propre machine et leurs accessoires. Imposez-vous des restrictions ?
Pierre Mc Mahon : Aucune restriction matérielle. Par contre, si un petit logiciel « bizarre » permettait de gagner, on le détecterait tout de suite et le joueur serait exclu de la compétition. On ne voit rien de ce genre à l’édition Halloween, car les joueurs sont fair-play et sont présents avant tout pour l’ambiance. Mais des incidents sont déjà arrivés à la Gamers Assembly. Il y a six mois, le complice d’un joueur sur Hearthstone lui transmettait par SMS des infos sur les cartes de ses concurrents. Un cas de triche à l’ancienne. Ce comportement n’en reste pas moins très mal vu, surtout dans une LAN Party, et donc très marginal.
