Vous trouvez l’affaire Huawei/Android haletante ? Celle qui s’annonce autour du Ray Tracing et des nouvelles générations de GPU n’est pas mal non plus. NVIDIA peut se faire déborder par AMD (voire Intel !), une solution logicielle suffirait à sublimer nos moteurs de jeux… S’en est presque trop pour nos petits cœurs.
On enterre parfois trop vite ceux que l’on a portés aux nues quelques semaines auparavant. Le Ray Tracing en a fait les frais. Les démonstrations faites par NVIDIA en 2018 impressionnèrent l’auditoire avant d’enflammer le Web : enfin une lumière gérée dynamiquement avec un rendu proche de la réalité. Les moteurs de jeux de Battlefield V et Metro 2033 s’enrichissaient de mille reflets. Puis les cartes sont sorties à des tarifs… comment les décrire… rayonnants… suivis de tests benchmark parfois peu flatteurs. V’la t’y pas que le framerate de nos machines équipées en RT s’abaissait à celui des consoles.
Marqué du sceau de l’infamie, NVIDIA aurait presque dû faire amende honorable avant de renoncer. Ils ont fait mieux que ça en retravaillant la partie software afin de mieux exploiter une série de cartes graphiques qui restent des monstres de puissances. Le géant vert aurait-il confondu vitesse et précipitation ? Nous allons y revenir, mais passons en revue quelques annonces pour étayer notre propos.
Si la qualité époustouflante du Ray tracing se fait au détriment des performances, le DLSS redonnait du souffle au GPU. Un gain de près de 40 % selon Nvidia.
Revenons d’abord à Intel. Le leader des processeurs a annoncé que la carte graphique Xe prévue pour 2020 supportera le Ray Tracing. Plait-il ? Un nouveau concurrent ? Pas vraiment, en tout cas pas encore, puisqu’il s’agit d’une carte dédiée au marché professionnel.
L’information à noter est qu’elle renferme une accélération hardware consacrée au RT, ce qui en fait un parfait allié pour les petites mains de l’imagerie 3D. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si Intel a présenté cette technologie à un parterre de professionnel de l’animation cinématographique. Mais rien ne l’empêche d’attaquer ensuite le grand public. A la question « Le Ray Tracing est-il mort ? » nous commençons à apporter quelques éléments de réponses.
AMD en embuscade
Sans doute avez-vous entendu parler d’un bidule qui se branche sur un téléviseur. La quatrième version va probablement atteindre les 100 millions d’unités vendues, ce qui la place loin derrière le PC… Mais cessons de titiller les rageux et recentrons le débat ! Sony, absent remarqué d’un E3 qui s’annonce crucial, ne cesse de communiquer sur sa PS5. Le géant du jeu a notamment annoncé que la bête supporterait le Ray Tracing et, ô surprise, a dévoilé que l’estampille AMD se retrouverait dans les entrailles de la machine, comme pour la génération précédente, soit dit en passant.
NVIDIA reste le grand gagnant de la vente aux particuliers dans nos machines préférées, les PC. C’est un fait incontestable, mais pas immuable. AMD laisse courir les rumeurs sur ces GPU au moment où nous écrivons ces lignes, mais la lumière va vite être faite sur Navi, sa prochaine génération.
Le responsable produit de Sapphire a lâché quelques « informations » à ce sujet, notamment qu’aucune partie matérielle ne serait réservée au Ray Tracing mais que celui-ci pourra être géré de façon… logicielle. Et pour cause, toutes les cartes en sont capables, le moteur CryEngine l’a parfaitement illustré avec sa vidéo de démonstration Neon Noir basée sur DirectX 12 et l’API Vulkan. Comme une image vaut mieux qu’un long discours, regardez la vidéo ci-dessous.
Au début de la vidéo, Crytek explique clairement qu’il s’agit d’un calcul de la lumière en temps réel qu’il est possible d’effectuer depuis des cartes graphiques AMD ou NVIDIA.
La concurrence d’AMD est à n’en pas douter l’un des facteurs qui ont incité NVIDIA à se hâter sur le Ray Tracing. Comme nous l’avons vu, les consoles restent fidèles à la firme de Lisa Su, présidente d’AMD, et l’adhésion récente de Google pour Stadia n’aura fait que renforcer sa position sur le secteur professionnel. Un rocher dans la chaussure avant le lancement d’un GeForce Experience qui peinera à se faire une place sur le marché déjà encombré du jeu dans le nuage.
Et comme si cela ne suffisait pas, le concepteur anglais Imagination Technologies a présenté une accélération matérielle, le PowerVR, capable de s’installer sur n’importe quelle carte graphique pour décoder le Ray Tracing avec au moins la même efficacité que les RTX de la firme de Santa Clara.
Le Ray Tracing va donc très bien, merci pour lui ! Il s’invite notamment dans les prochains moteurs Unity, Frostbite Engine et Unreal Engine. Mais son avenir pourrait très bien se trouver dans un rendu logiciel, donc accessible à tous et sur n’importe quelle plateforme, ou dans une solution matérielle alternative à celle de NVIDIA. Le leader des cartes vidéo le sait, aussi il a montré les muscles, sans doute trop vite, trop tôt. C’est désormais à la concurrence de dévoiler ce dont elle est capable.