Dans un avenir proche, les robots humanoïdes pourraient exister et travailler en étroite relation avec les êtres humains. Grâce à l’intelligence artificielle, ils seront capables de gérer une grande variété de tâches et d’objets. Mais leur conception reste encore très complexe…
Selon le rapport 2021 de la Fédération internationale de robotique (IFR) sur l’évolution de la robotique mondiale, plus de 3 millions de robots industriels sont aujourd’hui utilisés dans les usines du monde entier, soit une augmentation de 10 %. En 2020, plus de 380 000 nouveaux robots ont été acquis dans le monde. Ils sont déployés dans de nombreuses industries pour plusieurs tâches, ils s’adaptent aux zones où la présence physique de l’homme est dangereuse.
Si ce marché progresse lentement, celui des robots humanoïdes apparait comme plus prometteur. Il est estimé à 4 milliards de dollars d’ici 2023. Principale raison : le vieillissement des populations et notamment au Japon où plus de 20 % de la population a plus de 65 ans, la plus forte proportion au monde. D’ici 2030, une personne sur trois aura 65 ans ou plus et une personne sur cinq âgée de plus de 75 ans. Au niveau mondial, les personnes âgées de 80 ans et plus représentent 4 % de la population mondiale et 10 % de la population européenne.
Qu’est-ce qu’un robot humanoïde ? Ils intègrent des parties physiques des êtres humains, c’est-à-dire qu’ils ont une tête, un torse et des membres, deux jambes, deux pieds, deux bras et deux mains. À cela s’ajoute l’inclusion d’un visage qui tente de ressembler le plus possible à un visage humain, y compris la possibilité d’ajouter non seulement des traits réels, mais aussi différentes expressions pour communiquer.
Capacités autonomes
Mais le simple fait de ressembler à un être humain ne fait pas nécessairement un robot humanoïde. Il doit également inclure d’autres caractéristiques et fonctionnalités qui permettent de le classer de cette manière. Il doit également inclure certaines capacités autonomes, telles que la capacité de se déplacer, de prendre des objets, de maintenir l’équilibre et autres.
Pour imiter le corps humain, ils disposent d’actionneurs fonctionnant comme des muscles et des articulations, mais avec une structure différente. Pour obtenir le même effet que le mouvement humain, on utilise généralement des actionneurs rotatifs. Ils peuvent être électriques, pneumatiques, hydrauliques, piézoélectriques ou à ultrasons.
Ces différentes caractéristiques montrent que le processus de développement d’un humanoïde est assez complexe. Il nécessite beaucoup de travail et de recherche en particulier à propos des capteurs et des actionneurs ; la moindre erreur peut entraîner un dysfonctionnement.
Pour être plus performants, ces robots sont doués d’une intelligence dite artificielle. Le machine learning leur permet de s’adapter à leur environnement et de continuer à apprendre et à évoluer. De cette manière, les robots humanoïdes peuvent s’améliorer de manière significative dans les tâches pour lesquelles ils ont été conçus.
Des capacités d’élocution
Ils sont d’ailleurs développés pour remplacer les êtres humains dans l’exécution de travaux qui peuvent être dangereux ou pénibles pour l’être humain ou soutenir et accompagner des personnes âgées. C’est le cas de Romeo conçu pour aider les gens dans leurs besoins quotidiens. Pesant une quarantaine de kilos, il est capable de faire diverses choses comme engager la conversation, proposer des jeux et jouer avec elles. Il leur rappelle également leurs rendez-vous (ou des médicaments à prendre), retrouve des lunettes perdues ou compile une liste de courses.
Créée par Hiroshi Ishiguro, le directeur du laboratoire de robotique intelligente de l’université d’Osaka au japon, Erica est l’un des humanoïdes les plus intelligents, avec en particulier des capacités d’élocution. Et si elle ne peut pas marcher, elle peut facilement interagir avec des êtres humains et changer ses expressions faciales en fonction de la conversation.
Elle intègre en effet 15 capteurs infrarouges cachés dans ses « yeux » et une technologie de reconnaissance faciale qui lui permet de suivre facilement les différents visages dans une pièce.
Il existe aussi des humanoïdes chargés de taches plus complexes (manipuler des tournevis) ou imposantes. C’est le cas de HRP-5P (182 centimètres et 101 kg sur la balance) qui a été conçu pour être déployé sur des sites d’assemblage de grandes structures. Il est principalement utilisé sur les sites de construction et des chantiers navals.