Lunettes et masques VR, hologrammes, expériences sensorielles, immersions, simulateurs de vol… 20 ans après sa création, le salon international Laval Virtual est un peu l’équivalent du CES de Las Vegas pour la réalité virtuelle et la réalité augmentée.
Pour apprécier à sa juste valeur la Réalité virtuelle, il faut se mouiller. Pour la première fois, le Laval Virtual a accueilli une piscine. Certes, elle n’était pas olympique; il s’agissait plutôt d’un gros bassin. Mais il a fait son petit effet.
Après avoir mis une petite tenue de plongée et chaussé le premier masque VR amphibie au monde (et composé de plastiques recyclés), on se retrouve au milieu de l’océan et des dauphins ! Au bout de quelques secondes, on oublie que l’on se trouve à Laval. Seuls hics, la définition n’est pas très élevée et le masque est ouvert sur les côtés et par conséquent la vision n’est pas complète.
Mais quel niveau de performance pour un prototype et le projet néerlandais Underwater VR qui trouve son origine dans la volonté de ses développeurs de ne plus voir les dauphins dans des parcs aquatiques, mais plutôt au milieu des océans. Quand ce projet sera réellement finalisé, son potentiel est énorme pour des usages ludiques, mais surtout d’un point de vue thérapeutique (pour des personnes souffrant d’autisme, de dépression ou pour détendre des patients sur le point d’être opéré).
Pour célébrer ses 20 ans, le salon Laval Virtual en a donc mis plein les yeux aux 18 400 visiteurs qui ont parcouru les quelque 9 000 m2 du salon. Ils ont pu découvrir les projets de 323 exposants (start-up, universités, entreprises françaises et internationales). Des enfants pouvaient participer à des petits ateliers. Des adultes qui ne connaissaient rien à la VR ont pu la tester pour la première fois. Mais surtout, le monde entier était réuni à Laval (avec même des exposants chinois et japonais) pour promouvoir les usages de la Réalité Virtuelle et de la Réalité Augmentée.
Laval Virtual : le rendez-vous de la VR internationale
Et de fait, le Laval Virtual ressemble à ce que pourrait être un parc de loisirs du futur. Que de chemins parcourus en deux décennies ! « Il y a 20 ans, il y avait beaucoup d’intentions et d’envies et pas grande chose : une vingtaine d’exposants, une poignée d’entreprises connues comme Silicon Graphics et Barco et quelques animations. Il s’agissait de montrer des projections comme au SIGGRAPH (le salon dédié à la 3D, aux effets visuels, à la réalité virtuelle, et plus récemment aux jeux vidéo, aux applications graphiques sur mobile… NDLR). Les premières éditions permettaient de découvrir des outils utilisés par des industriels pour designer des voitures par exemple. Aujourd’hui, les experts, les passionnés et ceux qui travaillent dans les grandes entreprises sur la RV viennent à Laval », se réjouit Laurent Chrétien, Directeur général de Laval Virtual.
Ce salon n’a pas été uniquement un atelier de ce que l’on pourrait retrouver dans quelques années par exemple au Futuroscope ou dans des salles d’arcade comme celle qui est unique au monde et qui se trouve à Tokyo.
Le Laval Virtual est aussi un rendez-vous pour y travailler et réfléchir à l’avenir de ces technologies. Presque 80 conférences, tables rondes et ateliers ont été animés par des experts comme Paul Debevec, ingénieur Sénior VR et professeur de recherche auxiliaire en informatique chez Google VR et comme Mel Slater, professeur d’environnement virtuel à l’University College de Londres.
Parmi les conférences intéressantes, il y avait celle consacrée aux mondes persistants et les technologies immersives et une autre qui a abordé l’expérience VR de demain.
Comme tout salon qui se respecte, il y a eu un concours. Les participants étaient répartis dans différentes catégories : transport, sécurité, sport… Preuve du succès de ce salon, 159 dossiers avaient été déposés, soit une augmentation de plus de 50 % par rapport à 2017.
Super héros
Parmi les 12 lauréats, il y a eu notamment « Gum Gum Shooting » dans la catégorie Sport & Leisure. Développé par une équipe du Tokyo Institute of Technology, l’appareil donne l’impression d’avoir un bras qui s’allonge, comme si on possédait un super pouvoir, pour atteindre une cible lointaine. Sensation garantie, car l’appareil reproduit l’allongement de la peau du bras et les variations du poids du bras.
Histoire d’innover, le Salon Laval Virtual a aussi accueilli l’exposition d’art internationale « Recto VRso ». Elle a permis aux 2000 visiteurs de découvrir les 14 œuvres sélectionnées. Pour les responsables du salon, cette exposition a permis de conquérir de nouveaux espaces bien réels en s’installant en ville. Indispensable, car le Laval Virtual se trouve un peu à l’étroit. En accueillant de plus en plus d’exposants, les organisateurs ont dû monter des tentes sur son parking. Laurent Chrétien a d’ailleurs indiqué que d’autres lieux pourraient recevoir des animations lors des prochaines éditions.
Des contraintes qui sont, là, bien réelles et non plus virtuelles.