Paris, Philadelphie, Gelsenkirchen, Lisbonne ou encore Istanbul… Toutes ces villes ont un point commun plutôt inattendu. Elles hébergent en effet toutes un club de sport qui vient ou veut faire l’acquisition d’une structure esport. Dernier en date, le club NBA (basket) des Philadelphia Sixers s’est payé 2 équipes, Team Dignitas et Apex. Signe de l’importance grandissante du mouvement ?
C’est la succession des annonces en 2016 qui a (re)mis le sujet sur le devant de la scène (esport). Avant l’annonce des Philadelphia Sixers, c’est le club européen de football Schalke 04 (Allemagne) qui a annoncé son investissement en mai dans une équipe de League of Legends en rachetant Elements. Et on apprenait à la rentrée que la structure du Paris Saint-Germain pourrait rapidement s’étoffer avec elle aussi une « division » esport. Les rumeurs font même état d’un rapprochement avec Millenium, désormais détenu par Webedia.
Pourtant, le rapprochement entre sport et esport avait déjà commencé auparavant. Ainsi, c’est en 2015 qu’un premier club professionnel, le Besiktas Istanbul investissait ce milieu, bientôt suivi par des Manchester City, Valence ou encore le Sporting Portugal mais avec une moindre importance et un succès mitigé.
Alors que le jeu vidéo est régulièrement pointé du doigt sur le plan sociétal, l’arrivée de si gros acteurs est-elle symptomatique d’un virage dans l’esport ? Difficile à statuer de suite mais il révèle de l’importance du mouvement. Évidemment, le phénomène s’explique surtout par des données économiques. Il n’a pas échappé à ses poids lourds que l’expansion du esport s’accompagne d’opportunités mercantiles (« Il y a un marché qui s’est créé et est devenu un produit que 250 000 personnes dans le monde regardent » soulignait ainsi le Greg Richardson qui va superviser le projet), . Même s’ils ont beau jeu de souligner d’abord qu’ils vont apporter quelque chose à la discipline de par leurs structures, leurs méthodes et leurs moyens.
« On veut créer un environnement propice, avec l’hygiène de vie adéquate du sportif de haut niveau. Pour performer à cette échelle, des heures de pratique devant son écran ne suffisent pas. Notre objectif c’est aussi de faire comprendre aux plus vieilles générations ce qu’est l’eSport, et qu’elles acceptent qu’on puisse faire carrière comme professionnel de jeu vidéo » explique J. Toft-Andersen, manager de l’équipe de Schalke.
Ne vous méprenez pas, point de philanthropie ici mais un double objectif : renforcer l’image de marque de ces entités mais aussi ne pas passer à côté de la poule aux œufs d’or ! Sans que l’on puisse évaluer les conséquences de la professionnalisation à l’extrême sur ladite gallinacée (on peut par exemple se demander si les compétitions seront fermées sur un petit nombre de jeux)…