Le vidéoprojecteur à ultracourte focale est beaucoup moins contraignant en termes d’installation qu’un vidéoprojecteur classique tout en offrant une taille d’image comparable. Il a surtout tout pour rivaliser avec l’écran plat… si ce n’est la 4K.
Au cinéma, dans un amphithéâtre ou dans une salle de réunion, nous avons pris l’habitude d’apercevoir le vidéoprojecteur dans notre dos, accroché au-dessus de nos têtes ou posé sur une table au beau milieu de la pièce. Si la majorité des vidéoprojecteurs opèrent encore de cette manière, à longue distance, d’autres n’ont pas besoin d’autant de recul : ils possèdent une ultracourte focale (ou UCF) et sont presque « collés » au mur ou à l’écran de projection, l’écart se comptant en dizaines de centimètres. L’image produite demeure pourtant de grande taille, de l’ordre de 100 pouces.
Un « petit » rapport de projection
Avant de préciser ce qu’est une ultracourte focale, un petit rappel sur le rapport de projection s’impose.
Ce paramètre essentiel mesure les capacités optiques d’un vidéoprojecteur. Il est exprimé sous la forme d’un ou de deux chiffres, selon que le vidéoprojecteur dispose d’un zoom ou non. Exemple : 1,35 – 2 ou plutôt 1,35 – 2:1 en respectant la nomenclature. Dans le cas présent, ce ratio signifie que le vidéoprojecteur nécessite entre 1,35 (zoom mini) et 2 mètres (zoom maxi) de recul pour produire une image d’un mètre de base.
En pratique, il sert à déterminer le recul nécessaire en fonction de la taille d’image désirée, ou inversement, en fonction de la priorité.
De manière conventionnelle, une courte focale est définie par un rapport de projection inférieur à 1. Cette limite est plus arbitraire pour une ultracourte focale et se situe aux alentours de 0,5, voire 0,3. Quelque 30 petits centimètres suffisent alors pour obtenir une image d’un mètre de base, soit l’équivalent d’un écran 16/9 de 44 pouces.
Les bénéfices d’un vidéoprojecteur UCF sont multiples et expliquent son succès grandissant dans l’entreprise, dans l’éducation et maintenant dans le Home Cinéma.
L’utilisation, pour commencer, est envisageable dans une pièce aux dimensions réduites, une petite chambre par exemple.
Ensuite, l’installation est beaucoup moins contraignante. Normalement, un vidéoprojecteur est perché quelque part en hauteur, posé sur un support ou monté sur une potence, elle-même fixée au mur à l’arrière ou au plafond. Il s’agit de dégager le champ de vision pour que nulle ombre ne soit portée sur l’image. Un vidéoprojecteur UCF ne demande rien d’aussi complexe puisqu’il se pose quelques mètres devant les spectateurs, parfois au ras du sol.
Cette position stratégique le rapproche naturellement des sources audiovisuelles, comme le lecteur Blu-ray et la console de jeu, ce qui simplifie le câblage. Le PF1000U de LG va encore plus loin puisqu’il est doté d’un tuner TNT !
Autre avantage, d’ordre technique cette fois : comme la distance entre le vidéoprojecteur et la surface de projection se raccourcit, le besoin en puissance lumineuse diminue. Ainsi, un vidéoprojecteur UCF de 1000 lumens « seulement » permet-il d’obtenir une image visible même quand l’obscurité n’est pas complète.
4K et ultracourte focale : une combinaison encore rare
A contrario, un vidéoprojecteur UCF est un peu plus cher qu’un vidéoprojecteur standard, toutes caractéristiques égales par ailleurs (notamment la définition Full HD). L’optique de type grand angle est en effet plus perfectionnée ou s’accompagne d’un dispositif de rétroprojection, en l’occurrence un miroir convexe externe.
Mais, plutôt que d’être comparé à ses cousins, un vidéoprojecteur UCF peut être opposé à l’écran plat, face auquel il ne manque pas d’arguments. En premier lieu, il se range aisément dans un placard pour disparaître du décor. Ensuite, certains comme le Screeneo 2.0 de Philips sont capables de projeter une image d’une centaine de pouces de diagonale, ce qui est hors de portée d’un écran pour un budget équivalent. Certes, le prix d’un écran de projection est parfois à ajouter, mais la balance penche toujours en faveur du vidéoprojecteur UCF.
En outre, l’apport de technologies comme la source lumineuse LED, dont la durée de vie atteint 30 000 heures, pérennise l’investissement.
En vérité, la différence se joue sur la définition de l’image et sur l’usage.
Alors que l’ultra haute définition (UHD) s’est démocratisée sur les écrans, elle n’existe que sur des vidéoprojecteurs UCF Laser/LED très haut de gamme (chez Sony notamment). A moins d’être très patients ou très riches, les utilisateurs qui ne jurent plus que par les films ou les jeux vidéo en UHD opteront plus volontiers pour un écran plat… ou un vidéoprojecteur 4K classique.
Enfin, même si le PF1000U, encore lui, est doté d’un tuner TNT, on imagine mal le déployer tous les jours pour regarder le journal de 20 heures. Pour regarder la télévision au quotidien, l’écran plat est sans rival. Pour regarder le dernier blockbuster et se sentir « comme au cinéma » dans n’importe quel endroit de la maison, le vidéoprojecteur UCF a aussi son mot à dire.