L’édition 2019 du CES de Las Vegas à peine achevée, voici la synthèse des principales annonces et nouveautés dans le domaine du hardware, du gaming et de l’audiovisuel. Comme quoi, ce qui se passe à Vegas, ne reste pas tout le temps à Vegas ^^
Début janvier comme chaque année, le CES de Las Vegas agite l’actualité dans toutes les filières liées aux nouvelles technologies, de l’électronique grand public à l’informatique en passant par l’électroménager, la maison connectée ou encore la mobilité. Si les annonces plus ou moins passionnantes ont foisonné une nouvelle fois, certaines ayant trait au PC et au gaming ont retenu notre attention plus que d’autres. On ne se refait pas !
Commençons par NVIDIA qui a dévoilé, sans surprise, son nouveau circuit graphique RTX 2060, positionné en milieu de gamme et dont la disponibilité est imminente. Celui-ci repose sur la même architecture TU106 que le RTX 2070 et se dote de 1920 unités de calcul à 1365 MHz.
Selon NVIDIA, il se positionne au-dessus du circuit GTX 1070 Ti et devrait permettre de jouer plein pot aux jeux les plus récents en Full HD voire mieux (1440p), avec en prime la prise en charge des techniques propres à l’architecture Turing, dont le Ray-Tracing et l’anti-aliasing DLSS. Le rapport qualité/prix est intéressant avec un premier tarif officiel à 369€.
AMD n’a pas laissé son concurrent occuper seul le devant de la scène et a révélé la carte graphique Radeon VII. Point de bouleversement : c’est une évolution de l’architecture Polaris et de la Radeon Vega, dont la principale innovation réside dans la finesse de gravure, à savoir 7 nanomètres (NVIDIA restant calé à 12 nm). Les performances dans les jeux seraient 30 % supérieures, certes, mais le «hardcore gamer» n’a pas de nouvelle techno à se mettre sous la dent, comme le Ray-Tracing par exemple, alors que le prix équivaut à celui d’une Geforce RTX 2080. Vivement la prochaine génération Navi…
Un dernier mot côté composant avec Seagate. Cet historique du disque dur nous a marqué avec le lancement de ses (premiers ?) SSD M.2 NVMe Barracuda 510 et Firecuda 510 (1 et 2 To). Ces derniers affichent des taux en lecture/écriture et des IOPS supérieurs à ceux d’un 970 EVO par exemple !
PC Portables
On revient à NVIDIA et à ses partenaires, qui ont fait part d’une autre nouveauté, attendue elle aussi : l’arrivée de la génération RTX sur les PC portables gamers, à la fois en version «classique» mobile et en version Max-Q, réservée aux ultra-portables.
Le portable ROG Mothership GZ775 d’Asus a été sans doute l’une des machines les plus en vue au CES. Son clavier est détachable, améliorant le confort du joueur, et les composants, placés au dos de l’écran de 17 pouces (144 Hz, G-Sync), sont refroidis plus efficacement. Et quels composants : RTX 2080 avec 8 Go de mémoire, Core i9-8950HK, trois SSD de 512 Go….
Toujours chez Asus, le ROG Zephyrus S GX735, en raison de son design aminci (2,7 kg), dispose d’un Geforce RTX2080 Max-Q, d’un écran de 17 pouces 144 Hz G-Sync et d’un Core i7-8750H.
Chez Acer, c’est le Triton 900, doté d’une conception convertible, qui s’est fait remarquer. L’écran tactile de 17 pouces adopte ainsi plusieurs positions – standard, tablette, inversée… – et répond à plusieurs besoins. Ce portable Predator embarque notamment un Core i7, 16 Go de mémoire, un circuit RTX2080 avec 6 Go de mémoire. De gabarit moins imposant avec son écran de 15 pouces et ses 2,1 kg, son petit frère Triton 500 opte pour un processeur Core i7 accompagné d’un RTX2060 Max-Q ou 2080 Max-Q, selon la configuration choisie.
Un mot sur l’ultraportable Swift 7, exposé par Acer, qui dédaigne le jeu vidéo mais dont la finesse et la construction interpellent : cerné par des bords ultrafins (2,57 mm), l’écran de 14 pouces tactile s’étend sur la quasi-totalité (92 %) du châssis. L’épaisseur, inférieure au centimètre, et le poids de 890 g sont tout autant à saluer pour ce portable qui contient tout de même un Core i7-8500Y et un SSD de 256 ou 512 Go.
Puisqu’il est question de PC ultraportable, Intel planche sur son avenir et a présenté le projet Athena, dont les premières machines sortiront à la fin de l’année. Le fondeur, qui avait défini les codes de l’ultrabook en 2011, se montre assez avare en détails et évoque pêle-mêle de l’IA, de la connexion Internet permanente ou encore une sortie de veille instantanée. Le salon Computex, en juin, sera l’occasion d’en savoir plus.
Périphériques & smartphones
En ce qui concerne les écrans dédiés au jeu vidéo, l’Omen X Emperium 65, appartenant à la catégorie «Big format gaming display», était de sortie chez HP. On le pressentait depuis l’an dernier : le prix de cet écran géant (ici 65 pouces) est stratosphérique : près de 5000 €… et une commercialisation uniquement en Asie pour le moment. Mais le mouvement commence…
Les écrans ultra panoramiques et incurvés sont une autre tendance notable pour le joueur qui a envie de vivre une expérience ludique immersive. Deux références nous ont tapé dans l’œil : le CRG9 de Samsung, un écran de 49 pouces au format 32:9 et 120 Hz assorti d’une définition de 5120×1440 pixels et du Freesync 2 ; et le Legion Y44w de Lenovo, équipé d’une dalle de 43,4 pouces de 3840×1200 pixels et du Freesync 2.
Conçu par le département R&D de LDLC, ce clavier met à profit l’encre électronique et devient personnalisable à souhait, avec une infinité de configurations possibles.
Côté périphériques PC, le clavier bureautique de Nemeio, une marque de… LDLC, a été récompensé par un prix de l’innovation en raison de sa nature personnalisable : ses 81 touches sont configurables à volonté, grâce à l’usage d’encre électronique et d’un logiciel de paramétrage. Qwerty, azerty, bépo, japonais avec les symboles kanji… C’est au choix et c’est signé groupe LDLC Alors forcément, nous sommes fiers !
Les deux nouveaux casques de réalité virtuelle de HTC ont également droit de cité. Cosmos, équipé de quatre caméras intégrées, n’a plus besoin de «trackers » extérieurs, ce qui devrait simplifier l’installation. Quant au Pro Eye, il bénéficie d’un suivi de regard, qui sert à maximiser la définition de l’image à l’endroit où regarde l’utilisateur, et à la réduire partout ailleurs. Cette astuce optimise la charge du GPU.
Le smartphone-tablette à écran pliable de Royole jouissait d’une belle exposition. Mais les mastodontes, dont Samsung, ne vont pas se laisser distancer.
Juste une petite parenthèse sur les smartphones. Le MWC de Barcelone approchant, les fabricants ont gardé des cartouches en réserve. Signalons pour l’anecdote la présence d’un prototype de smartphone 5G chez Samsung. Mais c’est surtout l’écran pliable du FlexPai de Royole qui a volé la vedette.
Vendu depuis fin octobre en Chine, ce smartphone se transforme en tablette de 7,8 pouces, une fois l’écran déplié. Exclusivité qui ne devrait plus durer longtemps car Samsung, qui avait dévoilé un concept comparable (Infinity Flex Display), s’apprêterait à commercialiser bientôt son Galaxy à écran souple.
Prime Time pour la 8K
Venons-en à l’audiovisuel, cœur historique du CES.
L’audio a été mis en sourdine pour cette fois, faute d’annonces marquantes. En revanche, le CES a toujours été une belle galerie pour les écrans TV et cette édition n’a pas déçu.
La démonstration la plus spectaculaire a été assurément l’affaire de LG, avec cet écran OLED 4K de 65 pouces qui s’enroule et disparaît dans son caisson, comme une toile de projection. La technologie Oled a ceci de particulier que la surface d’affichage peut être déposée sur du plastique souple, atout dont LG a ici tiré profit avec brio. L’an dernier, ce n’était qu’un prototype. Cette fois, le produit est prêt à la commercialisation, mais on ignore quand et à quel prix.
Signé LG, cet écran de 65 pouces est escamotable, entièrement ou en grande partie. Dans ce dernier cas, un bandeau OLED subsiste et sert à afficher des photos par exemple.
Le salon a aussi été l’occasion de voir que Samsung n’est plus seul à promouvoir la 8K auprès du grand public. Sony a ainsi présenté plusieurs modèles 8K, de 55 à 98 pouces, exploitant des dalles LCD ou OLED. LG a fait de même en exhibant deux écrans de 75 et 88 pouces.
Cependant, ces deux fabricants ne pipent pas mot sur la date de commercialisation. Rappelons que les écrans 8K de Samsung sont d’ores et déjà vendus en France depuis quelques mois. Si la définition 8K monte indiscutablement en puissance, son utilité fait toujours débat en l’absence du contenu adéquat, tandis que la 4K se démocratise à peine.
MicroLED et TV sur mesure
Enfin, les technologies LCD et OLED ne seront peut-être bientôt plus les seules à batailler au sein de nos écrans TV. Se profilent en effet les microLEDs, des triplets de LEDs rouge/verte/bleue de taille microscopique, de l’ordre de quelques millièmes de millimètre. Auto-émissives, elles offrent des noirs aussi profonds que ceux de l’OLED mais se révèlent beaucoup plus lumineuses et plus durables (plusieurs dizaines de milliers d’heures), grâce à l’usage de semi-conducteurs classiques.
Du fait de Sony, l’affichage microLED avait déjà fait une apparition au CES il y a plusieurs années. Mais le fabricant japonais mise davantage sur les applications professionnelles (gamme Crystal LED). Samsung, de son côté, estime que la technologie a du potentiel dans l’univers du grand public, d’où la présentation d’un prototype d’écran TV 4K de 75 pouces. Chacun pourrait même se construire un écran sur mesure, puisqu’un affichage microLED se compose d’un assemblage de modules.
Et si un autre larron faisait son entrée en scène ? Hisense a en effet dévoilé un curieux écran, Dual Cell TV, équipé d’une double dalle LCD. La première dalle Full HD, incorporée donc invisible, agit comme un filtre dynamique dont les deux millions de pixels indépendants bloquent ou laissent passer la lumière du rétroéclairage. Résultat, la seconde dalle, en 4K, serait gratifiée d’un contraste équivalent à celui d’un écran OLED. Ingénieux, mais ce procédé sera-t-il déployé à une échelle industrielle ? Ce ne serait pas la seule technologie pionnière vue au CES, puis sans lendemain. Heureusement, bien d’autres se généralisent pour le bonheur du plus grand nombre. Espérons que cette édition 2019 respecte la coutume !