Progressant avec la tendance de fond du DIY ou « fait à la maison » depuis quelques années, l’impression 3D est sortie du monde industriel pour percer chez le grand public. Depuis 2010, des solutions tentent de s’imposer auprès du grand public … mais sans vraiment réussir jusqu’à il y a peu : présentée comme aussi simple d’utilisation que l’impression papier, l’impression 3D ne l’était finalement pas vraiment à l’usage. Heureusement, les choses changent enfin et annoncent des lendemains qui chantent.
Apparue dans les années 80 comme un procédé de prototypage industriel, l’impression 3D a longtemps été l’apanage du monde professionnel qui en a multiplié les usages : de la prothèse médicale au bijou en passant par le petit outillage de remplacement. Pourquoi pour les pros ? Parce que la création des modèles demandait de bonnes connaissances en CAO (conception assistée par ordinateur) et une puissance informatique trop importante pour les PC grand public. Et les imprimantes elles-mêmes étaient lourdes et très coûteuses. Le changement commence en 1988 quand Scott Crump a l’idée d’utiliser un pistolet à colle chaude pour fabriquer un jouet à sa fille. Un an plus tard, il fonde Stratasys, un des pionniers de l’impression 3D et automatise le processus. Cela aboutira aux premières imprimantes 3D à filament, aujourd’hui vendues pour les professionnels et le grand public.
Plus de puissance à la portée du grand public
Au fil des progrès de l’informatique, les temps de calcul nécessaires à la conception de modèles 3D ont diminué. L’open source s’est emparé de la conception 3D et a donné le coup d’envoi à des logiciels gratuits, plus simples et moins gourmands en puissance. L’arrivée du cloud permet ensuite à des éditeurs comme Autodesk de proposer des logiciels où le calcul ne se fait plus sur l’appareil de l’utilisateur (ordinateur, tablette ou simple smartphone), mais sur les serveurs de l’éditeur.
Du coup, à l’évolution technique a répondu l’évolution des usages. Partie du monde industriel – particulièrement dans l’aéronautique et l’automobile -, l’impression 3D a non seulement conquis de nouveaux secteurs pro – les architectes, les bijoutiers ou le monde médical – mais de nouveaux secteurs grand public. Elle a en particulier favorisé l’essor du phénomène des « makers » : des bidouilleurs qui souhaitent sortir de la consommation passive pour innover, fabriquer ou réparer eux-mêmes leurs objets grâce à l’impression 3D. Ces derniers se sont imposés tout d’abord dans le milieu du modélisme et des amateurs de drones pour créer pièces et nacelles. Cette créativité a boosté l’exposition médiatique de l’impression 3D et poussé les constructeurs à trouver une réponse à l’engouement du grand public. Simples d’utilisation ou plus complexes, les imprimantes 3D se sont ainsi rendues plus accessibles. Chez Materiel.net, la promesse technologique révolutionnaire portée par les imprimantes 3D nous a amené à être l’un des premiers e-commerçants à vous proposer des solutions.
Des imprimantes 3D monochromes à l’achat, multicolores en location
Avec quelle technologie ? S’il existe aussi des stylos 3D, ce n’est pas le plus satisfaisant. La technique la plus abordable, aussi bien au point de vue des machines (de 400 € pour les modèles à monter soi-même à près de 5000 € pour le haut de gamme) que des consommables (entre 25 et 50 € la bobine) pour le grand public est l’impression par dépôt de matière fondue (le filament). L’appareil chauffe du fil de plastique et le dépose par couches successives sur un plateau jusqu’à former l’objet . En revanche, les imprimantes de ce type n’utilisent qu’une ou deux buses, et donc une ou deux couleurs de fils différentes.
La deuxième technique disponible est la stéréolithographie où une source de lumière va sculpter de la résine liquide photosensible en la solidifiant. Hormis l’Ember lancée par Autodesk et quelques modèles chinois, il existe encore peu d’imprimantes 3D de bureau abordable avec cette technique, qui imprime également en monochromie, car elle a surtout été déployée dans le monde professionnel (prothésistes dentaires, bijoutiers, ingéniérie, R&D…).
Enfin, la méthode du polyjet s’apparente le plus à celle des imprimantes jet d’encre couleur : on projette des gouttes de polymère sur un plateau en constituant peu à peu l’objet par superposition. Cette méthode, nettement plus chère (comptez quelques dizaines de milliers d’euros par imprimantes), permet de restituer la couleur. Ces machines, grandes comme des congélateurs, sont principalement utilisées par les services d’impression à la demande que vous pourrez trouver sur le Web ou dans certains magasins ou bureaux postaux.
Le choix est donc là désormais, d’un point de vue matériel. Et avec les banques de fichiers 3D qui commencent à s’imposer, il est aujourd’hui beaucoup plus simple de trouver des modèles à imprimer pour fabriquer une pièce de rechange, imprimer une figurine ou encore créer un objet. Mais nous en parlerons dans un prochain billet.
Débuter avec l’impression 3D
Vous voulez tenter l’aventure de l’impression 3D ? Outre une imprimante et des consommables que vous faut-il ?
– Des modèles d’impression 3D que vous pourrez trouver en ligne sur 123dapp.com, sketchfab, thingiverse ou 3dvf.com
– Des logiciels pour les personnaliser et vérifier qu’ils sont compatibles avec une impression comme MeshMixer d’Autodesk ou MiniMagics de Materialise, tous deux gratuits, en attendant de passer à d’autres logiciels plus complets pour concevoir vos propres modèles 3D. Autodesk en propose plusieurs gratuits à partir de son site accessibles sur tablettes, smartphones ou ordinateurs, gratuits et assez faciles pour débuter.
– Et bien sûr, une imprimante 3D que vous trouverez sur notre site !!