Avertissement : la saga Football Manager n’est pas à mettre entre toutes les mains. Et surtout pas celles des passionnées de ballon rond tant elle peut réduire votre vie sociale à peau de chagrin :p L’édition 2019 n’échappe pas à la règle, bien au contraire. En tête des ventes Steam la semaine dernière, le titre de Sports Interactive pousse beaucoup plus loin le bouchon tout en permettant aux néophytes de s’y plonger. Lançons-nous donc dans l’évaluation de ce FM2019 qui ne peut être à proprement parler un test…
Ce qu’on en pense
Il y a grosso modo deux manières de juger Football Manager. Simulation obscure plus proche d’un tableau Excel pour certains, plongée exhaustive dans le monde des entraineurs de foot pour les autres. Si vous êtes dans le premier cas ou que vous détestez ce sport, passez votre chemin. Pour les autres, prévenez votre famille d’une légère absence dans les prochains mois… ^^
Mais reprenons un peu de hauteur pour ceux du fond qui n’ont jamais entendu parler de « FM » (han).
Simulation d’entraîneur de football, le titre de Sports Interactive est le (quasi) dernier survivant d’un genre guère prisé. La raison est simple : il se veut tellement réaliste et immersif – en dépit d’une interface qu’on qualifiera gentiment d’austère et complexe – qu’il n’a guère laissé de places aux concurrents. Sa qualité est telle qu’il est même utilisé par certains clubs professionnels depuis un moment.
Concrètement, le jeu vous met dans la peau d’un entraîneur que vous créez de toutes pièces, de ses capacités à son poste (entraineur de club, sélectionneur ou même sans emploi en début de partie) en passant par son physique. Dès lors, vous pouvez gérer tout ou partie des paramètres qui composent la vie d’un entraîneur de football : entraînement, recrutement, mise au point de tactiques, conférences de presse, matches, contrats…
Au gré de vos victoires et de vos défaites, vous faites évoluer votre équipe dans les différentes compétitions et votre carrière (démission, licenciement, nouveau club…). Et c’est là l’une des particularités de FM : il n’a pas de fin. Si l’édition 2019 commence en… 2019, rien ne vous empêchera de jouer pendant des dizaines de saisons virtuelles.
On peut ainsi se retrouver à ne faire qu’une seule carrière en une année IRL. C’est ce qui m’est arrivé avec la version 2018. Il faut dire que votre serviteur est devenu accroc à l’époque de carton rouge, un ancêtre (1996), avant que Championship Manager et L’entraineur ne s’affrontent pour qu’il n’en reste qu’un, baptisé donc Football Manager. Dans le genre drogué du jeu, je me pose là.
Mais revenons en 2019. Faut-il prendre FM 2019 ? Que vous soyez un habitué du jeu ou non, la réponse est simple : 1000 fois oui (j’aurais pu mettre plus de 0 ^^). Et pourtant, je n’en ai pas (encore) arpenté la moitié – et ce ne sera peut-être jamais le cas si encore une fois je mène ma carrière jusqu’à l’année prochaine ^^
Autant le 2018 me semblait excellent puisqu’il améliorait nombre de fonctionnalités (sans compter la MAJ de la base de données mais c’est accessoire tant la communauté FM est active, nous y reviendrons), autant le 2019 me semble redéfinir en grande partie le jeu et être beaucoup plus raccord avec le monde du foot actuel.
Et ce sont les nouveautés de cet opus qui résument le mieux ce sentiment. Désormais votre tactique n’est plus simplement d’être offensif, défensif, pragmatique (coucou D.Deschamps), elle se découpe en phases de jeu : avec le ballon, sans et en phase de transition. Idem pour les entrainements qui ne sont plus généraux mais très précis (ateliers définissables jour par jour) en fonction des caractéristiques que vous souhaitez développer.
Novice du jeu, remballez votre aspirine, Sports Interactive permet à tout un chacun de choisir des éléments prédéfinis quitte à les ajuster plus tard pendant que les plus acharnés pourront tout créer ex nihilo.
Il existe évidemment plein d’autres changements, parfois mineurs, mais qui renouvellent assez bien l’expérience de jeu. Les relations avec les joueurs sont plus poussées et mes premières décisions engendrent plus d’effets qu’avant. À confirmer mais l’immersion y gagne. Même le moteur 3D a soi-disant été revu. Bon, je vous avoue que sur ce point, ce n’est pas non plus Byzance et après avoir salivé sur un Cyberpunk, FM vous donne l’impression de jouer sous Windows 95 (voir plus loin).
Comme tout passionné de ce jeu, je pourrais continuer longtemps comme ça (vous êtes toujours làààà ?). Retenez simplement que si vous aimez la série, vous ne serez pas déçus, si vous ne la connaissez pas, c’est le bon opus pour le faire.
Sur quelle machine ?
Petit indice : il suffit de lire la configuration système recommandée pour comprendre que Football Manager n’est pas ce qui nous fera écouler des containers de RTX. Pour autant, je ne saurais que recommander un bon CPU (Core i5) et un minimum de RAM (8 Go au moins). Ce sont ces éléments qui vous permettront notamment de jouer avec plus de championnats et plus de joueurs dans la base de données. Enfin, pour être plus précis, pour passer moins de temps à attendre entre chaque étape où le jeu simule tout ce qui se passe dans le monde du football.
Un indicateur au moment de la création de la partie vous avertit des performances, ne le négligez pas : en dessous de trois étoiles (sur 5), vous pourrez avoir des temps de calcul vous laissant le temps de chauffer un café ! Côté graphismes, RAS, je ne suis même pas sûr qu’un iGPU ne fasse pas le travail !
Rareté vidéo-ludique
Chaque partie étant complètement différente en fonction de l’équipe choisie (la difficulté augmente notamment en optant pour de petits clubs dans des divisions très basses), il est selon moi impossible de faire un test complet comme on peut le faire sur d’autres jeux solo.
Football Manager est en réalité plein de particularités et de raretés de ce type. À l’heure où la plupart des titres ne peuvent faire l’impasse sur le Online, le mode adapté de FM n’est pas plus attirant que cela.
C’est aussi un jeu où la communauté est extrêmement active tant au niveau des skins d’interface, des facepacks que des bases de données qui peuvent vous permettre de jouer des équipes ou des championnats non inclus. On parle bien là de divisions très basses (en dessous de la CFA pour la France) ou de pays plus qu’exotiques tant FM est également exhaustif sur le nombre d’équipes et de championnats jouables.
Surtout, il s’agit là d’une des grosses richesses du jeu : la base de données est fantastique, faites par des milliers de scouts, souvent bénévoles, qui vont assister à autant de milliers de matches chaque WE avec les jeunes comme avec les Pros. C’est l’une des nombreuses clés du succès de la saga : faire connaître des jeunes joueurs – les fameux wonderkids – dans la fiction avant la réalité : les Mbappé, Geubbels, Arthur et autres Donnaruma étaient bien connus des entraineurs virtuels avant leur éclosion réelle. Et ce ne sont pas les contre-exemples (ahhhh Tsigalko, Freddy Adu et consorts) qui entacheront la fierté des joueurs ayant connu cette expérience.
Bon, vous l’avez compris, je suis intarissable sur le sujet. Je dois néanmoins m’arrêter là, j’ai une causerie à faire à mes Canaris suite à la défaite contre le voisin rennais. J’en connais qui vont prendre des tours de terrain moi…^^