Dire qu’Intel a tenu la première marche du podium des processeurs durant quelques années est un doux euphémisme. Mais AMD a rebombé le torse en même temps que sa gamme en 2017 et ne manque pas de projets pour l’avenir. Lisa Su, la présidente, en a dévoilé les contours.
Intel garde les faveurs du grand public lorsqu’on évoque les processeurs et NVIDIA semble être le seul à briller sur le marché des cartes graphiques. Pourtant, AMD continue son petit bonhomme de chemin, parfois un peu en dehors des projecteurs. Aussi, on ne doit pas oublier que les Radeon sont au cœur des architectures des PlayStation 4, de la Xbox One, tout comme des iMac ou encore de la future Ataribox. 2017 a été l’année du grand retour de la marque sur le devant de la scène même si certaines gammes sonnent creux. Il n’est pas question pour le fondeur de perdre cet élan. Lisa Su l’a prouvé en dévoilant le programme sur les trois prochaines années.
Des progrès sur la mobilité
AMD a terminé 2017 avec deux processeurs dits APU car dotés d’une partie graphique ; le Ryzen 7 2700U et le Ryzen 5 2500U. 4 cœurs, 8 threads, 3.8 GHz pour le premier et 3.6 GHz pour le second. L’accélération graphique est assurée par 10 CUs (unités de calcul) pour le premier, 8 pour le second. Rappelons à titre de comparaison que la Vega 64 possède 64 CUs.
Au premier trimestre, 2018, le fondeur complète sa gamme avec un Ryzen 3 2300 U à 4 cœurs avec 6 CUs et un Ryzen 3 2200 U à 2 coeurs, mais 4 threads garnis de 3 CUs. Ce n’est pas avec de telles configurations que l’on fait tourner Witcher 3 en 4K, mais l’idée est de s’immiscer dans le pré carré d’Intel sur le marché des portables polyvalents et des ultras. Et ce n’est pas tout, le second semestre verra arriver une gamme pro spécialement conçue pour améliorer la productivité et la sécurité, histoire de ne pas délaisser les entreprises.
Si l’on ajoute à ces produits l’accord historique avec Intel pour fournir des Core i5 et i7 augmentés d’une puce Radeon Vega, on comprend qu’AMD diversifie les offres pour se refaire une belle place sur un marché de la mobilité dont il avait pratiquement disparu.
Du côté du bureau
Toujours dans le registre des APU, début février sont sortis deux autres processeurs destinés au desktop. Le Ryzen 5 2400G arbore 4 cœurs (8 threads) à 3.9 GHz et embarque 11 blocs CUs pour un tarif de 169 $. Le Ryzen 3 220 G compte lui aussi 4 cœurs sans SMT, et 8 CUs pour un tarif de 99 $.
Tous deux compatibles avec le socket AM4, il suffit d’une mise à jour sur les cartes les plus anciennes pour accueillir ses processeurs. Là encore, une solution pour proposer à prix réduit deux processeurs polyvalents et capables de lancer des titres peu gourmands. Une stratégie qui n’est pas sans rappeler celle qui accompagnait les CPU A6, A8 et A9 et qui (nous) permettait de vous proposer des références en AMD à des tarifs plus accessibles qu’un Intel à même niveau de performances.
Au registre des bonnes nouvelles, Lisa Su a annoncé une baisse de prix pour l’ensemble des produits Ryzen 1000 afin d’écouler les stocks à l’arrivée de la génération suivante. C’est ensuite au mois d’avril que sera lancée l’architecture Zen+ destinée à accueillir les Ryzen 2000. La finesse de gravure passera à 12 nm (contre 14 actuellement). AMD estime que le gain de performance est de l’ordre de 10%, promet des améliorations au niveau de la latence et inaugure pour l’occasion le mode turbo Precision Boost 2.0. Le socket reste l’AM4.
Dans le registre des informations un peu plus floues, Lisa Su a évoqué le Threadripper 2 mais sans trop s’étendre sur le sujet si ce n’est qu’on devrait le voir arriver au second semestre.
Elle a aussi abordé le Zen 2 qui accueillera les séries 3000. Comme prévu, cette génération passe à la gravure en 7 nm. La technologie est dans la boîte, mains ne comptons pas la voir arriver avant 2019. Le cycle de vie sera d’ailleurs assez court puisque le Zen 3 (gravé à 7 nm+) pour Ryzen 4000 est attendu pour 2020.
Quid des cartes graphiques
Voilà un secteur sur lequel AMD s’est montré pour le moins évasif. La version 7 nm de la RX Vega est bien dans les tuyaux, mais elle sera cette année réservée au marché professionnel. Le grand public n’y aura pas accès avant 2019. Le segment mobile écopera d’un Radeon Vega très fin mais trop peu d’informations ont filtrées pour le moment. On sait enfin que l’architecture Navi arrive l’année prochaine et AMD évoque déjà la seconde génération (7nm+) d’ici 2020, mais cette faim de perspectives et de long terme ne fait pas oublier la difficulté, à l’heure actuelle, de faire face à NVIDIA.