Après un développement compliqué, des reports et une communication à l’emporte-pièce avant sa sortie, le studio polonais Techland livre enfin son rejeton. Sanguinolent à souhait, mashup exalté de Yamakazi et de Je suis une légende, il est sans aucun doute l’un des très bons titres de ce début d’année.
Aiden a quelques petits talents utiles dans un monde post-apocalyptique. Il arrive, par exemple, à traverser un pays sans se faire mordre par le premier zombie qui traine. Mieux encore, il pratique le parkour avec une aisance qui lui vaudrait de figurer au générique de Mirror’s Edge. Pardonnez cette introduction un peu décalée, mais il fallait au moins ça pour expliquer ensuite, en cette période pénible, que ce pauvre garçon est plongé dans un monde ravagé par un virus échappé d’un laboratoire. La pandémie a zombifié une grande partie de la population alors que quelques individus pour l’instant plus vivants que morts tentent de s’organiser dans Villedor. Aiden y atterrit pour tenter de retrouver sa sœur dont il a été séparé enfant. Ce fil rouge assez simple reste dans un coin de votre tête alors que vous rencontrez des personnages secondaires vous livrant de nombreuses quêtes annexes. Certains obligent à faire des choix qui ne sont pas sans conséquence sur l’histoire. Jamais de quoi faire basculer complètement le scénario, mais juste ce qu’il faut pour qu’on se sente écouté par le jeu et que nos actions donnent davantage de sens à quelques arcs narratifs.
Tout en déroulant cette histoire principale d’une vingtaine d’heures (nous sommes loin des 500 annoncées par l’éditeur !) vous prendrez un plaisir fou à arpenter les toits de la ville, exécuter des tâches secondaires comme explorer des cavités sombres, réactiver l’électricité dans des stations de métro, escalader des châteaux d’eau ou autres structures qui débloquent des zones de repos en ville. Toutes ces tâches se font au beau milieu de zombies plutôt nonchalants en plein jour et dont certains se changent en prédateurs efficaces le soir venu. Étant vous-même infecté, vous n’avez que peu de temps lorsque la lumière se cache pour survivre entre deux zones UV, seule chance d’éviter de rentrer définitivement dans le royaume des plus morts que vivants. Ainsi Dying Light 2 se transforme en une immense aire de jeu s’ouvrant tranquillement au gré de votre progression. De plus en plus habile dans le parkour et efficace dans la découpe façon bouchère, il vous retiendra des dizaines d’heures, donnant au passage plus de crédit aux promesses de Techland.
La configuration minimale pour profiter de Dying Light 2
Sans être une véritable claque graphique, le jeu impressionne par ses effets de lumière gagnant en intensité lorsque vous avez la chance de pouvoir enclencher le ray tracing et le DLSS. Mais adressons-nous d’abord aux petites configurations telles que celles proposées par Techland pour faire tourner son jeu. Intel Core i3-9100 ou Ryzen 3 2300X, 8 Go de RAM, et une GTX 1050 Ti ou Radeon RX 560 ; vous plafonnerez alors en 1080p à 30 FPS. La solution de passer par les réglages graphiques pour imposer le FSR ou bidouiller dans la partie Avancée vous fera gagner en FPS au risque d’afficher un flou au second plan ou de rendre baveux quelques textures et effets de particules. Sur un jeu mettant le parkour et donc la célérité au premier plan, nous conseillons ces petits sacrifices pour gagner en fluidité. Sinon, la solution est de se doter de davantage de puissance avec une configuration équivalente à notre Falcon. Core i5-12400F, Radeon RX 6600, 16 Go de RAM, vous resterez sur du 1080p, mais sans problème de fluidité, voire du 2K en passant par les réglages avancés.
La configuration maximale pour adorer l’apocalypse
Le moteur C engine et tout ce qu’en a fait Techland est très agréable à regarder même sur une configuration peu gourmande. Toutefois, pour en tirer la substantifique moelle, une machine ultra musclée est de rigueur. Le développeur conseille un Core i5-8600K ou Ryzen 5 3600X, 16 Go de mémoire et une RTX 2060 ou RX Vega 56. Il n’en faudra en effet pas plus pour se régaler en temporisant grandement sur le niveau de détail si l’on enclenche le ray tracing. Le jeu reste toutefois bien gourmand pour ceux qui n’envisagent aucun compromis sur l’aspect graphique. Notre Hornet avec son Core i5 12600K, sa GeForce RTX 3070 et ses 16 Go de RAM vous rendra plus à l’aise en 2K, mais le ray tracing pourrait encore provoquer de sérieuses chutes de framerate. Heureusement le jeu reste visuellement très satisfaisant, même dépourvu des dernier raffinements en matière graphique.
Les défauts rassurants pour la « team flipette » !
On oublie parfois les préventions d’usage lorsqu’on exploite le genre de l’horreur : est-ce que le Dying Light 2 fait peur ? Le plus rédhibitoire est les scènes de combat bien sanglantes, mais dont on peut zapper l’essentiel en développant davantage les capacités de parkour. Autrement, la nuit tombée le jeu entretient une certaine tension, et quelques passages scénarisés ne manqueront pas de vous faire suer sur la manette, mais la journée, il se montre plutôt rassurant dans ses environnements très colorés. Et puis, contrairement à un film, tout n’est pas toujours bien maitrisé. Des PNJ au comportement irrationnel, des erreurs de traduction, quelques scènes affreusement mal jouées feront de temps en temps baisser la tension. Et surtout, cet exaltant terrain de parkour vous fait pousser des ailes (d’ailleurs, vous en aurez réellement, mais ça, c’est à vous de le découvrir) et là, la peur est bien le dernier sentiment qui vous étreint. Ce n’est évidemment pas un titre pour tous, mais il est bien plus sanglant que malaisant.
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