Quand on évoque la cryptomonnaie, on pense forcément au Bitcoin, mais elle n’est pas la seule ! Il y aurait près de 5 000 monnaies complémentaires dans le monde. Elles reposent toutes plus ou moins sur le même principe : des utilisateurs qui veulent faire des transactions et des « mineurs » chargés de les vérifier et de les consigner dans un registre.
L’univers des « monnaies » numériques est mouvant ! Tout le monde ou presque connaît le Bitcoin. Mais qui se rappelle, ou a déjà entendu parler, des Amazon Coins dont le cours actuel est très bas (500 Amazon Coins reviennent à 4,90 € en janvier 2018 !) ? Et qui se souvient de la pionnière ? Il s’agit du Linden Dollar, échangé dans le monde virtuel Second Life en 2003.
Il existe donc de nombreuses monnaies numériques ou cryptomonnaies. Comme toujours, l’inconnu fait peur et favorise tous les fantasmes. Dans le cas présent, elles ne serviraient qu’à acheter de la drogue et des armes ! Cette caricature trouve son fondement dans l’affaire Silk Road. En 2013, le FBI ferme ce site qui s’appuyait sur le Bitcoin pour vendre de la drogue. Une vision caricaturale. Ces monnaies doivent être considérées comme une base pour « construire » des services décentralisés et plus sécurisés.
Voici quatre autres « monnaies » majeures après le Bitcoin, selon le classement établi par Coinmarketcap.com en fonction de leur capitalisation boursière.
ETHEREUM
Date de naissance : Juillet 2015
Principes
Ethereum repose sur trois piliers : un réseau opérateur, un registre des transactions (une Blockchain) et une cybermonnaie dénommée l’Ether. Autre particularité : le niveau de difficulté du minage est moins contraignant que le Bitcoin, ce qui permet aux « mineurs » de bénéficier d’une récompense plus élevée.
Il arrive de temps en temps que le réseau soit paralysé à cause d’un problème technique au niveau d’un gestionnaire de porte-monnaie. Le dernier en date remonte à début novembre. Un bug (ou une faille de sécurité ?) chez Parity a entraîné le gel accidentel de plus de 100 millions d’euros en Ethereum (abrégé ETH).
Avantages
À la différence du Bitcoin, ce réseau est aussi employé pour créer et exécuter des « smart contracts ». Il s’agit de programmes informatiques décentralisés et hébergés au sein d’une Blockchain. Cette « chaîne de blocs » correspond à des transactions (opérations d’écriture dans la chaîne) rangées dans un ordre déterminé, ce qu’on appelle des blocs.
Le site blockchainfrance.net décrit bien l’application smart contracts en s’appuyant sur des exemples concrets.
RIPPLE
Date de naissance : Mai 2012
Principes
Ce n’est pas un réseau décentralisé, mais un système de paiement en mode P2P et un logiciel permettant des transferts de fonds à moindres frais. Une soixantaine d’institutions financières l’utilisent parmi lesquelles UBS, UniCredit ou encore la Banque Nationale d’Abu Dhabi pour des transactions à l’étranger !
À la différence des Bitcoins et des Ethers, il n’est pas possible de « miner » des Ripples. Ils appartiennent tous à la société américaine Ripple Labs.
Avantages
Les échanges sont beaucoup plus rapides qu’avec les Bitcoins, quelques secondes contre environ 3 heures pour la « star » des cryptomonnaies.
NEM
Date de naissance : Juin 2014
Principes
Acronyme de New Economy Movement (Mouvement pour une Économie Nouvelle), il a été développé par la Fondation NEM.io. Il s’agit d’une plate-forme cryptographique fonctionnant en mode P2P. Le NEM permet de transférer de l’argent au sein de cet écosystème. Mais il propose aussi une messagerie P2P sécurisée (protocole de chiffrement).
Il reprend le principe de la Blockchain, mais il s’appuie sur une technologie propriétaire. Résultat, il n’y a pas de minage. Les ordinateurs raccordés à ce réseau reçoivent des « récoltes » en fonction du nombre de transactions transmises.
Avantages
Les échanges sont rapides car les nœuds (les PC de ce réseau) sont synchronisés de façon automatique. Ils sont également sécurisés car les transactions reposent sur la « proof of importance », c’est-à-dire la réputation du nœud.
IOTA
Date de naissance : Octobre 2015
Principes
Imaginé dès 2014 par une start-up spécialisée dans les microprocesseurs pour des objets connectés (d’où la référence à l’internet des objets ‒ IoT, « Internet of Things »), il ne repose pas sur une Blockchain et le minage. Elle s’appuie sur la technologie Tangle (une Blockchain maison pour schématiser) permettant de raccorder des terminaux mobiles et des objets connectés. Chaque appareil représente une transaction reliée à deux autres. Pour assurer un transfert, il faut en effet vérifier deux précédents échanges.
Le IOTA est adapté aux gros volumes de micropaiements sans frais (car peu de ressources utilisées).
Avantages
Il n’y a pas de frais de transaction.