Hibernatus, Idiocracy, Interstellar… Le point commun de ces films : l’hibernation humaine. Ce phénomène moult fois traité dans la fiction est aussi un graal scientifique. D’autant plus qu’il pourrait faciliter l’exploration et la conquête spatiale. Et nous sommes loin de la chimère puisque l’entreprise américaine SpaceWorks annonce des premiers tests sur des animaux pour 2018.
La réalité serait-elle en passe de rejoindre la fiction ? Après avoir reçu un nouveau soutien financier de la part de la NASA, SpaceWorks prévoit en effet des premiers tests de vols spatiaux sous hibernation dès l’année prochaine. Bien sûr, on ne parle pas là d’un long voyage stellaire mais de premiers pas et sur des animaux.
C’est un ensemble de facteurs qui a permis de telles avancées. Il y a bien sûr la connaissance humaine sur les états d’hibernation mais aussi les progrès scientifiques sur le monitoring métabolique, la nutrition et surtout l’hypothermie thérapeutique : en abaissant la température du corps, on réduit la pression sanguine et l’activité cardiaque. Cette technologie existe déjà mais « notre but est de passer de jours et semaines à des mois » annonce son PDG John A. Bradford, PDG de Spaceworks.
Un fait quasi divers (sans mauvais jeu de mot) a participé à cette confiance en l’extension de cet état : en 2006, un Japonais a survécu pendant plus de 20 jours à une chute en montage parce que son corps était passé dans un état proche de l’hibernation et ce en dépit de pertes de sang.
L’« Open Space » de l’espace
Puisqu’il faudrait plusieurs mois pour rejoindre Mars ou toute autre éventuelle colonie, l’hibernation spatiale semble le meilleur moyen de se lancer dans ces longs voyages. La technique de l’hypothermie thérapeutique pourrait être adaptée aux vols spatiaux en mettant à profit le monitoring par des machines.
Pour autant, les conséquences sur le corps peuvent être nombreuses et restent relativement méconnues. Il y a tout d’abord l’inactivité pendant les périodes de « stase ». La solution pourrait se trouver dans la stimulation électrique des muscles. SpaceWorks semble aussi miser sur des cycles d’hibernation partiels afin qu’il y ait toujours un ou plusieurs membres de l’équipage « réveillé(s) ».
Enfin, pour des raisons logistiques et économiques, n’espérez pas être tranquillement en hibernation dans votre « pod » : l’entreprise américaine mise plutôt sur des chambres contenant plusieurs personnes. Même s’il serait plus performant de contrôler chaque personne, SpaceWorks a imaginé mutualiser les technologies de refroidissement/réchauffement du corps.
Malgré ces progrès, nombre d’entre nous ne verrons l’aboutissement de telles recherches tant les freins restent nombreux. À moins de se mettre en état d’hibernation dès maintenant…