par Denis P., chargé de contenus et passionné des contenants. Feu CM et héraut de la cuisine (ce qui n’a strictement rien à voir), il aime toucher à tout le High-Tech sans en être un technicien. A tout de même une forte propension à perdre son temps dans les photos et jeux vidéo.
En plus de 15 ans, il a rapetissé mais s’est élargi et a pris du poids ! Les effets de l’âge ? Oui et non, les effets de la mode surtout car c’est de téléphone portable, désormais smartphone la plupart du temps, dont nous allons parler. Alors qu’à mon premier achat, j’avais l’impression d’avoir une brique dans la poche, j’estime aujourd’hui avoir un modèle pas si encombrant que cela et pourtant il l’est plus que le premier. Les technologies mais surtout les usages ont tellement tout changé…
Cette semaine, c’est la journée mondiale sans téléphone portable ! Enfin, durant trois jours plutôt, du 6 au 8 février. Autant vous dire que je ne m’y suis pas plié. Entre la famille et les trophées Clash Royale que je me devais de récolter, je fais partie de ceux qui ont bien du mal à se passer de leur smartphone ! Et pourtant je téléphone assez peu.
Cela fait un moment que les téléphones portables ne se limitent plus à la voix et à quelques bouts de texte sur écran monochrome. Mais sans refaire l’histoire, un coup d’œil dans le rétroviseur de la téléphonie mobile est parfois étonnant voire amusant. Car comme dans à peu près tous les secteurs du High-tech, les évolutions technologiques se transforment parfois à une « course au… » bien orchestrée par les départements marketing des constructeurs.
Grand, petit, grand…
Si je suis assez vieux (snif) pour avoir connu ces gros combinés sur lesquels composer un numéro consistait à mettre ses doigts dans une grosse roue avec des trous, j’ai très rapidement adopté le téléphone portable une fois le foyer familial derrière moi. Alcatel puis Sagem B510, mes 2 premiers combinés étaient des portables qui à l’époque étaient considérés comme plutôt massifs. Pas au regard de l’offre disponible, elle était encore limitée, mais de la taille de ma poche. Pour certains, trimballer un si gros objet était saugrenu.
Rapidement, les départements de R&D se sont penchés sur la miniaturisation des mobiles et sur leur form factor. Slider, clapet ou compacité type Nokia 8210, c’était la course au plus petit qui peut aujourd’hui faire sourire quand on voit l’essor des phablettes ! Les écrans tactiles sont passés par là… Aujourd’hui, il n’y a guère plus de débat sur la forme. Malheureusement d’ailleurs vu les nombreuses références aux physiques similaires. Quant à la taille, la question est plutôt grand ou très grand.
Et demain ??? Vu nos usages, difficile de croire à nouveau bouleversement sur ce point.
Toujours plus
Évidemment, mon premier téléphone ne disposait pas de capteur photo. En même temps, j’aurais eu l’air fin à montrer un cliché en monochrome vert sur un écran grand comme un timbre poste ! Mais après la course à la miniaturisation, les constructeurs se sont rapidement écharpés sur les qualités technologiques des téléphones portables : la qualité de réception (à l’époque de la 2G) bien sûr, mais aussi les fonctions annexes avec les premiers jeux et au début des années 2000 donc, l’apparition des capteurs photo. Et autant vous dire (ou souvenez-vous, c’est selon) qu’on était gâtés avec des résolutions à moins de… 0,5 Mpx sur les Sharp J-SH04 et encore Samsung SCH-V200 !!
La fonctionnalité plaira toutefois et les marques ont enclenché la course aux mégapixels dans nos téléphones (comme dans nos APN) aboutissant à la naissance d’un terme aujourd’hui disparu : le photophone (il y eut aussi le musicphone mais qui s’est moins inscrit dans la durée).
Aujourd’hui, rares sont les personnes qui accepteraient d’acheter un mobile sans capteur photo digne de ce nom, sans parler de la mode des selfies. En haut de gamme, la qualité est impressionnante et ces smartphones marchent clairement sur les platebandes des compacts photo. La photo mobile est clairement en essor et les axes de progression se situent aujourd’hui surtout sur les modes de prises de vue et technologies pour répondre encore plus efficacement aux besoins (sensibilité à la lumière, mode rafale ou HDR…)
Dans la même veine, les départements marketing des fabricants ont joué (et jouent encore parfois) la course à la puissance en mettant en avant le processeur : 4 cœur, 8 cœurs, noms exotiques, le grand public n’y a pas été nécessairement sensible si ce n’est sous l’angle de l’usage. « Si ça rame, c’est que ce n’est pas bon ! ». Résultat, l’expérience utilisateur primant sur la dénomination des composants, peu sont aujourd’hui capables de donner le nom et la puissance du processeur de son smartphone (plus d’infos dans notre guide d’achat) !
Reste que cette évolution des composants engendre des évolutions d’usage et n’est donc pas prête de s’arrêter.
Téléphone ou micro PC portable ??
Les préoccupations autour de nos smartphones ont également beaucoup changé. Là où avant il était question de zone de couverture (« tu captes ou tu captes pas ? ») et de minutes d’appel (« tu peux me rappeler, je n’ai plus de crédit »), on pense maintenant données consommées et applications. Merci l’évolution des forfaits et la généralisation du haut débit.
J’ai ainsi constaté qu’avec mon smartphone, je fais beaucoup de choses sauf… appeler ! Et ce n’est plus étrange, les messageries instantanées de tous poils étant passées par là. Non, aujourd’hui, je joue et je lis (j’ai su résisté à l’irruption des réseaux sociaux sur mon précieux). Mon Moto G 3G fait donc plus office de console nomade et de liseuse électronique que d’outil de communication personnel ! L’arrivée des magasins d’application sur tous les OS mobiles, et évidemment celui d’Apple en tête, a considérablement modifié nos habitudes. Besoins professionnels ou particuliers, il y a des tonnes d’applications pour faire à peu près tout (et parfois rien). Résultat, le mobile est sans cesse dans notre main, un coup pour s’orienter, un autre pour faire ses courses ou terminer un défi pour gagner de l’XP entre 2 trams.
Une vraie folie diront certains qui semblent toutefois se calmer : la société Flurry qui étudie les pratiques mobiles outre-Atlantique signale dans son étude publiée en début d’année que l’usage d’applications continue de croître mais moins vite qu’avant (+11% l’année dernière contre +58% en 2015).
Il faut dire que le smartphone n’a jamais autant mérité son surnom de couteau-suisse numérique. Après avoir « tué » les baladeurs MP3 ou encore les GPS embarqués, cet indispensable du quotidien s’affuble de nouvelles fonctions régulièrement, venant par exemple clairement empiéter sur le tout nouveau monde des objets connectés. Hégémonique. Qui lui résistera ? Pas moi en tous cas, j’espère bien monter d’arène et continuer à éviter les bouchons le matin ! Par contre, lorsque nous montrerons nos premiers modèles aux prochaines générations, il ne faudrait pas s’étonner de leurs réactions hilares !
PS : au cours de la rédaction de cet article, nous avons eu une pensée pour ceux qui nous ont « quitté ou presque » : wap, i-mode, Sony Ericsson, Blackberry (pour le presque !), Motorola (en son nom propre), Sharp…